Les 29 et 30 mai 2018, la salle de réunion de la préfecture d’Agboville a servi de cadre de rencontre entre la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance (HABG), les autorités administratives locales et les populations du département d’Agboville, à l’occasion de la tournée de sensibilisation que la HABG a organisée sur les conséquences de la corruption.
Le mardi 29 mai 2018, la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance a échangé avec l’ensemble du corps préfectoral, les élus, les chefs de service, les chefs traditionnels, les guides religieux et les forces de l’ordre. Ceux-ci ont été sensibilisés sur les conséquences néfastes de la corruption sur l’économie, l’image et le développement du pays.
Aussi, la délégation de la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance conduite par Madame AKA-ANGHUI Francine, membre du Conseil, a-t-elle exposé clairement l’objectif de la mission, celle d’enrayer ce fléau par l’implication et la participation de tous, et cela, à tous les niveaux, en dénonçant les faits de corruption avec des preuves à l’appui, « pour ne pas tomber dans la délation », a-t-elle précisé.
Elle a rassuré l’assistance sur les dispositions de la loi qui protègent les dénonciateurs. De plus, elle a affirmé que depuis sa création en 2013, la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance n’est pas restée passive, bien au contraire « plusieurs dossiers sont en cours de traitement… » a rassuré Madame AKA-ANGHUI Francine.
Notons, par ailleurs, que Monsieur ACHIAOU Jacques III, Directeur de la Sensibilisation et de l’Education de la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance a invité l’assistance à ne pas prêter le flanc ou être complice de ce fléau qui freine le développement économique et social de notre pays : « La lutte contre la corruption est l’affaire de tous ».
Précisons qu’à la fin de cette première journée, une plateforme dénommée « Plateforme ANTICOR » a été mise en place et elle est présidée par Monsieur N’DRI KOUASSI, Secrétaire général 1 et Préfet par intérim du département d’Agboville. Cette « Plateforme Anticor » du département constitue un cadre d’échanges et de concertation entre les autorités administratives locales et les populations, a indiqué Monsieur ACHIAOU Jacques III.
Le mercredi 30 mai, la délégation a échangé avec la population dans son ensemble. Les débats parfois houleux ont permis de lever les équivoques sur la nécessité de lutter contre la corruption et la volonté affirmée du Gouvernement d’éradiquer ce fléau. La lutte contre la corruption doit s’inscrire dans la durée.
Enfin, il convient de rassurer les uns et les autres sur l’urgente nécessité d’une lutte commune et coalisée de tous les acteurs contre la corruption et les infractions assimilées.
Les syndicats et associations de la société civile, ainsi que les représentants de la population ont unanimement adhéré à l’esprit de créer cette coalition nationale et pris l’engagement d’apporter leur pierre à cet édifice, pour une société plus probe et plus intègre dans le département d’Agboville.
Les participants à cette rencontre ont, à leur tour, fait de nombreuses propositions afin d’enrayer ce fléau, notamment, mettre fin à l’impunité, punir les corrompus et les corrupteurs, malgré leurs fonctions et leurs titres. Ils ont insisté sur l’importance de la décentralisation des services, la transparence par l’affichage, dans tous les services publics, des coûts et des frais des actes et des services offerts, les délais et les voies de recours, la communication régulière sur les conséquences de la corruption, l’implication accrue des acteurs locaux dans cette lutte et l’introduction de modules sur la corruption, dans les curricula au niveau du système éducatif, comme cela a été fait pour le civisme fiscal.
Enfin, la rencontre avec la population s’est achevée par l’installation du comité local d’intégrité, présidé par Madame KOUROUMA Fatimata, avec pour mission principale, de surveiller et de rapporter les cas de corruption et d’infractions assimilées dans le département d’Agboville.
DIALLO ALY
Correspondant Régional, Agboville