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Société Publié le lundi 3 septembre 2018 | Abidjan.net

Port-Bouët : le site devant abriter le lycée d’excellence de jeunes filles au centre d’un litige foncier

© Abidjan.net Par DR
Port-Bouët : le site devant abriter le lycée d’excellence de jeunes filles au centre d’un litige foncier
En novembre dernier, le Gouvernement ivoirien adopte un décret en conseil de ministres portant déclaration d’utilité publique d’une parcelle de terrain d’une superficie de 06 hectares (ha) et 73 ares (a) 03 centiares (ca) située dans la commune de Port-Bouët (District d’Abidjan).
En novembre dernier, le Gouvernement ivoirien adopte un décret en conseil de ministres portant déclaration d’utilité publique d’une parcelle de terrain d’une superficie de 06 hectares (ha) et 73 ares (a) 03 centiares (ca) située dans la commune de Port-Bouët (District d’Abidjan).

Cette mesure s’inscrivait dans le cadre de la construction d’un lycée d’excellence de jeunes filles avec internat dans la commune de Port-Bouët, qui permettra d’assurer une meilleure scolarisation des filles dans le District d’Abidjan.

Cependant, depuis la prise de ce décret un litige foncier oppose les populations des village de Mafiblé 1 et 2 et des ayant-droits de feu Codjovi Grégoire. Chacun assure que ladite parcelle qui est sur un terrain d’environ 85ha lui appartient et doit donc recevoir les droits coutumiers que doit verser l’Etat estimés à plus de 100 millions de nos francs.

Pour marquer leur mécontentement face aux obstacles fonciers qui se dressent contre la construction du lycée d’Excellence, les populations des villages de Mafiblé 1 et 2 ont décidé de monter au créneau en s’adressant à la presse, le samedi 1er septembre 2018.

« Nous avons été approchés par les autorités municipales de Port-Bouët pour nous donner l’information de la construction d’un lycée d’Excellence de Port-Bouët sur une superficie de 6 ha qui font partie du domaine du village de Mafiblé 2. En 2014, Nanan Aboua Aké, le chef du village a confié à une entreprise l’attestation de concession définitive sur 85 ha dans lesquels sont inclus les six autres. Pour la crédibilité, le chef Aké a adressé une lettre le 5 novembre 2014 sous le numéro 14/01-612/Mclpu/Dguf/Ddu/Codas/Dg. C’est ce qui a permis à la mairie de lancer l’enquête de commodo et d’incommodo le 16 décembre de la même année », a expliqué Noro Kossonou Yao Grégoire, président des planteurs de Mafiblé 2 et porte-parole des deux villages.

Il a par ailleurs reconnu que le terrain en question a fait l’objet de 7 oppositions, à savoir les héritiers de feu Kodjovi Grégoire, cinq villages Ebrié (Abouabou, Ana, Brebo, Akouai Agban et Petit-Bassam) et la famille Cheickna Sylla.

Toute chose qui en son temps a contraint la mairie a alors demandé que chacun prouve avec document son droit sur la parcelle en fournissant également le plan de situation et un extrait topographique des parcelles concernées. Durant deux ans, les personnes qui se sont opposées n’ont pas pu fournir de document qui leur donnait droit à cette portion. Le commissaire enquêteur a donc émis un avis favorable à la demande du village de Mafiblé 2, à travers un procès verbal 0025/Cpp/Sgdst/Ta du 11 février 2016. Le secrétaire général de la mairie a donc signé l’avis favorable le 25 août 2016. C’est donc sur ce site de 85 ha que l’Etat de Côte d’Ivoire a extrait les 6 ha pour la construction du lycée d’Excellence. Cela veut dire clairement que c’est la propriété de Mafiblé 2 » a tranché Noro Kossonou Yao Grégoire.

Le mécontentement vient du fait que «la famille Kodjovi aille en justice pour obtenir une ordonnance de référé et mentionne que l’enquêteur du Ministère de l’éducation nationale, le conseiller juridique dise au village de Mafiblé 1 et 2 que la famille Kodjovi a droit sur la parcelle de 6 ha alors que des rencontres ont eu lieu avec le Ministère de l’Education nationale (Men), par le biais de ce même conseil juridique. C’est pourquoi, au nom des populations de Mafiblé 1 et 2, nous dénonçons cette enquête diligentée par le Ministère’’, s’est plaint M.Yao.

« Des informations persistantes nous reviennent faisant état d’un versement imminent des droits de purge au village d’Abouabou. Nous ne pouvons pas comprendre que ce village qui a été débouté en 2016 puisse percevoir des purges. Nous voulons attirer l’attention des autorités municipales pour dire que s’il y a des droits à verser, c’est au village de Mafiblé 2. Nous demandons de faire les choses de manière juste et équitable. Si rien n’est fait, nous nous voyons dans l’obligation de saisir la Justice pour qu’elle dise le droit. (…) Nous ne nous opposons pas à la construction du lycée. Nous demandons au Ministère de l’éducation nationale et celui de La Construction d’envoyer les opérateurs pour démarrer les travaux du projet qui va développer notre village, notre région. Et toute personne qui va aller sur le terrain pour empêcher les travaux, que la rigueur de la loi soit appliquée » a-t-il martelé assurant que le Bureau nationale d’études et de développement technique (Bnedt) a confirmé les 85 ha comme propriété du village de Mafiblé et que la parcelle de la famille Kodjovi se trouve entre l’ancienne route de Grand-Bassam et la nouvelle autoroute au niveau de la cité Akissi Delta. Nos tentatives pour joindre les parties incriminées sont restées sans suite.

Elisée B.
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