Plus d’un milliard 600 millions de F CFA dépensés par les 3 agences de l’ONU-REDD pour accompagner la Côte d’Ivoire dans sa phase de préparation au mécanisme international REDD+ avec un taux de décaissement de 97 %, au 30 avril 2018, date marquant la fin du programme national ONU-REDD.
Dans la mise en œuvre de la REDD+, la Côte d’Ivoire bénéficie de l’appui de plusieurs autres partenaires techniques et financiers.
Le Coordonnateur et Secrétaire Exécutif Permanent de la REDD+ en Côte d’Ivoire, le Lt/Col. AHOULOU KOUAME Ernest dresse un bilan de la phase préparatoire de la REDD+ en cours d’achèvement.
La Côte d’Ivoire a adhéré en 2011 au mécanisme REDD+. Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est la REDD+ ?
Depuis quelques années, le monde entier assiste à une hausse de la température planétaire due aux conséquences des activités humaines non durables qui émettent des gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Au nombre de ces sources d’émission, il est à noter toutes les actions qui concourent à la déforestation et à la dégradation des forêts. La communauté internationale, préoccupée par cette situation, s’est engagée à faire en sorte que cette hausse de température soit limitée à 2°Celsius. Le mécanisme REDD+ est né des négociations internationales sur ces changements climatiques. Les négociateurs ont bien voulu accompagner les pays en développement dans la gestion durable de leur forêt, moyennant des revenus carbones sous forme de financements, se traduisant en des projets pour permettre aux populations rurales de se détourner des forêts. Ce mécanisme constitue une réelle opportunité pour notre pays et renforce la synergie d’actions intersectorielles.
Comment le pays conduit-il le mécanisme REDD+ et quel est l’état d’avancement ?
Le mécanisme REDD+ comprend trois phases : une phase de préparation, une phase d’investissement et celle de paiements basés sur les résultats. La Côte d’Ivoire est en train d’achever la première phase. Pendant cette phase, notre pays a élaboré, avec l’ensemble des parties prenantes, les instruments qui serviront à la mise en œuvre de la deuxième phase. Il s’agit notamment du niveau de référence des forêts, du système national de surveillance des forêts, du système d’information sur les sauvegardes et de la stratégie nationale REDD+.
La Stratégie nationale REDD+, qui a été adoptée par le Gouvernement le 03 novembre 2017, est un outil de planification multisectorielle qui vise à adresser les moteurs directs et indirects de la déforestation et lever les barrières qui ont entravé la mise en œuvre des politiques et stratégies forestières. Elle ambitionne de réduire la déforestation et la dégradation des forêts et de reconstituer progressivement le couvert forestier pour atteindre un taux de plus de 20% du territoire à l’horizon 2030. Cet objectif devait se traduire par la restauration d’environ 6 millions d’hectares de forêt.
Par ailleurs, la stratégie nationale REDD+ constitue le cadre de convergence des objectifs des politiques sectorielles nationales et devrait contribuer à mieux orienter les interventions.
Tous ces instruments ont été obtenus avec l’appui considérable des Partenaires techniques et financiers. Je profite de cette lucarne pour traduire, à mon humble niveau, notre reconnaissance à tous ces Partenaires techniques et financiers qui accompagnent la mise en œuvre de la REDD+ en Côte d’Ivoire. Parmi ces partenaires, nous pouvons citer la plateforme collaborative des trois agences des Nations Unies appelée ONU-REDD qui regroupe la FAO, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (ONU-Environnement), le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Je veux citer également l’Agence Française de Développement (AFD), la Facilité REDD+ de l’Union Européenne (EFI) et la Banque mondiale (BM). Leur appui a permis à la Côte d’Ivoire d’élaborer les instruments importants pour la mise en œuvre du mécanisme REDD+ et d’accompagner la mise en œuvre de projets pilotes.
Le 1er juin s’est tenue à Yamoussoukro, la dernière réunion du Comité de Pilotage (COPIL) du Programme National ONU-REDD. Quels sont les principaux acquis de la mise en œuvre du programme ONU-REDD en Côte d’Ivoire ?
La mise en œuvre du programme national ONU-REDD a permis d’instaurer les bases nécessaires à la mise en œuvre du mécanisme REDD+, contribuant ainsi à l’élaboration des 4 piliers du cadre de Varsovie pour la REDD+ à savoir la définition du niveau d’émissions de référence des forêts, l’élaboration de la stratégie nationale, la mise en place d’un système national de surveillance des forêts, et la mise en place d’un système d’information sur les sauvegardes.
En plus de ces éléments, la mise en œuvre du programme national ONU-REDD a permis de :
- Mettre en place une cellule dédiée aux activités de suivi national de l’évolution du couvert forestier ;
- Disposer de données sur la biomasse forestière qui pourront servir pour l’inventaire forestier national ;
- Mobiliser les parties prenantes, surtout la société civile et le secteur privé autour du mécanisme.
Quel est le montant du financement apporté par le programme ONU-REDD au mécanisme REDD+ en Côte d’Ivoire ?
L’ONU-REDD a accompagné la Côte d’Ivoire avec un financement de 3 millions 210 mille dollars US, soit environ 1 milliard 605 millions de francs CFA.
Comment lutter durablement contre la déforestation en Côte d’Ivoire qui est un pays essentiellement agricole ?
A travers la stratégie nationale REDD+, la Côte d’Ivoire s’est engagée à parvenir à une agriculture sans déforestation. Cet objectif s’appuie sur une lutte intégrée qui implique les différents ministères qui interviennent dans la gestion forestière en Côte d’Ivoire et aussi les populations locales. Il s’agit désormais de changer le modèle agricole actuel qui est très consommateur de forêts et d’espaces pour arriver à un modèle de production agricole durable c’est-à-dire qui soit économiquement et écologiquement viables.
Ce modèle consiste à promouvoir l’agroforesterie, les systèmes intensifs de production agricole, à mettre en place des formules d’incitation à la conservation et à la restauration des forêts, à renforcer la sécurisation foncière, la traçabilité des productions et le partenariat public-privé. Il est possible de produire et même plus sur de petites surfaces sans toutefois détruire la forêt.
Qui peut participer à la REDD+ ?
L’atteinte des objectifs de la REDD+ demande la mobilisation de tous, notamment de toute personne ou communauté directement ou indirectement liée aux activités menées dans le cadre de la REDD+, qui tire des intérêts de la forêt et qui a la capacité d’influencer positivement ou négativement la gestion forestière en Côte d’Ivoire.
Nous travaillons donc avec les communautés locales, les autorités traditionnelles, les autorités gouvernementales locales ou nationales, les organisations de la société civile, les médias, le secteur privé, les élus locaux, les universités et centres de recherche et les partenaires techniques et financiers.
Que gagnent les populations en participant à la mise en œuvre de la REDD+ ?
Les activités de la REDD+ permettent de renforcer la résilience des populations face aux changements climatiques tout en améliorant leur niveau de vie à travers la promotion de systèmes de productions plus durables, l’augmentation des rendements, la promotion d’énergies domestiques plus durables pour ne citer que ceux-ci.
En s’engageant dans la REDD+, les populations se construisent aussi une véritable économie, de la richesse verte, profitable aussi bien pour eux-mêmes que pour les générations futures. La politique ivoirienne actuelle est de faire en sorte que celui qui plante des arbres en soit le propriétaire.
Comment s’assurer que les populations bénéficieront des retombées de la REDD+ ?
Des mesures sont prises par le Gouvernement afin de supprimer tous les facteurs qui n’encouragent pas la sylviculture en Côte d’Ivoire. Par ailleurs, un système de suivi évaluation participatif est mis en place et accorde une place de choix à la société civile qui jouera désormais la fonction d’observatoire d’indépendant. Ce système vise à s’assurer que toutes les parties prenantes, notamment les populations ne soient pas lésées dans le partage des bénéfices. En plus de cela, un ensemble d’instruments de sauvegardes ont été mis en place pour garantir la transparence du partage de ces bénéfices.
Comment les populations peuvent participer aux activités de la REDD+ ?
Les populations qui sont en contact direct avec la forêt connaissent mieux les problèmes liés à la déforestation. L’idée est d’inviter ces populations à participer au débat, à la concertation et à l’action.
Lors de la dernière réunion du comité de pilotage du programme ONU-REDD, Germain Da Sylva, représentant pays de la FAO a révélé que la Côte d’Ivoire est le premier pays de l’Afrique de l’Ouest à avoir une stratégie nationale REDD+, quels sont les axes de cette stratégie ?
La stratégie nationale REDD+, élaborée avec tous les acteurs nationaux et internationaux s’articule autour de huit axes que sont :
Axe 1 : Agriculture zéro déforestation en partenariat public-prive
Axe 2 : Stratégie énergie domestique durable avec valorisation de la biomasse agricole
Axe 3 : Gestion durable des forêts et conservation des aires protégées
Axe 4 : Boisement/reboisement, restauration des forêts et des terres dégradées
Axe 5 : Exploitation minière respectueuse de l’environnement
Axe 6 : Système d’incitation de type paiement pour services environnementaux
Axe 7 : Aménagement du territoire et sécurisation foncière
Axe 8 : Planification nationale et reformes structurales pour la transition vers une économie verte
Comment les populations et la société civile sont-elles impliquées dans le processus REDD+ ?
Les parties prenantes au mécanisme REDD+ en Côte d’Ivoire sont les communautés locales (populations), la société civile, le secteur privé, les autorités traditionnelles, les médias, les universités et centres de recherche, l’administration, les élus locaux et les partenaires techniques et financiers.
Les communautés locales, acteurs clés du mécanisme REDD+, ont été, dès le début, au cœur du processus afin de prendre en compte leurs intérêts. Elles ont été informées, sensibilisées et consultées sur les différents sujets REDD+. Elles sont associées aux projets REDD+ en cours de mise en œuvre et sont représentées au sein des comités de pilotage desdits projets.
Quant à la société civile, son implication a été progressive en passant par des organisations de la société civile individuelles pour arriver à une plateforme bien structurée qui aujourd’hui prend une part active à toutes les questions liées à la forêt. Elle siège au sein de la Commission Nationale REDD+, mise en place par décret n°2012-1049 du 24 octobre 2012 portant création, organisation et fonctionnement de la Commission Nationale REDD+.
Cette Commission Nationale est constituée de 3 organes, à savoir le Comité National, le Comité Technique Interministériel et le Secrétariat Exécutif Permanent REDD+.
Pouvez-vous présenter les projets et initiatives en cours de mise en œuvre et à venir ?
2 projets sont actuellement en cours de mise en œuvre. Il s’agit du projet REDD+ de la Mé, exécuté dans la région de la Mé (Adzopé) avec un financement d’un milliard 600 millions de francs CFA dans le cadre du Contrat de Désendettement et de Développement (C2D). Ce projet vise à réduire les pressions anthropiques sur les forêts classées de Mabi et Yaya tout en améliorant les conditions de vie des populations riveraines.
Le deuxième projet de Paiement pour Services Environnementaux est financé en partenariat public-privé, pour un montant d’environ 980 millions francs CFA, par Mondelez, un partenaire privé de la filière cacao et le Gouvernement ivoirien. Il s’exécute dans la région de la Nawa et vise à améliorer simultanément la productivité agricole, la sécurité alimentaire et les conditions de vie des planteurs tout en assurant la préservation des forêts restantes et la conservation de la biodiversité dans les bassins d’approvisionnement de ce partenaire.
En plus de ces projets, l’Etat a approuvé le programme d’investissement forestier qui débutera en juillet 2018 et qui sera mise en œuvre dans huit régions du Centre et du Sud-ouest de la Côte d’Ivoire pour un montant d’environ 12 milliards de Francs CFA sur financement de la Banque mondiale et de la Banque Africaine de Développement.
Des requêtes de financement sont adressées aux partenaires et au Fonds Vert Climat et devraient se traduire sous peu en de véritables chantiers REDD+ dans le pays.
La Côte d’Ivoire achève la phase de préparation de la REDD+, quelles sont les prochaines étapes à franchir ?
La Côte d’Ivoire s’attèle à préparer son programme de réduction des émissions et à s’engager dans des programmes et projets d’investissement. Ces projets concerneront toutes les filières agricoles et les conseils régionaux qui sont invités à développer des programmes d’aménagement durable de leur territoire.
Nous profitons de l’occasion pour saluer, au nom de Madame le Ministre de la Salubrité, de l’Environnement et du Développement Durable, Anne Désirée OULOTO, tous les partenaires engagés dans le processus REDD+ et dans les programmes de durabilité au niveau des filières agricoles, notamment les partenaires privés, le GIZ, les différents ministères et structures techniques (Ministère des Eaux et forêts, Ministère de l’agriculture et du Développement rural, Ministère du Plan, SODEFOR, Office Ivoirien des Parcs et réserves...) et la société civile.
Nous saluons également les régions de San Pedro, du Cavally et du Bélier qui ont soumis des requêtes visant à développer des programmes d’aménagement durable de leurs Territoires en conformité avec les objectifs de la REDD+.
Nous lançons un appel à tous pour une mobilisation générale autour du processus REDD+.
Dans la mise en œuvre de la REDD+, la Côte d’Ivoire bénéficie de l’appui de plusieurs autres partenaires techniques et financiers.
Le Coordonnateur et Secrétaire Exécutif Permanent de la REDD+ en Côte d’Ivoire, le Lt/Col. AHOULOU KOUAME Ernest dresse un bilan de la phase préparatoire de la REDD+ en cours d’achèvement.
La Côte d’Ivoire a adhéré en 2011 au mécanisme REDD+. Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est la REDD+ ?
Depuis quelques années, le monde entier assiste à une hausse de la température planétaire due aux conséquences des activités humaines non durables qui émettent des gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Au nombre de ces sources d’émission, il est à noter toutes les actions qui concourent à la déforestation et à la dégradation des forêts. La communauté internationale, préoccupée par cette situation, s’est engagée à faire en sorte que cette hausse de température soit limitée à 2°Celsius. Le mécanisme REDD+ est né des négociations internationales sur ces changements climatiques. Les négociateurs ont bien voulu accompagner les pays en développement dans la gestion durable de leur forêt, moyennant des revenus carbones sous forme de financements, se traduisant en des projets pour permettre aux populations rurales de se détourner des forêts. Ce mécanisme constitue une réelle opportunité pour notre pays et renforce la synergie d’actions intersectorielles.
Comment le pays conduit-il le mécanisme REDD+ et quel est l’état d’avancement ?
Le mécanisme REDD+ comprend trois phases : une phase de préparation, une phase d’investissement et celle de paiements basés sur les résultats. La Côte d’Ivoire est en train d’achever la première phase. Pendant cette phase, notre pays a élaboré, avec l’ensemble des parties prenantes, les instruments qui serviront à la mise en œuvre de la deuxième phase. Il s’agit notamment du niveau de référence des forêts, du système national de surveillance des forêts, du système d’information sur les sauvegardes et de la stratégie nationale REDD+.
La Stratégie nationale REDD+, qui a été adoptée par le Gouvernement le 03 novembre 2017, est un outil de planification multisectorielle qui vise à adresser les moteurs directs et indirects de la déforestation et lever les barrières qui ont entravé la mise en œuvre des politiques et stratégies forestières. Elle ambitionne de réduire la déforestation et la dégradation des forêts et de reconstituer progressivement le couvert forestier pour atteindre un taux de plus de 20% du territoire à l’horizon 2030. Cet objectif devait se traduire par la restauration d’environ 6 millions d’hectares de forêt.
Par ailleurs, la stratégie nationale REDD+ constitue le cadre de convergence des objectifs des politiques sectorielles nationales et devrait contribuer à mieux orienter les interventions.
Tous ces instruments ont été obtenus avec l’appui considérable des Partenaires techniques et financiers. Je profite de cette lucarne pour traduire, à mon humble niveau, notre reconnaissance à tous ces Partenaires techniques et financiers qui accompagnent la mise en œuvre de la REDD+ en Côte d’Ivoire. Parmi ces partenaires, nous pouvons citer la plateforme collaborative des trois agences des Nations Unies appelée ONU-REDD qui regroupe la FAO, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (ONU-Environnement), le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Je veux citer également l’Agence Française de Développement (AFD), la Facilité REDD+ de l’Union Européenne (EFI) et la Banque mondiale (BM). Leur appui a permis à la Côte d’Ivoire d’élaborer les instruments importants pour la mise en œuvre du mécanisme REDD+ et d’accompagner la mise en œuvre de projets pilotes.
Le 1er juin s’est tenue à Yamoussoukro, la dernière réunion du Comité de Pilotage (COPIL) du Programme National ONU-REDD. Quels sont les principaux acquis de la mise en œuvre du programme ONU-REDD en Côte d’Ivoire ?
La mise en œuvre du programme national ONU-REDD a permis d’instaurer les bases nécessaires à la mise en œuvre du mécanisme REDD+, contribuant ainsi à l’élaboration des 4 piliers du cadre de Varsovie pour la REDD+ à savoir la définition du niveau d’émissions de référence des forêts, l’élaboration de la stratégie nationale, la mise en place d’un système national de surveillance des forêts, et la mise en place d’un système d’information sur les sauvegardes.
En plus de ces éléments, la mise en œuvre du programme national ONU-REDD a permis de :
- Mettre en place une cellule dédiée aux activités de suivi national de l’évolution du couvert forestier ;
- Disposer de données sur la biomasse forestière qui pourront servir pour l’inventaire forestier national ;
- Mobiliser les parties prenantes, surtout la société civile et le secteur privé autour du mécanisme.
Quel est le montant du financement apporté par le programme ONU-REDD au mécanisme REDD+ en Côte d’Ivoire ?
L’ONU-REDD a accompagné la Côte d’Ivoire avec un financement de 3 millions 210 mille dollars US, soit environ 1 milliard 605 millions de francs CFA.
Comment lutter durablement contre la déforestation en Côte d’Ivoire qui est un pays essentiellement agricole ?
A travers la stratégie nationale REDD+, la Côte d’Ivoire s’est engagée à parvenir à une agriculture sans déforestation. Cet objectif s’appuie sur une lutte intégrée qui implique les différents ministères qui interviennent dans la gestion forestière en Côte d’Ivoire et aussi les populations locales. Il s’agit désormais de changer le modèle agricole actuel qui est très consommateur de forêts et d’espaces pour arriver à un modèle de production agricole durable c’est-à-dire qui soit économiquement et écologiquement viables.
Ce modèle consiste à promouvoir l’agroforesterie, les systèmes intensifs de production agricole, à mettre en place des formules d’incitation à la conservation et à la restauration des forêts, à renforcer la sécurisation foncière, la traçabilité des productions et le partenariat public-privé. Il est possible de produire et même plus sur de petites surfaces sans toutefois détruire la forêt.
Qui peut participer à la REDD+ ?
L’atteinte des objectifs de la REDD+ demande la mobilisation de tous, notamment de toute personne ou communauté directement ou indirectement liée aux activités menées dans le cadre de la REDD+, qui tire des intérêts de la forêt et qui a la capacité d’influencer positivement ou négativement la gestion forestière en Côte d’Ivoire.
Nous travaillons donc avec les communautés locales, les autorités traditionnelles, les autorités gouvernementales locales ou nationales, les organisations de la société civile, les médias, le secteur privé, les élus locaux, les universités et centres de recherche et les partenaires techniques et financiers.
Que gagnent les populations en participant à la mise en œuvre de la REDD+ ?
Les activités de la REDD+ permettent de renforcer la résilience des populations face aux changements climatiques tout en améliorant leur niveau de vie à travers la promotion de systèmes de productions plus durables, l’augmentation des rendements, la promotion d’énergies domestiques plus durables pour ne citer que ceux-ci.
En s’engageant dans la REDD+, les populations se construisent aussi une véritable économie, de la richesse verte, profitable aussi bien pour eux-mêmes que pour les générations futures. La politique ivoirienne actuelle est de faire en sorte que celui qui plante des arbres en soit le propriétaire.
Comment s’assurer que les populations bénéficieront des retombées de la REDD+ ?
Des mesures sont prises par le Gouvernement afin de supprimer tous les facteurs qui n’encouragent pas la sylviculture en Côte d’Ivoire. Par ailleurs, un système de suivi évaluation participatif est mis en place et accorde une place de choix à la société civile qui jouera désormais la fonction d’observatoire d’indépendant. Ce système vise à s’assurer que toutes les parties prenantes, notamment les populations ne soient pas lésées dans le partage des bénéfices. En plus de cela, un ensemble d’instruments de sauvegardes ont été mis en place pour garantir la transparence du partage de ces bénéfices.
Comment les populations peuvent participer aux activités de la REDD+ ?
Les populations qui sont en contact direct avec la forêt connaissent mieux les problèmes liés à la déforestation. L’idée est d’inviter ces populations à participer au débat, à la concertation et à l’action.
Lors de la dernière réunion du comité de pilotage du programme ONU-REDD, Germain Da Sylva, représentant pays de la FAO a révélé que la Côte d’Ivoire est le premier pays de l’Afrique de l’Ouest à avoir une stratégie nationale REDD+, quels sont les axes de cette stratégie ?
La stratégie nationale REDD+, élaborée avec tous les acteurs nationaux et internationaux s’articule autour de huit axes que sont :
Axe 1 : Agriculture zéro déforestation en partenariat public-prive
Axe 2 : Stratégie énergie domestique durable avec valorisation de la biomasse agricole
Axe 3 : Gestion durable des forêts et conservation des aires protégées
Axe 4 : Boisement/reboisement, restauration des forêts et des terres dégradées
Axe 5 : Exploitation minière respectueuse de l’environnement
Axe 6 : Système d’incitation de type paiement pour services environnementaux
Axe 7 : Aménagement du territoire et sécurisation foncière
Axe 8 : Planification nationale et reformes structurales pour la transition vers une économie verte
Comment les populations et la société civile sont-elles impliquées dans le processus REDD+ ?
Les parties prenantes au mécanisme REDD+ en Côte d’Ivoire sont les communautés locales (populations), la société civile, le secteur privé, les autorités traditionnelles, les médias, les universités et centres de recherche, l’administration, les élus locaux et les partenaires techniques et financiers.
Les communautés locales, acteurs clés du mécanisme REDD+, ont été, dès le début, au cœur du processus afin de prendre en compte leurs intérêts. Elles ont été informées, sensibilisées et consultées sur les différents sujets REDD+. Elles sont associées aux projets REDD+ en cours de mise en œuvre et sont représentées au sein des comités de pilotage desdits projets.
Quant à la société civile, son implication a été progressive en passant par des organisations de la société civile individuelles pour arriver à une plateforme bien structurée qui aujourd’hui prend une part active à toutes les questions liées à la forêt. Elle siège au sein de la Commission Nationale REDD+, mise en place par décret n°2012-1049 du 24 octobre 2012 portant création, organisation et fonctionnement de la Commission Nationale REDD+.
Cette Commission Nationale est constituée de 3 organes, à savoir le Comité National, le Comité Technique Interministériel et le Secrétariat Exécutif Permanent REDD+.
Pouvez-vous présenter les projets et initiatives en cours de mise en œuvre et à venir ?
2 projets sont actuellement en cours de mise en œuvre. Il s’agit du projet REDD+ de la Mé, exécuté dans la région de la Mé (Adzopé) avec un financement d’un milliard 600 millions de francs CFA dans le cadre du Contrat de Désendettement et de Développement (C2D). Ce projet vise à réduire les pressions anthropiques sur les forêts classées de Mabi et Yaya tout en améliorant les conditions de vie des populations riveraines.
Le deuxième projet de Paiement pour Services Environnementaux est financé en partenariat public-privé, pour un montant d’environ 980 millions francs CFA, par Mondelez, un partenaire privé de la filière cacao et le Gouvernement ivoirien. Il s’exécute dans la région de la Nawa et vise à améliorer simultanément la productivité agricole, la sécurité alimentaire et les conditions de vie des planteurs tout en assurant la préservation des forêts restantes et la conservation de la biodiversité dans les bassins d’approvisionnement de ce partenaire.
En plus de ces projets, l’Etat a approuvé le programme d’investissement forestier qui débutera en juillet 2018 et qui sera mise en œuvre dans huit régions du Centre et du Sud-ouest de la Côte d’Ivoire pour un montant d’environ 12 milliards de Francs CFA sur financement de la Banque mondiale et de la Banque Africaine de Développement.
Des requêtes de financement sont adressées aux partenaires et au Fonds Vert Climat et devraient se traduire sous peu en de véritables chantiers REDD+ dans le pays.
La Côte d’Ivoire achève la phase de préparation de la REDD+, quelles sont les prochaines étapes à franchir ?
La Côte d’Ivoire s’attèle à préparer son programme de réduction des émissions et à s’engager dans des programmes et projets d’investissement. Ces projets concerneront toutes les filières agricoles et les conseils régionaux qui sont invités à développer des programmes d’aménagement durable de leur territoire.
Nous profitons de l’occasion pour saluer, au nom de Madame le Ministre de la Salubrité, de l’Environnement et du Développement Durable, Anne Désirée OULOTO, tous les partenaires engagés dans le processus REDD+ et dans les programmes de durabilité au niveau des filières agricoles, notamment les partenaires privés, le GIZ, les différents ministères et structures techniques (Ministère des Eaux et forêts, Ministère de l’agriculture et du Développement rural, Ministère du Plan, SODEFOR, Office Ivoirien des Parcs et réserves...) et la société civile.
Nous saluons également les régions de San Pedro, du Cavally et du Bélier qui ont soumis des requêtes visant à développer des programmes d’aménagement durable de leurs Territoires en conformité avec les objectifs de la REDD+.
Nous lançons un appel à tous pour une mobilisation générale autour du processus REDD+.