Man-L’abattoir de Man (Ouest, région du Tonkpi), situé à quelques encablures de la voie menant au Lycée moderne, avec son dispositif des années 1945, fonctionne en ce moment avec des installations devenues vétustes et inadaptées aux normes de salubrité, a constaté l'AIP, de passage sur les lieux, à la faveur de la fête du Ramadan.
Les locaux ont l’air vieillissant. Un peu plus loin, à travers des barres de fer qui laissent à désirer, se dressent des bœufs parqués dans un lieu humide, devenu exiguë pour la circonstance. Sous un hangar de fortune, le sang gicle partout sur le sol non carrelé. Les mouches se pavanent joyeusement sur les restes de peaux et d’abats de bœufs que des personnes s’affairent à nettoyer. Ces derniers expliquent leurs difficultés rencontrées dans ce lieu aménagé depuis 1945.
« Les coupures d’eau intempestives nous fatiguent pour l’entretien de l’abattoir. Il n’y a pas de courant non plus. Pour la fête de Ramadan nous serons obligés de travailler la veille, de minuit jusqu’au petit matin du jour indiqué, et ce, avec des torches. Nous utilisons des machettes et couteaux dans le noir, on ne sait jamais ce qui peut arriver. Cet abattoir de 1945 est inadapté », déplore Berté Seydou qui a été soutenu dans son assertion par Sidibé Tidiane.
Le jeune Traoré Youssouf, qui dit être le fils du président des bouchers, déplore les conditions difficiles des acteurs de la filière dans ce lieu et fustige l'attitude de ses collègues qui refusent les propositions à eux faites, pour assainir l'endroit en attendant l'aide des autorités.
« Nous rencontrons des difficultés dans la gestion de cet abattoir. Nous déplorons le fait que l’État ne nous aide pas. Nous sommes livrés à nous-mêmes. Cet hangar de fortune a été construit par le président des bouchers. On demande aux propriétaires de bœufs qui sont ici de payer 500 francs CFA par bête pour entretenir l’abattoir, pour nettoyer le sol non carrelé. Mais très peu acceptent de contribuer. Nous utilisons l’eau de robinet pour l’entretien et nous payons régulièrement 200 000 à 300 000 francs CFA pour les factures d'eau. Il n’y a aucun fonds, c’est le président des bouchers qui fait de son mieux pour que ce lieu soit fréquentable. Nous attendons de l’aide venant des autorités locales et de l’État », a-t-il affirmé.
Il a également souligné le besoin de fourgonnettes pour transporter la viande de bœuf vers les différents marchés de Man. Pour l’heure, a-t-il fait savoir, ce sont les taxis de transport en commun, des tricycles et autres qui sont utilisés sans respect des règles d’hygiène.
« Nous avons besoin de carreler le sol, et également de fer pour accrocher la viande. Cette viande est mise à même le sol alors qu’elle doit être consommée, ce n’est pas normal. Pour la santé de tous, Man a besoin d’un nouvel abattoir sinon la population est exposée à des maladies », a ajouté Taoré Youssouf.
Des propriétaires de bœufs on également relevé que le fer qui sert à délimiter l’enclos est en mauvais état. Comme le bois est utilisé en remplacement, de façon récurrente, les animaux s’échappent et se retrouvent en ville. Ils ont ajouté, en outre, qu’une partie de l’espace aménagé est humide et infecté par l’eau de toilette d’un riverain.
« Les bœufs sont dans la boue et quelque fois, quand ils sont dépecés, nous constatons que les poumons sont touchés, infectés, donc les vétérinaires qui contrôlent, nous disent que c’est de la viande de mauvaise qualité. Nous sommes obligés de nous en débarrasser. Cette situation déplorable nous crée des pertes », ont-ils souligné.
Absent dès les premiers moments, le président des bouchers de Man, Doumbia Mamadou, revenu d’une tournée, a tenu à contribuer aux échanges.
«Le maire de Man nous aide et nous donne des conseils pour tenir et gérer ce lieu mais l’espace ne convient plus, il est vieillissant. Le député-maire Tia André est à notre écoute et nous ne payons pas de taxe sur les bœufs. Mais avec l’agrandissement de Man, l’abattoir se retrouve maintenant au centre ville. Des personnes se plaignent que lors de la divagation des bœufs, ils détruisent leurs champs. Nous avons besoin d’un nouveau site où nous pourrons mieux les surveiller», a insisté M. Doumbia.
L’un des plus anciens propriétaires de bœufs, De Balla, la soixantaine révolue, a indiqué que l’abattoir est difficile d’accès pour le déchargement de camions d'animaux qui viennent d’ailleurs.
« Cet endroit est dépassé, inadapté et cela rend nos bœufs malades. Nous sommes obligés de les emmener paître dans des lieux où il y a de l’herbe fraiche. Mais quand ils se retrouvent par inadvertance dans le champ de certaines personnes, elles les tuent et vendent la viande à notre insu. Nous sommes également régulièrement convoqués à la gendarmerie à cause de l’errance de nos bœufs. Nous avons urgemment besoin d’un nouveau site pour un nouvel abattoir. On est fatigué par cette situation qui perdure», a déploré le vieil homme.
amak/fmo
Les locaux ont l’air vieillissant. Un peu plus loin, à travers des barres de fer qui laissent à désirer, se dressent des bœufs parqués dans un lieu humide, devenu exiguë pour la circonstance. Sous un hangar de fortune, le sang gicle partout sur le sol non carrelé. Les mouches se pavanent joyeusement sur les restes de peaux et d’abats de bœufs que des personnes s’affairent à nettoyer. Ces derniers expliquent leurs difficultés rencontrées dans ce lieu aménagé depuis 1945.
« Les coupures d’eau intempestives nous fatiguent pour l’entretien de l’abattoir. Il n’y a pas de courant non plus. Pour la fête de Ramadan nous serons obligés de travailler la veille, de minuit jusqu’au petit matin du jour indiqué, et ce, avec des torches. Nous utilisons des machettes et couteaux dans le noir, on ne sait jamais ce qui peut arriver. Cet abattoir de 1945 est inadapté », déplore Berté Seydou qui a été soutenu dans son assertion par Sidibé Tidiane.
Le jeune Traoré Youssouf, qui dit être le fils du président des bouchers, déplore les conditions difficiles des acteurs de la filière dans ce lieu et fustige l'attitude de ses collègues qui refusent les propositions à eux faites, pour assainir l'endroit en attendant l'aide des autorités.
« Nous rencontrons des difficultés dans la gestion de cet abattoir. Nous déplorons le fait que l’État ne nous aide pas. Nous sommes livrés à nous-mêmes. Cet hangar de fortune a été construit par le président des bouchers. On demande aux propriétaires de bœufs qui sont ici de payer 500 francs CFA par bête pour entretenir l’abattoir, pour nettoyer le sol non carrelé. Mais très peu acceptent de contribuer. Nous utilisons l’eau de robinet pour l’entretien et nous payons régulièrement 200 000 à 300 000 francs CFA pour les factures d'eau. Il n’y a aucun fonds, c’est le président des bouchers qui fait de son mieux pour que ce lieu soit fréquentable. Nous attendons de l’aide venant des autorités locales et de l’État », a-t-il affirmé.
Il a également souligné le besoin de fourgonnettes pour transporter la viande de bœuf vers les différents marchés de Man. Pour l’heure, a-t-il fait savoir, ce sont les taxis de transport en commun, des tricycles et autres qui sont utilisés sans respect des règles d’hygiène.
« Nous avons besoin de carreler le sol, et également de fer pour accrocher la viande. Cette viande est mise à même le sol alors qu’elle doit être consommée, ce n’est pas normal. Pour la santé de tous, Man a besoin d’un nouvel abattoir sinon la population est exposée à des maladies », a ajouté Taoré Youssouf.
Des propriétaires de bœufs on également relevé que le fer qui sert à délimiter l’enclos est en mauvais état. Comme le bois est utilisé en remplacement, de façon récurrente, les animaux s’échappent et se retrouvent en ville. Ils ont ajouté, en outre, qu’une partie de l’espace aménagé est humide et infecté par l’eau de toilette d’un riverain.
« Les bœufs sont dans la boue et quelque fois, quand ils sont dépecés, nous constatons que les poumons sont touchés, infectés, donc les vétérinaires qui contrôlent, nous disent que c’est de la viande de mauvaise qualité. Nous sommes obligés de nous en débarrasser. Cette situation déplorable nous crée des pertes », ont-ils souligné.
Absent dès les premiers moments, le président des bouchers de Man, Doumbia Mamadou, revenu d’une tournée, a tenu à contribuer aux échanges.
«Le maire de Man nous aide et nous donne des conseils pour tenir et gérer ce lieu mais l’espace ne convient plus, il est vieillissant. Le député-maire Tia André est à notre écoute et nous ne payons pas de taxe sur les bœufs. Mais avec l’agrandissement de Man, l’abattoir se retrouve maintenant au centre ville. Des personnes se plaignent que lors de la divagation des bœufs, ils détruisent leurs champs. Nous avons besoin d’un nouveau site où nous pourrons mieux les surveiller», a insisté M. Doumbia.
L’un des plus anciens propriétaires de bœufs, De Balla, la soixantaine révolue, a indiqué que l’abattoir est difficile d’accès pour le déchargement de camions d'animaux qui viennent d’ailleurs.
« Cet endroit est dépassé, inadapté et cela rend nos bœufs malades. Nous sommes obligés de les emmener paître dans des lieux où il y a de l’herbe fraiche. Mais quand ils se retrouvent par inadvertance dans le champ de certaines personnes, elles les tuent et vendent la viande à notre insu. Nous sommes également régulièrement convoqués à la gendarmerie à cause de l’errance de nos bœufs. Nous avons urgemment besoin d’un nouveau site pour un nouvel abattoir. On est fatigué par cette situation qui perdure», a déploré le vieil homme.
amak/fmo