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Société Publié le mardi 10 avril 2018 | Abidjan.net

La Côte d’Ivoire veut se doter d’une loi sur la conservation de l’éléphant pour préserver leur population estimée à 300 individus aujourd’hui

© Abidjan.net Par PR
Ouverture de l`atelier de validation de l`avant-projet de loi sur la conservation de l`éléphant
Mardi 10 avril 2018. Abidjan. Un atelier national de validation de l`avant-projet de loi sur la conservation de l`éléphant, prévu se tenir les 10 et 11 avril, a été ouvert ce mardi à Abidjan avec pour but d’examiner, enrichir et valider les documents d’exposé des motifs et d’avant-projet de loi sur la conservation de l’éléphant. Photo: Kouamé Martial, le directeur de cabinet adjoint du ministre des Eaux et Forêts.
Ce sont 1139 individus d’éléphants qui ont été dénombrés dans 26 habitats, lors des inventaires réalisés entre 1987 et 2000 en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, la population de ces animaux est estimée à 300 individus.

Certains de ces habitats sont actuellement dénudés de toute présence d’éléphant. C’est le cas des forêts classées de Téné, Bolo, Okromodou et des parcs nationaux de la Marahoué, d’Azagny, etc…Pour d’autres habitats, il ne reste plus qu’une relique des troupeaux présents.

La majorité des groupes d’éléphants connus à ce jour par l’administration forestière comptent entre trois et six individus, ils sont très réduits et isolés, presque sans contact avec d’autres groupes, exposés aux braconniers car perdant progressivement leurs membres.

Face à cette grande menace, le ministère des eaux et forêt dans son plan d’actions de gestion durable des ressources fauniques a initié l’élaboration d’un avant projet de loi sur la conservation de l’éléphant qui a pour but de renforcer le statut de l’espèce, menacée d’extinction.

Aussi, afin de parfaire cet avant-projet de loi et renforcer la collaboration interministérielle, un atelier national de validation, a été ouvert ce mardi à Abidjan avec pour but d’examiner, enrichir et valider les documents d’exposé des motifs et d’avant-projet de loi sur la conservation de l’éléphant.

« La Côte d’Ivoire dispose de deux espèces d’Eléphants, à savoir l’éléphant de savane (Loxodonta africana) et l’éléphant de forêt (Lonxodonta cyclotis), la situation est d’autant plus dramatique que le pays a perdu non seulement la majeure partie de sa population d’éléphants, mais aussi a perdu l’essentiel des habitats de ces pachydermes qui ont été progressivement remplacés par les cultures agricoles et l’urbanisation. De plus, il n’existe aucun programme d’envergure pour renverser cette tendance qui met en péril l’espèce, représentant pourtant l’emblème de la Côte d’Ivoire. Pour le ministère des eaux et forêts, il est apparu plus que nécessaire d’adopter une loi pour la conservation de l’éléphant en Côte d’Ivoire. Surtout que le pays a bâti une bonne partie de ses armoiries autour de cet animal emblématique » a exposé le directeur de cabinet adjoint du ministre des Eaux et Forêts, Kouamé Martial.

Selon ses dires, l’avant projet de loi propose des actions cohérentes, efficaces et complémentaires pour favoriser la reconstruction des effectifs des deux espèces d’éléphants dans le pays et restaurer des habitats pour celles-ci, en vue de garantir à long terme leur sauvegarde démographique et génétique.

« Au travers de cet avant projet, il est envisagé la participation citoyenne à la conservation de cet animal symbolique pour notre pays, par la création de centres d’informations sur les éléphants, l’introduction de la conservation des éléphants dans les programmes scolaires et la mise en place de mécanisme de compensations des dommages causés par les éléphants » a-t-il expliqué.

Les éléphants en Côte d’Ivoire sont victimes de deux grandes actions de l’homme dont l’exploitation des ressources alimentaires des éléphants qui cause un préjudice considérable à la disponibilité d’espèces d’arbres alimentaires dont les éléphants se nourrissent et le braconnage qui est alimenté par la demande internationale de l’ivoire.

Le Colonel Zouzou, directrice générale adjointe de la forêt et des faunes audit ministère appelle donc à une mobilisation totale : « Ce texte que nous espérons soumettre à l’Assemblée Nationale après l’aval du Gouvernement doit pouvoir nous réunir autour d’un avenir commun, la conservation de notre principal symbole national. Nous devrons ainsi parvenir à ce qui est raisonnable autant pour la sécurisation de nos populations confrontées au conflit homme-éléphant que pour la survie de l’espèce elle-même. »

En effet, en dehors des aires protégées, les derniers éléphants sont exposés à la colère des populations dont ils détruisent les cultures. C’est un défi pour la population locale qui doit vivre aux côtés des éléphants et entre souvent en conflit avec eux pour l’accès aux ressources alimentaires. Une dizaine de conflits homme-éléphant est signalée chaque année dans le pays.

Sur le continent africain, l’ampleur du braconnage des éléphants a atteint un niveau tel qu’il met en danger leur population. Selon un communiqué de l’Union International pour la Conservation de la Nature (UICN) près de 700.000 éléphants ont été abattus depuis 1980 pour alimenter le marché asiatique en ivoire. Aujourd’hui, les éléphants africains ne sont plus que 650.000 individus dont 88% se situe en Afrique de l’Est et en Afrique Australe, notamment en Tanzanie (100.000), Zimbabwé(84.000), Afrique du Sud(17800).

Les populations d’Afrique de l’Ouest se sont plus largement effondrées avec 4000 individus pour le Burkina, 1200 pour le Bénin, 700 pour le Ghana et 300 individus pour la Côte d’Ivoire.


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