Les faits
Le Syndicat National des Professionnels de la Presse de Côte d’Ivoire (SYNAPPCI) a appris avec beaucoup de tristesse et d’indignation, que, des agents de la police nationale se sont à nouveau rendus coupables de violence sur des journalistes, dans l’exercice de leur profession, le jeudi 22 mars 2018 dans la commune de Cocody. Ils étaient pourtant en train de faire leur travail, à savoir couvrir une manifestation initiée par l’opposition politique.
C’est d’abord Landry Beugré, journaliste au quotidien L’Intelligent d’Abidjan qui a été arrêté en pleine interview. «On était en train de faire l’interview avec le représentant de Affi N’guessan Pascal. Il y avait du monde. Donc j’étais en train de filmer. Un policier arrive et il dit que je suis en train de les filmer. Il est tombé sur moi en même temps », a-t-il déclaré au site d’information Eburnie Today.
L’arrestation du journaliste et blogueur Coulibaly Daouda a été plus violente. En effet, une vidéo de la scène de l’arrestation disponible sur internet, avec près de 30 mille vues en soixante douze heures, montre une horde de policiers clairement identifiés comme étant des éléments du Groupement Mobile d’Intervention (GMI), une unité de la police nationale, lui donner des coups aux genoux, au tibia, à la cheville, lui marcher sur le pied avec des chaussures Rangers. Ces policiers, toujours selon le témoignage du journaliste, vont lui voler pièces d’identités, téléphone et la somme de 40 000 Frs. Outre cette torture physique et psychologique, il se verra entendre dire du capitaine Achi Paul du commissariat du 12ème arrondissement des Deux-Plateaux où il est allé porter plainte : «Je ne prendrai pas votre plainte. Si vous êtes trop fâché allez porter plainte chez le procureur de la République».
Toujours pendant la même manifestation, d’autres journalistes en interview avec des personnalités politiques ont été dispersés à l’aide de gaz lacrymogène.
De même, le correspondant de RFI en Côte d’Ivoire, Frédéric Garat, soutient avoir été empêché de faire son travail. «Nous avons été confrontés aux problèmes de la liberté d’informer parce que les policiers et les gendarmes qui étaient sur place avaient reçu des instructions bien claires d’empêcher la manifestation», a-t-il affirmé lors d’un débat au lycée français Blaise Pascal d’Abidjan.
Notre position
Au regard de ces actes barbares, injustifiables et intolérables, le SYNAPPCI tient à exprimer, hélas une fois de plus, son indignation et sa désapprobation sans réserve devant la recrudescence des agressions des journalistes et professionnels des médias par des forces de l’ordre dans notre pays. Par voie de conséquence, le SYNAPPCI dénonce, et condamne de façon ferme et très clairement, l’agression des camarades Coulibaly Daouda, Landry Beugré et tous les autres qui ont été empêchés d’une façon ou d’une autre de travailler.
Le SYNAPPCI, tient à dénoncer les attitudes méprisantes répétées des policiers et autres corps habillés à l’égard des journalistes et des professionnels des médias qu’ils aiment humilier, avec la bénédiction du procureur de la République, Adou Richard, qui a toujours gardé le silence chaque fois qu’il a été question d’agressions d’hommes et de femmes de médias par des forces de l’ordre. Nous en voulons pour preuve les cas de la camarade photoreporter Ottro Olga du quotidien Le Nouveau Réveil, dans l’enceinte même du palais de justice, du camarade César Djedjemel, journaliste à ivoirematin.com et de bien d’autres.
Pour le SYNAPPCI c’est cette impunité dont bénéficient les forces de l’ordre qui les encourage à persister dans la violence contre les journalistes et professionnels des médias dans l’exercice de leurs métiers.
En conséquence de tout ce qui précède, Le SYNAPPCI
Exprime son soutien aux confrères agressés et brutalisés, ainsi qu’à leurs parents et proches
Salue le courage et la détermination du camarade Coulibaly Daouda, lui renouvelle son soutien et le rassure quant à son entière solidarité dans la suite judiciaire qu’il voudra bien donner à cette affaire, vu que le cabinet du procureur de la république a été saisi.
Rappelle aux gardes du corps des autorités et autres éléments de sécurité, que s’ils ont pour mission d’assurer la sécurité des autorités et de veiller à l’ordre public, c’est aux journalistes qu’il revient le rôle de relayer les opinions, discours et autres déclarations de tous les citoyens. Il s’agit donc de citoyens au travail et non de vulgaires bandits à qui ils peuvent tenir des propos discourtois, empreint de mépris, prendre par la taille, trimballer, passer des menottes ou sur qui il faut pointer une arme.
Encourage le Chef de l’Etat, le Président Alassane Ouattara, à faire en sorte que sa volonté de ‘’ mettre tout en œuvre pour une presse libre en Côte d’Ivoire ‘’ exprimée en 2014, lors de la cérémonie de présentation des vœux du nouvel an au monde des médias soit traduite dans les faits et que les responsables des actes d’agression délibérés contre les journalistes et professionnels de médias soient identifiés et sévèrement sanctionnés.
Interpelle le Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le Ministre de la Défense et le Ministre de la Communication, sur l’obligation qu’ont les forces de sécurité de protéger les journalistes et tout professionnel de médias dans l’accomplissement de leur métier.
Rappelle aux journalistes et professionnels des médias, la nécessité de rester professionnels dans la recherche, la collecte et le traitement de l’information et les encourage à demeurer solidaires et fermes dans la défense de la liberté de la presse et de leur propre sécurité, partout où ils se trouvent.
Fait à Abidjan, le dimanche 25 mars 2018
Pour le Bureau Exécutif National du SYNAPPCI
Le Secrétaire Général
Guillaume GBATO
Le Syndicat National des Professionnels de la Presse de Côte d’Ivoire (SYNAPPCI) a appris avec beaucoup de tristesse et d’indignation, que, des agents de la police nationale se sont à nouveau rendus coupables de violence sur des journalistes, dans l’exercice de leur profession, le jeudi 22 mars 2018 dans la commune de Cocody. Ils étaient pourtant en train de faire leur travail, à savoir couvrir une manifestation initiée par l’opposition politique.
C’est d’abord Landry Beugré, journaliste au quotidien L’Intelligent d’Abidjan qui a été arrêté en pleine interview. «On était en train de faire l’interview avec le représentant de Affi N’guessan Pascal. Il y avait du monde. Donc j’étais en train de filmer. Un policier arrive et il dit que je suis en train de les filmer. Il est tombé sur moi en même temps », a-t-il déclaré au site d’information Eburnie Today.
L’arrestation du journaliste et blogueur Coulibaly Daouda a été plus violente. En effet, une vidéo de la scène de l’arrestation disponible sur internet, avec près de 30 mille vues en soixante douze heures, montre une horde de policiers clairement identifiés comme étant des éléments du Groupement Mobile d’Intervention (GMI), une unité de la police nationale, lui donner des coups aux genoux, au tibia, à la cheville, lui marcher sur le pied avec des chaussures Rangers. Ces policiers, toujours selon le témoignage du journaliste, vont lui voler pièces d’identités, téléphone et la somme de 40 000 Frs. Outre cette torture physique et psychologique, il se verra entendre dire du capitaine Achi Paul du commissariat du 12ème arrondissement des Deux-Plateaux où il est allé porter plainte : «Je ne prendrai pas votre plainte. Si vous êtes trop fâché allez porter plainte chez le procureur de la République».
Toujours pendant la même manifestation, d’autres journalistes en interview avec des personnalités politiques ont été dispersés à l’aide de gaz lacrymogène.
De même, le correspondant de RFI en Côte d’Ivoire, Frédéric Garat, soutient avoir été empêché de faire son travail. «Nous avons été confrontés aux problèmes de la liberté d’informer parce que les policiers et les gendarmes qui étaient sur place avaient reçu des instructions bien claires d’empêcher la manifestation», a-t-il affirmé lors d’un débat au lycée français Blaise Pascal d’Abidjan.
Notre position
Au regard de ces actes barbares, injustifiables et intolérables, le SYNAPPCI tient à exprimer, hélas une fois de plus, son indignation et sa désapprobation sans réserve devant la recrudescence des agressions des journalistes et professionnels des médias par des forces de l’ordre dans notre pays. Par voie de conséquence, le SYNAPPCI dénonce, et condamne de façon ferme et très clairement, l’agression des camarades Coulibaly Daouda, Landry Beugré et tous les autres qui ont été empêchés d’une façon ou d’une autre de travailler.
Le SYNAPPCI, tient à dénoncer les attitudes méprisantes répétées des policiers et autres corps habillés à l’égard des journalistes et des professionnels des médias qu’ils aiment humilier, avec la bénédiction du procureur de la République, Adou Richard, qui a toujours gardé le silence chaque fois qu’il a été question d’agressions d’hommes et de femmes de médias par des forces de l’ordre. Nous en voulons pour preuve les cas de la camarade photoreporter Ottro Olga du quotidien Le Nouveau Réveil, dans l’enceinte même du palais de justice, du camarade César Djedjemel, journaliste à ivoirematin.com et de bien d’autres.
Pour le SYNAPPCI c’est cette impunité dont bénéficient les forces de l’ordre qui les encourage à persister dans la violence contre les journalistes et professionnels des médias dans l’exercice de leurs métiers.
En conséquence de tout ce qui précède, Le SYNAPPCI
Exprime son soutien aux confrères agressés et brutalisés, ainsi qu’à leurs parents et proches
Salue le courage et la détermination du camarade Coulibaly Daouda, lui renouvelle son soutien et le rassure quant à son entière solidarité dans la suite judiciaire qu’il voudra bien donner à cette affaire, vu que le cabinet du procureur de la république a été saisi.
Rappelle aux gardes du corps des autorités et autres éléments de sécurité, que s’ils ont pour mission d’assurer la sécurité des autorités et de veiller à l’ordre public, c’est aux journalistes qu’il revient le rôle de relayer les opinions, discours et autres déclarations de tous les citoyens. Il s’agit donc de citoyens au travail et non de vulgaires bandits à qui ils peuvent tenir des propos discourtois, empreint de mépris, prendre par la taille, trimballer, passer des menottes ou sur qui il faut pointer une arme.
Encourage le Chef de l’Etat, le Président Alassane Ouattara, à faire en sorte que sa volonté de ‘’ mettre tout en œuvre pour une presse libre en Côte d’Ivoire ‘’ exprimée en 2014, lors de la cérémonie de présentation des vœux du nouvel an au monde des médias soit traduite dans les faits et que les responsables des actes d’agression délibérés contre les journalistes et professionnels de médias soient identifiés et sévèrement sanctionnés.
Interpelle le Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le Ministre de la Défense et le Ministre de la Communication, sur l’obligation qu’ont les forces de sécurité de protéger les journalistes et tout professionnel de médias dans l’accomplissement de leur métier.
Rappelle aux journalistes et professionnels des médias, la nécessité de rester professionnels dans la recherche, la collecte et le traitement de l’information et les encourage à demeurer solidaires et fermes dans la défense de la liberté de la presse et de leur propre sécurité, partout où ils se trouvent.
Fait à Abidjan, le dimanche 25 mars 2018
Pour le Bureau Exécutif National du SYNAPPCI
Le Secrétaire Général
Guillaume GBATO