Une fois n'est pas coutume, notre grande Dame de la RTI, grande défenseuse naturelle des actes publics devant l'éternel, a diffusé dans le cadre de son journal de 20 heures de ce jour lundi 10 septembre 2018, un reportage qui a eu le mérite de dénoncer clairement comme un prophète, que la prétendue rentrée scolaire 2018-2019 devant se tenir ce jour, n'était pas totalement endimanché de la tête aux pieds, dans la tenue conventionnelle. Au-delà du scandale que ce reportage a suscité certainement en tous ceux et celles qui l'on visionné, il faut noter que cette rentrée, certainement comme toutes ces sours jumelles d'autrefois, se déroule une fois de plus, dans les mêmes conditions. Figurez-vous que ce fort utile reportage a mis le focus sur une école d'enseignement primaire située sur une portion foncière que les vieilles communes d'Abobo et de Cocody se disputent à chaque occasion.
Il s'agit du sous quartier nommé : Dokui. Le très lamentable portrait des écoles qu'il nous a été donné de voir, n'était rien d'autre que l'expression d'une politique scolaire dont la garde-robe est extrêmement pauvre malgré les efforts mémorables qui ont été accomplis ces dernières années grâce au PPU, notamment. Des salles de classes qui se prennent pour des châteaux d'eaux de proximité ; des tôles formant des sortes de dos d'ânes regroupées en certains endroits de la toiture ; des tables-bancs aux genoux broyés qui louent dans une cacophonie indescriptible, les dieux de la menuiserie dans l'espoir d'une seconde jeunesse ; des fenêtres qui n'ont pas su garder l'unité de leurs cadres ; des plafonds en épée de Damoclès au-dessus des frimousses des écoliers et enfin ; des instituteurs et surtout, des parents d'élèves qui se posent des questions sur leurs responsabilités respectives. Le haut-le-corps dont j'ai été envahi pendant la diffusion de l'élément, s'est retiré en me glissant élégamment, deux questions : mais enfin de quelle rentrée parlons-nous ? Et combien de rentrées il y aura en définitive ? Car le spécimen que Dokui nous a donné à voir, pourrait bien être un étendard dont l'ambition serait de ratisser large. Si donc à Abidjan, c'est-à-dire à côté de Cocody enfin, à Abobo peu importe, il y a des écoles qui sont dans des états aussi indésirables et donc infréquentables, qu'en est-il de la périphérie d'Abidjan et des villes de province sans parler des villages et autres isolés hameaux ? Si on devait faire le point des écoles primaires publiques qui sont en capacité de recevoir des apprenants dans des conditions requises à l'échelle nationale, mon petit doigt me dit que le pourcentage de la conformité se contenterait sans réclamation, de la mention : médiocre. Aussi, est-il incroyablement méchant de demander aux jeunes et aux maîtres qui sont des fonctionnaires, de fréquenter pendant neuf mois et plus, des lieux qui n'ont rien d'autre à proposer que des risques épars. C'est donc mesdames et messieurs, des pseudo-écoles qui sont dans l'incapacité matériel de leur garantir une scolarité viable avec en prime, le moins de stress et d'angoisses possibles.
Et pourtant, tous, nous avons le devoir de compenser l'indigence des parents d'élèves qui est loin d'être une fatalité irréversible, par la mise à disposition de réceptifs scolaires dont la dignité ne devrait pas transiger avec l'histoire politique générale de notre grand pays. Grand dans la constance de l'ambition Houphouétiste. Ce que ce reportage télé de quelques secondes m'a donné de voir, est aux antipodes des professions de foi qui stipulent toutes que la jeunesse serait au cour de l'action politique de tous les générations d'acteurs politiques. Comment on peut prétendre disposer d'une jeunesse compétitive, alors que celle-ci est empêtrée pour une bonne frange, dans de la fange ? Dans ces conditions c'est donc manifestement un scandale que de proclamer officiellement la rentrée scolaire 2018-2019. Car il aurait fallu qu'en amont, et sur la base d'une cartographie qui rend compte des établissements en mauvais état, soit dressée et les travaux exécutés dans le bref intervalle qu'offre la période des vacances scolaires. Si l'état des lieux existe, on peut dire sans se tromper, que ce plan de réhabilitation des établissements en mauvais état, n'est pas doté d'un budget conséquent.
Si non on serait en droit de poser d'autre type de question ! Et si la forte densité des écoles privées au-delà des promesses que celles-ci faseillent, était un robuste frein au développement structuré des établissements publics dans notre pays ? J'ai l'impression que l'alternative dues écoles privées, émousse notre devoir à doter le pays d'une couverture scolaire plus importante. De sorte que l'histoire scolaire de notre pays se définit par trois catégories d'ivoiriens : il y a ceux qui fréquentent les écoles publics, il y a ceux qui bénéficient de l'enseignement privé et ceux qui apprennent à devenir, dans des écoles étrangères. Cette apparente injustice primaire, n'est pas de nature à assurer à tous les ivoiriens, la légitime quête de l'idéal égalitaire. Peut-être que les ressources que nous consacrons chaque rentrée à doter nos enfants de kits scolaires gratuits, pourraient servir à soulager le très turbulent collectif des établissements qui n'en peut plus de supporter après de longs et loyaux services, les cabrioles fougueux de nos impétueux écoliers. Je suis convaincu que l'avenir et la dignité de l'école ivoirienne, passe par le chas de la conformité de son cadre d'apprentissage. L'école est une chose sérieuse, reprenons conscience et vivons pour elle et, pour elle seule. Quant à la RTI qui semble avoir pris enfin, la pleine mesure des enjeux de sa fonction sociale et médiatique, nous lui souhaitons bonne continuation. Tout simplement !
Koné Kobali
Il s'agit du sous quartier nommé : Dokui. Le très lamentable portrait des écoles qu'il nous a été donné de voir, n'était rien d'autre que l'expression d'une politique scolaire dont la garde-robe est extrêmement pauvre malgré les efforts mémorables qui ont été accomplis ces dernières années grâce au PPU, notamment. Des salles de classes qui se prennent pour des châteaux d'eaux de proximité ; des tôles formant des sortes de dos d'ânes regroupées en certains endroits de la toiture ; des tables-bancs aux genoux broyés qui louent dans une cacophonie indescriptible, les dieux de la menuiserie dans l'espoir d'une seconde jeunesse ; des fenêtres qui n'ont pas su garder l'unité de leurs cadres ; des plafonds en épée de Damoclès au-dessus des frimousses des écoliers et enfin ; des instituteurs et surtout, des parents d'élèves qui se posent des questions sur leurs responsabilités respectives. Le haut-le-corps dont j'ai été envahi pendant la diffusion de l'élément, s'est retiré en me glissant élégamment, deux questions : mais enfin de quelle rentrée parlons-nous ? Et combien de rentrées il y aura en définitive ? Car le spécimen que Dokui nous a donné à voir, pourrait bien être un étendard dont l'ambition serait de ratisser large. Si donc à Abidjan, c'est-à-dire à côté de Cocody enfin, à Abobo peu importe, il y a des écoles qui sont dans des états aussi indésirables et donc infréquentables, qu'en est-il de la périphérie d'Abidjan et des villes de province sans parler des villages et autres isolés hameaux ? Si on devait faire le point des écoles primaires publiques qui sont en capacité de recevoir des apprenants dans des conditions requises à l'échelle nationale, mon petit doigt me dit que le pourcentage de la conformité se contenterait sans réclamation, de la mention : médiocre. Aussi, est-il incroyablement méchant de demander aux jeunes et aux maîtres qui sont des fonctionnaires, de fréquenter pendant neuf mois et plus, des lieux qui n'ont rien d'autre à proposer que des risques épars. C'est donc mesdames et messieurs, des pseudo-écoles qui sont dans l'incapacité matériel de leur garantir une scolarité viable avec en prime, le moins de stress et d'angoisses possibles.
Et pourtant, tous, nous avons le devoir de compenser l'indigence des parents d'élèves qui est loin d'être une fatalité irréversible, par la mise à disposition de réceptifs scolaires dont la dignité ne devrait pas transiger avec l'histoire politique générale de notre grand pays. Grand dans la constance de l'ambition Houphouétiste. Ce que ce reportage télé de quelques secondes m'a donné de voir, est aux antipodes des professions de foi qui stipulent toutes que la jeunesse serait au cour de l'action politique de tous les générations d'acteurs politiques. Comment on peut prétendre disposer d'une jeunesse compétitive, alors que celle-ci est empêtrée pour une bonne frange, dans de la fange ? Dans ces conditions c'est donc manifestement un scandale que de proclamer officiellement la rentrée scolaire 2018-2019. Car il aurait fallu qu'en amont, et sur la base d'une cartographie qui rend compte des établissements en mauvais état, soit dressée et les travaux exécutés dans le bref intervalle qu'offre la période des vacances scolaires. Si l'état des lieux existe, on peut dire sans se tromper, que ce plan de réhabilitation des établissements en mauvais état, n'est pas doté d'un budget conséquent.
Si non on serait en droit de poser d'autre type de question ! Et si la forte densité des écoles privées au-delà des promesses que celles-ci faseillent, était un robuste frein au développement structuré des établissements publics dans notre pays ? J'ai l'impression que l'alternative dues écoles privées, émousse notre devoir à doter le pays d'une couverture scolaire plus importante. De sorte que l'histoire scolaire de notre pays se définit par trois catégories d'ivoiriens : il y a ceux qui fréquentent les écoles publics, il y a ceux qui bénéficient de l'enseignement privé et ceux qui apprennent à devenir, dans des écoles étrangères. Cette apparente injustice primaire, n'est pas de nature à assurer à tous les ivoiriens, la légitime quête de l'idéal égalitaire. Peut-être que les ressources que nous consacrons chaque rentrée à doter nos enfants de kits scolaires gratuits, pourraient servir à soulager le très turbulent collectif des établissements qui n'en peut plus de supporter après de longs et loyaux services, les cabrioles fougueux de nos impétueux écoliers. Je suis convaincu que l'avenir et la dignité de l'école ivoirienne, passe par le chas de la conformité de son cadre d'apprentissage. L'école est une chose sérieuse, reprenons conscience et vivons pour elle et, pour elle seule. Quant à la RTI qui semble avoir pris enfin, la pleine mesure des enjeux de sa fonction sociale et médiatique, nous lui souhaitons bonne continuation. Tout simplement !
Koné Kobali