Excellences Messieurs les Présidents OUATTARA et BEDIE
Depuis quelque temps et après votre mémorable rencontre du17 mai dernier au Palais Présidentiel, le ciel politique semble s’obscurcir voire s’assombrir à nouveau entre les frères et leaders de la Côte d’Ivoire que vous êtes. Pourtant, après plus de 15 ans d’entente et près de 8 ans de gestion commune du pouvoir d’Etat que vous avez conquis de haute lutte, rien aujourd’hui ne devrait pouvoir vous opposer. En tout cas pas plus que la grave crise qui a mis du plomb dans vos relations entre 1993 et 2003. En effet, qui n’a pas en mémoire la grave crise qui a éclaté entre les deux héritiers du Père Fondateur, après le rappel à Dieu de ce dernier le 07 décembre 1993. Avec le retour au pas de course du Premier Ministre Alassane Ouattara au FMI (retour suivi d’un exil) en 1994, avec la cassure du PDCI-RDA qui donnait naissance au RDR en 1994, avec le boycott actif lancé par le Front républicain (FPI-RDR) à l’élection présidentielle de 1995, avec l’emprisonnement des membres de la direction du RDR (du fait de la loi anti-casse) à la mi-1999, avec le coup d’Etat militaire du 24 décembre de la même année qui frappa et fit tomber le régime du PDCI-RDA du Président Henri Konan Bédié (putsch suivi d’exil)…, tout le monde avait cru que vous n’alliez plus jamais vous voir, vous saluer. Cette crise qui perdurera jusqu’en 2001, l’année du Forum de la Réconciliation qui vous vit vous tenir côte-à-côte pour la première fois depuis 1993. Contre les analyses les plus pessimistes des observateurs de la vie politique ivoirienne, vous avez su vous retrouver, vous parler et vous remettre ensemble pour sauver la Côte d’Ivoire engluée au creux de la vague du marasme économique, social et de la violence inouïe.
Tant d’histoire en commun !
Oui, Messieurs les Présidents Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara, vous avez eu un sursaut d’amour pour la Côte d’Ivoire et pour les Ivoiriens, au point de faire taire vos respectifs égos et répondre à l’appel à la Paix. Je me souviens, comme si c’était hier, des démarches qui ont abouti à vos premiers échanges à Accra au Ghana, en marge du sommet pour la paix en Côte d’Ivoire (Accra III). Puis à Pretoria (I et II), en Afrique du Sud, à Paris en France, à Washington aux Etats-Unis d’Amérique, à Ouagadougou au Burkina-Faso. Journaliste alors, j’ai eu l’immense privilège d’être admis à ces rendez-vous historiques entre les deux icônes ivoiriennes pour tracer les sillons des retrouvailles des enfants d’Houphouët-Boigny, qui n’auraient jamais dû se mettre en discorde. Excellences Messieurs les présidents, je vous revois encore, ce soir, en 2004, quelques jours après la remise du Prix Houphouët-Boigny de la Paix, dans le petit bureau du président Bédié, à la rue Beethoven à Paris, vos échanges fraternels, empreints d’amour et d’union. A la fin de votre tête-à-tête, vous m’avez appelé de côté et main dans la main, vous m’avez dit ensemble : « regarde-nous, et fais ton reportage ». Je revois vos épouses (Henriette et Dominique), qui étaient au salon et qui conversaient en sœurs. Après vos causeries, vous vous êtes retrouvés à table pour un dîner à quatre, tels les enfants d’un même père. Et à peine une semaine après, M. et Mme Bédié ont été reçus par le couple Ouattara à Mougins dans le Sud de la France. Je n’étais pas journalise au travail que j’aurais versé des larmes ce soir-là. Car vous veniez de ressusciter le président Félix Houphouët-Boigny au nom de qui le calumet de la paix est à jamais fumé entre vous. Les Ivoiriens ne vous remercieront jamais assez de cette très haute vision qui leur vaut jusqu’aujourd’hui (et sans doute demain) la paix, la stabilité et le développement. En privé comme en public, vous m’avez fait l’honneur de me permettre d’être à vos côtés quand vous parlez de la Côte d’Ivoire. Passant un trait sur le passé tumultueux, vous avez tissé une complicité exemplaire qui a eu l’adhésion de la grande majorité des Ivoiriens, même les plus sceptiques en son temps. Et au-delà de la Côte d’Ivoire, de tous les observateurs attentifs.
Parlez-vous encore Messieurs les Présidents directement
Excellences Messieurs les Présidents, en bons leaders charismatiques préoccupés par le bien-être du peuple, vous avez, avec vos frères de l’UDPCI (Albert Mabri Toikeusse) et du MFA (Innocent Anaky Kobenan), mis en place le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la Paix (RHDP) le 19 mai 2005 à Paris. Et depuis, cette formidable machine politique à faire la paix a rallié des millions d’Ivoiriens qui ont permis, de façon démocratique, de venir à bout du régime FPI. Cela n’a pas été du tout facile : vous avez dû braver la violence, les intimidations, les enlèvements, les assassinats manqués, les tueries de vos militants et militantes, la fraude électorale pour passer le cap du premier tour de l’élection présidentielle de 2010. Et au second tour, par cet appel historique de Yamoussoukro lancé par le président Bédié, vous vous êtes mis ensemble pour conduire les Ivoiriens, les enfants d’Houphouët-Boigny à la victoire.Matérialisant ainsi le respect des engagements pris le 18 mai 2005 sur les bords de la Seine à Paris. Et pour continuer sur cette lancée appréciée de par le monde, le président Bédié a lancé le 17 septembre 2014 l’appel de Daoukro pour la réélection du président Ouattara, candidat unique du RHDP, et pour la poursuite des chantiers de reconstruction de la Côte d’Ivoire. Tous deux héritiers d’Houphouët-Boigny, vousavez restauré la paix, remis le pays sur les rails du développement. Vous avez redonné l’espoir et la joie de vivre aux Ivoiriens, avec en ligne de mire l’émergence de la Côte d’Ivoire à l’horizon 2020.Vous avez placé la barre de l’espoir si haut que vous n’avezplu droit à l’erreur.Au fait, qu’est-ce qui vous divise au juste aujourd’hui?Alternance et parti unifié, à quel moment et avec quel (s) champion (s) en 2020 ? Le nœud gordien est à ce niveau. Mais, vous avez le même objectif : la paix et le développement harmonieux de la Côte d’Ivoire. Vous avez le même outil : le RHDP. Vous avez la même vision : le pouvoir aux enfants d’Houphouët-Boigny encore au pouvoir en 2020. Seul point qu’on peut discuter : l’alternance en faveur du PDCI-RDA ou l’alternance avec un cadre du RHDP, parti unifié. Ce n’est qu’une question de tactique politique. Et cela peut se débattre au sein même de la famille des enfants d’Houphouët-Boigny, sans nécessité d’éclats de voix, encore moins de levées de boucliers. Excellences messieurs les présidents, parlez-vous directement sans intermédiaire.Sans mettre en doute la loyauté des nombreux intermédiaires, il peut arriver que certains d’entre eux, prêchant pour leurs propres chapelles, ne disent pas la vérité de part et d’autre. Il peut arriver que certains intermédiaires ajoutent ou retranchent des pans entiers des messages véhiculés vers chacun de vous. Vous parler directement fera tomber toutes les méfiances et les suspicions de frustrations, de spoliation, de piège, voire de chantage et de non considération ressentis. Hommes que vous êtes, chacun de vous peut ressentir des frustrations, mais grands leaders que vous êtes, vous pouvez les dominer, comme vous l’avez toujours fait. Comme des frères,comme le grand frère, ancien Chef d’Etat qui sait ce que c’est que gouverner un pays et le petit frère, chef d’État en exercice, à l’épreuve de la gestion du pouvoir d’État. Si vous avez pu surmonter les tornades politiques, avec la confiance, ce ne sera pas la brise de l’incompréhension que vous ne saurez pas surmonter avec la même confiance. Vous avez maintes fois démontré que vous savez vous retrouver. Rétablissez la confiance, sur la base de la confiance pour que la confiance des Ivoiriens en vous se renforce. Le dernier Bureau Politique du PDCI-RDA a donné mandat au Président Bédié de négocier avec ses frères alliés l’alternance 2020 et le parti unifié. Dès lors, vos militants respectifs sont prêts à vous suivre. Ce sur quoi Ouattara est d’accord avec Bédié, les militants du RDR suivront. Ce sur quoi Bédié est d’accord avec Ouattara, les militants du PDCI-RDA suivront.
Ce serait un gâchis, si...
Excellence messieurs les présidents, vous avez l’avantage de vous connaître très tôt. Et vous avez l’expérience de travailler ensemble pour aplanir vos différends. Il urge que vous rentriez en vous, que vous fassiez votre introspection, que vous remontiez ce qui vous unit (qui est beaucoup) plus important que ce qui vous divise, que vous instruisiez vos "lieutenants" pour que la paix règne à nouveau entre vous deux et par ricochet entre les militants du PDCI-RDA et ceux du RDR, entre les militants de l’UDPCI, du MFA, du PIT, de l’UPCI qui ne doivent pas, eux aussi, être réduits en simples spectateurs des palabres entre le PDCI-RDA et le RDR pour 2020. Ils doivent aussi avoir droit au chapitre, car le RHDP est un ensemble à six
Partis. D’ailleurs le gouvernement Gon 3 qui est présentement en gestation devra agréablement surprendre tout le monde en révélant une fois encore qu’il n’y a pas le feu en la demeure. Il devra être le creuset de cette unité et de cette cohésion des Houphouëtistes. Force est de constater aujourd’hui qu’entre vous, il peut y avoir des incompréhensions politiques, mais pas de distance entre vous.Vos retrouvailles directes mettront certainement fin aux parties d’interprétations et de rapports faits sur l’un et l’autre par personnes interposées. Fondamentalement, rien ne vous oppose et à aucun moment, vous n’avez soutenu le contraire de vos engagements à toujours renforcer la famille Houphouëtiste dans le RHDP. Même si depuis votre dernière rencontre de la semaine de Pentecôte, rencontre à huis clos et sans déclaration, le dernier Bureau Politique du PDCI, les choses ont commencé à se dégrader terriblement au point qu’à nouveau l’on a droit à des déclarations et dernièrement, la naissance au sein du PDCI-RDA du mouvement "Sur les traces d’Houphouët-Boigny", rien n’est encore gâté. Loin s’en faut d’ailleurs… Le nouveau refroidissement des relations entre vous ne manque pas de provoquer la tension dans tout le pays.Les investisseurs que nous appelons de tous nos vœux retiennent tous leur souffle et attendent de voir la fin du film. D’aucuns, à qui une nouvelle chute de la Côte d’Ivoire plairait, annoncent déjàl’apocalypse. De fait, tous les regards sont à nouveau tournés vers vous. Président Henri Konan Bédié, président Alassane Ouattara, puisez à nouveau dans votre source intarissable d’amour pour le pays et d’humilité pour que se transforme à nouveau la paix des braves en une vraie paix bénéfique à toute la Côte d’Ivoire. Car, si après la présidence de M. Ouattara, le RHDP doit perdre le pouvoir d’Etat, ce serait un vrai gâchis tant pour le pays que pour l’Afrique entière. Le RHDP se doit d’ailleurs de remporter les élections locales (régionales et municipales) qui arrivent à grands pas et qui constituent un test grandeur nature des batailles à venir, s’il veut contrôler demain le Senat, voire l’Assemblée Nationale. Bref, si après tant d’années d’entente parfaite, de vie harmonieuse bénéfique à notre pays, la Côte d’Ivoire, le président Bédié et le président Ouattara devraient se tourner le dos à jamais, ce serait un vrai gâchis que le pays entier paiera cash encore pendant des décennies…Et ce serait bien dommage. Alors, croisons les doigts et souhaitons que demain soit meilleur qu’aujourd’hui.
Très respectueusement.
Denis KAH ZION
Depuis quelque temps et après votre mémorable rencontre du17 mai dernier au Palais Présidentiel, le ciel politique semble s’obscurcir voire s’assombrir à nouveau entre les frères et leaders de la Côte d’Ivoire que vous êtes. Pourtant, après plus de 15 ans d’entente et près de 8 ans de gestion commune du pouvoir d’Etat que vous avez conquis de haute lutte, rien aujourd’hui ne devrait pouvoir vous opposer. En tout cas pas plus que la grave crise qui a mis du plomb dans vos relations entre 1993 et 2003. En effet, qui n’a pas en mémoire la grave crise qui a éclaté entre les deux héritiers du Père Fondateur, après le rappel à Dieu de ce dernier le 07 décembre 1993. Avec le retour au pas de course du Premier Ministre Alassane Ouattara au FMI (retour suivi d’un exil) en 1994, avec la cassure du PDCI-RDA qui donnait naissance au RDR en 1994, avec le boycott actif lancé par le Front républicain (FPI-RDR) à l’élection présidentielle de 1995, avec l’emprisonnement des membres de la direction du RDR (du fait de la loi anti-casse) à la mi-1999, avec le coup d’Etat militaire du 24 décembre de la même année qui frappa et fit tomber le régime du PDCI-RDA du Président Henri Konan Bédié (putsch suivi d’exil)…, tout le monde avait cru que vous n’alliez plus jamais vous voir, vous saluer. Cette crise qui perdurera jusqu’en 2001, l’année du Forum de la Réconciliation qui vous vit vous tenir côte-à-côte pour la première fois depuis 1993. Contre les analyses les plus pessimistes des observateurs de la vie politique ivoirienne, vous avez su vous retrouver, vous parler et vous remettre ensemble pour sauver la Côte d’Ivoire engluée au creux de la vague du marasme économique, social et de la violence inouïe.
Tant d’histoire en commun !
Oui, Messieurs les Présidents Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara, vous avez eu un sursaut d’amour pour la Côte d’Ivoire et pour les Ivoiriens, au point de faire taire vos respectifs égos et répondre à l’appel à la Paix. Je me souviens, comme si c’était hier, des démarches qui ont abouti à vos premiers échanges à Accra au Ghana, en marge du sommet pour la paix en Côte d’Ivoire (Accra III). Puis à Pretoria (I et II), en Afrique du Sud, à Paris en France, à Washington aux Etats-Unis d’Amérique, à Ouagadougou au Burkina-Faso. Journaliste alors, j’ai eu l’immense privilège d’être admis à ces rendez-vous historiques entre les deux icônes ivoiriennes pour tracer les sillons des retrouvailles des enfants d’Houphouët-Boigny, qui n’auraient jamais dû se mettre en discorde. Excellences Messieurs les présidents, je vous revois encore, ce soir, en 2004, quelques jours après la remise du Prix Houphouët-Boigny de la Paix, dans le petit bureau du président Bédié, à la rue Beethoven à Paris, vos échanges fraternels, empreints d’amour et d’union. A la fin de votre tête-à-tête, vous m’avez appelé de côté et main dans la main, vous m’avez dit ensemble : « regarde-nous, et fais ton reportage ». Je revois vos épouses (Henriette et Dominique), qui étaient au salon et qui conversaient en sœurs. Après vos causeries, vous vous êtes retrouvés à table pour un dîner à quatre, tels les enfants d’un même père. Et à peine une semaine après, M. et Mme Bédié ont été reçus par le couple Ouattara à Mougins dans le Sud de la France. Je n’étais pas journalise au travail que j’aurais versé des larmes ce soir-là. Car vous veniez de ressusciter le président Félix Houphouët-Boigny au nom de qui le calumet de la paix est à jamais fumé entre vous. Les Ivoiriens ne vous remercieront jamais assez de cette très haute vision qui leur vaut jusqu’aujourd’hui (et sans doute demain) la paix, la stabilité et le développement. En privé comme en public, vous m’avez fait l’honneur de me permettre d’être à vos côtés quand vous parlez de la Côte d’Ivoire. Passant un trait sur le passé tumultueux, vous avez tissé une complicité exemplaire qui a eu l’adhésion de la grande majorité des Ivoiriens, même les plus sceptiques en son temps. Et au-delà de la Côte d’Ivoire, de tous les observateurs attentifs.
Parlez-vous encore Messieurs les Présidents directement
Excellences Messieurs les Présidents, en bons leaders charismatiques préoccupés par le bien-être du peuple, vous avez, avec vos frères de l’UDPCI (Albert Mabri Toikeusse) et du MFA (Innocent Anaky Kobenan), mis en place le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la Paix (RHDP) le 19 mai 2005 à Paris. Et depuis, cette formidable machine politique à faire la paix a rallié des millions d’Ivoiriens qui ont permis, de façon démocratique, de venir à bout du régime FPI. Cela n’a pas été du tout facile : vous avez dû braver la violence, les intimidations, les enlèvements, les assassinats manqués, les tueries de vos militants et militantes, la fraude électorale pour passer le cap du premier tour de l’élection présidentielle de 2010. Et au second tour, par cet appel historique de Yamoussoukro lancé par le président Bédié, vous vous êtes mis ensemble pour conduire les Ivoiriens, les enfants d’Houphouët-Boigny à la victoire.Matérialisant ainsi le respect des engagements pris le 18 mai 2005 sur les bords de la Seine à Paris. Et pour continuer sur cette lancée appréciée de par le monde, le président Bédié a lancé le 17 septembre 2014 l’appel de Daoukro pour la réélection du président Ouattara, candidat unique du RHDP, et pour la poursuite des chantiers de reconstruction de la Côte d’Ivoire. Tous deux héritiers d’Houphouët-Boigny, vousavez restauré la paix, remis le pays sur les rails du développement. Vous avez redonné l’espoir et la joie de vivre aux Ivoiriens, avec en ligne de mire l’émergence de la Côte d’Ivoire à l’horizon 2020.Vous avez placé la barre de l’espoir si haut que vous n’avezplu droit à l’erreur.Au fait, qu’est-ce qui vous divise au juste aujourd’hui?Alternance et parti unifié, à quel moment et avec quel (s) champion (s) en 2020 ? Le nœud gordien est à ce niveau. Mais, vous avez le même objectif : la paix et le développement harmonieux de la Côte d’Ivoire. Vous avez le même outil : le RHDP. Vous avez la même vision : le pouvoir aux enfants d’Houphouët-Boigny encore au pouvoir en 2020. Seul point qu’on peut discuter : l’alternance en faveur du PDCI-RDA ou l’alternance avec un cadre du RHDP, parti unifié. Ce n’est qu’une question de tactique politique. Et cela peut se débattre au sein même de la famille des enfants d’Houphouët-Boigny, sans nécessité d’éclats de voix, encore moins de levées de boucliers. Excellences messieurs les présidents, parlez-vous directement sans intermédiaire.Sans mettre en doute la loyauté des nombreux intermédiaires, il peut arriver que certains d’entre eux, prêchant pour leurs propres chapelles, ne disent pas la vérité de part et d’autre. Il peut arriver que certains intermédiaires ajoutent ou retranchent des pans entiers des messages véhiculés vers chacun de vous. Vous parler directement fera tomber toutes les méfiances et les suspicions de frustrations, de spoliation, de piège, voire de chantage et de non considération ressentis. Hommes que vous êtes, chacun de vous peut ressentir des frustrations, mais grands leaders que vous êtes, vous pouvez les dominer, comme vous l’avez toujours fait. Comme des frères,comme le grand frère, ancien Chef d’Etat qui sait ce que c’est que gouverner un pays et le petit frère, chef d’État en exercice, à l’épreuve de la gestion du pouvoir d’État. Si vous avez pu surmonter les tornades politiques, avec la confiance, ce ne sera pas la brise de l’incompréhension que vous ne saurez pas surmonter avec la même confiance. Vous avez maintes fois démontré que vous savez vous retrouver. Rétablissez la confiance, sur la base de la confiance pour que la confiance des Ivoiriens en vous se renforce. Le dernier Bureau Politique du PDCI-RDA a donné mandat au Président Bédié de négocier avec ses frères alliés l’alternance 2020 et le parti unifié. Dès lors, vos militants respectifs sont prêts à vous suivre. Ce sur quoi Ouattara est d’accord avec Bédié, les militants du RDR suivront. Ce sur quoi Bédié est d’accord avec Ouattara, les militants du PDCI-RDA suivront.
Ce serait un gâchis, si...
Excellence messieurs les présidents, vous avez l’avantage de vous connaître très tôt. Et vous avez l’expérience de travailler ensemble pour aplanir vos différends. Il urge que vous rentriez en vous, que vous fassiez votre introspection, que vous remontiez ce qui vous unit (qui est beaucoup) plus important que ce qui vous divise, que vous instruisiez vos "lieutenants" pour que la paix règne à nouveau entre vous deux et par ricochet entre les militants du PDCI-RDA et ceux du RDR, entre les militants de l’UDPCI, du MFA, du PIT, de l’UPCI qui ne doivent pas, eux aussi, être réduits en simples spectateurs des palabres entre le PDCI-RDA et le RDR pour 2020. Ils doivent aussi avoir droit au chapitre, car le RHDP est un ensemble à six
Partis. D’ailleurs le gouvernement Gon 3 qui est présentement en gestation devra agréablement surprendre tout le monde en révélant une fois encore qu’il n’y a pas le feu en la demeure. Il devra être le creuset de cette unité et de cette cohésion des Houphouëtistes. Force est de constater aujourd’hui qu’entre vous, il peut y avoir des incompréhensions politiques, mais pas de distance entre vous.Vos retrouvailles directes mettront certainement fin aux parties d’interprétations et de rapports faits sur l’un et l’autre par personnes interposées. Fondamentalement, rien ne vous oppose et à aucun moment, vous n’avez soutenu le contraire de vos engagements à toujours renforcer la famille Houphouëtiste dans le RHDP. Même si depuis votre dernière rencontre de la semaine de Pentecôte, rencontre à huis clos et sans déclaration, le dernier Bureau Politique du PDCI, les choses ont commencé à se dégrader terriblement au point qu’à nouveau l’on a droit à des déclarations et dernièrement, la naissance au sein du PDCI-RDA du mouvement "Sur les traces d’Houphouët-Boigny", rien n’est encore gâté. Loin s’en faut d’ailleurs… Le nouveau refroidissement des relations entre vous ne manque pas de provoquer la tension dans tout le pays.Les investisseurs que nous appelons de tous nos vœux retiennent tous leur souffle et attendent de voir la fin du film. D’aucuns, à qui une nouvelle chute de la Côte d’Ivoire plairait, annoncent déjàl’apocalypse. De fait, tous les regards sont à nouveau tournés vers vous. Président Henri Konan Bédié, président Alassane Ouattara, puisez à nouveau dans votre source intarissable d’amour pour le pays et d’humilité pour que se transforme à nouveau la paix des braves en une vraie paix bénéfique à toute la Côte d’Ivoire. Car, si après la présidence de M. Ouattara, le RHDP doit perdre le pouvoir d’Etat, ce serait un vrai gâchis tant pour le pays que pour l’Afrique entière. Le RHDP se doit d’ailleurs de remporter les élections locales (régionales et municipales) qui arrivent à grands pas et qui constituent un test grandeur nature des batailles à venir, s’il veut contrôler demain le Senat, voire l’Assemblée Nationale. Bref, si après tant d’années d’entente parfaite, de vie harmonieuse bénéfique à notre pays, la Côte d’Ivoire, le président Bédié et le président Ouattara devraient se tourner le dos à jamais, ce serait un vrai gâchis que le pays entier paiera cash encore pendant des décennies…Et ce serait bien dommage. Alors, croisons les doigts et souhaitons que demain soit meilleur qu’aujourd’hui.
Très respectueusement.
Denis KAH ZION