Bouna - Kambou Hoho Tenin, 32 ans et mère de trois enfants, est une jeune dame connue à Bouna pour son dynamisme et son expertise en matière de ferraille, faisant d'elle la première femme à exercer à plein temps cet métier "d'homme" dans cette ville.
En tenue de travail ou pas, Kambou Tenin mène, sur plusieurs chantiers, son savoir-faire au grand étonnement des populations notamment les hommes qui restent fascinés par son habileté. " Elle travaille mieux que les hommes qui exercent ce métier à Bouna", confie Ahua René, un entrepreneur qui ne la lâche jamais pour ses travaux de constructions d’édifices.
Pourtant, Kambou Tenin exerce ce métier il y a seulement trois ans. Des années antérieures, elle était restauratrice dans un quartier de la ville. Elle proposait à sa clientèle des plats du terroir lobi. Mais le décès brutal de son époux va bouleverser cette activité qui sera finalement abandonnée quelques semaines plus tard.
Vient alors une période de ''traversée de désert" où cette jeune dame restera confrontée aux vicissitudes de la vie, ne sachant plus où mettre la tête avec ses trois enfants dont elle avait désormais à elle seule toute la charge.
C'est dans cette période de disette, qu'en 2014, que la jeune Kambou Tenin, déprimée, rencontre, à Bouna, des animateurs du projet PAPC qui, à cette époque, avaient initié des programmes de formation avec rémunération à divers métiers pour une intégration socio-professionnelle.
Elle n'hésite pas à se lancer dans cette aventure en choisissant comme métier d'apprentissage la ferraillerie bâtiment, ce qui étonna l'auditoire. Après de multiples tâtonnements, elle finit par se hisser parmi les meilleurs de sa promotion après une dense formation déroulée sur une année entière.
''Aujourd'hui, je gagne très bien ma vie dans ce métier. Je ne suis pas complexée, d'ailleurs je suis toujours encouragée et félicitée par les hommes. J'ai même des apprentis aujourd'hui et ce sont tous des hommes", lance-t-elle fièrement avec un sourire.
Selon elle, ce métier lui a permis de tourner la page sombre de sa vie, et lui permet de se prendre totalement en charge et de scolariser ses enfants dont l'aîné a 15 ans.
'' De nos jours, il n'y a plus de métiers dits pour les hommes et de métier dits pour les femmes. Toute femme peut valablement exercer un métier beaucoup pratiqué par les hommes. Il suffit d'avoir de la détermination et l'amour pour ce métier. Que mes sœurs comprennent qu'il faut se battre dans la vie et apprendre un métier de ses 10 doigts pour se prendre elles-mêmes en charge", a-t-elle souligné.
Kambou Tenin a fait valoir son expertise dans la construction d'une soixantaine d'édifices publics à savoir des écoles, des dispensaires, des marchés et des administrations tels que les nouveaux locaux de la préfecture de Bouna, et ceux de la brigade mobile des douanes, fait-on savoir.
(AIP)
on/fmo
Par Oulai Koatéhi Natem
Correspondant de l'AIP à Bouna
En tenue de travail ou pas, Kambou Tenin mène, sur plusieurs chantiers, son savoir-faire au grand étonnement des populations notamment les hommes qui restent fascinés par son habileté. " Elle travaille mieux que les hommes qui exercent ce métier à Bouna", confie Ahua René, un entrepreneur qui ne la lâche jamais pour ses travaux de constructions d’édifices.
Pourtant, Kambou Tenin exerce ce métier il y a seulement trois ans. Des années antérieures, elle était restauratrice dans un quartier de la ville. Elle proposait à sa clientèle des plats du terroir lobi. Mais le décès brutal de son époux va bouleverser cette activité qui sera finalement abandonnée quelques semaines plus tard.
Vient alors une période de ''traversée de désert" où cette jeune dame restera confrontée aux vicissitudes de la vie, ne sachant plus où mettre la tête avec ses trois enfants dont elle avait désormais à elle seule toute la charge.
C'est dans cette période de disette, qu'en 2014, que la jeune Kambou Tenin, déprimée, rencontre, à Bouna, des animateurs du projet PAPC qui, à cette époque, avaient initié des programmes de formation avec rémunération à divers métiers pour une intégration socio-professionnelle.
Elle n'hésite pas à se lancer dans cette aventure en choisissant comme métier d'apprentissage la ferraillerie bâtiment, ce qui étonna l'auditoire. Après de multiples tâtonnements, elle finit par se hisser parmi les meilleurs de sa promotion après une dense formation déroulée sur une année entière.
''Aujourd'hui, je gagne très bien ma vie dans ce métier. Je ne suis pas complexée, d'ailleurs je suis toujours encouragée et félicitée par les hommes. J'ai même des apprentis aujourd'hui et ce sont tous des hommes", lance-t-elle fièrement avec un sourire.
Selon elle, ce métier lui a permis de tourner la page sombre de sa vie, et lui permet de se prendre totalement en charge et de scolariser ses enfants dont l'aîné a 15 ans.
'' De nos jours, il n'y a plus de métiers dits pour les hommes et de métier dits pour les femmes. Toute femme peut valablement exercer un métier beaucoup pratiqué par les hommes. Il suffit d'avoir de la détermination et l'amour pour ce métier. Que mes sœurs comprennent qu'il faut se battre dans la vie et apprendre un métier de ses 10 doigts pour se prendre elles-mêmes en charge", a-t-elle souligné.
Kambou Tenin a fait valoir son expertise dans la construction d'une soixantaine d'édifices publics à savoir des écoles, des dispensaires, des marchés et des administrations tels que les nouveaux locaux de la préfecture de Bouna, et ceux de la brigade mobile des douanes, fait-on savoir.
(AIP)
on/fmo
Par Oulai Koatéhi Natem
Correspondant de l'AIP à Bouna