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Politique Publié le jeudi 22 novembre 2018 | Partis Politiques

Déclaration de paix de militants et personnalités du PDCI RDA : « Pourquoi la rupture avec les partis politiques membres de la famille des Houphouëtistes est à exclure à tout prix »

© Partis Politiques Par DA
70 ans du PDCI-RDA: Henri Konan Bédié préside la journée dédiée aux élus
Vendredi 29 avril 2016. Abidjan. Henri Konan Bédié, président du PDCI-RDA a présidé une cérémonie dédiée aux élus dans le cadre de la célébration des 70 ans du parti. Photo: Henri Konan Bédié, président du PDCI-RDA.
Regardons les faits tels qu’ils sont, avec lucidité, courage mais également espoir: la Côte d’Ivoire, notre pays si cher et tant aimé, est, une nouvelle fois, à la croisée des chemins.

L’ambition de son père fondateur, le Président Félix Houphouët-Boigny, de faire de la Côte d’Ivoire une nation prospère, dans un contexte de pays multi-ethnique et multi-religieux rendait indispensable, à ses yeux, de relever le défi de réunir au sein d’un creuset politique unique, le PDCI-RDA, le maximum d’intelligences et de compétences venant de tous horizons, dans une synergie optimale.

Cette vision avant-gardiste permet d'obtenir des résultats impressionnants – ce que tout le monde appela alors "le miracle ivoirien" - avec une économie prospère, un haut niveau de développement et une amélioration constante des conditions de vie des populations.

La grave crise économique qui frappe le pays au cours des années 80, puis l’avènement du multipartisme en 1990, qui voit apparaître d’autres formations politiques, font céder le consensus politique, mais ne réussissent pas à entamer les fondements même du développement du pays que sont la paix et la stabilité.

1993 - Première rupture : Après le décès du Président Félix Houphouët-Boigny, commencent également à naitre, à l’intérieur du PDCI-RDA, des dissensions internes entre les cadres, qui finissent par entrainer une rupture brutale et inattendue, dont on a sous-estimé les conséquences. Là où beaucoup ont cru à une simple recomposition du paysage politique, on a plutôt assisté à l’avènement d’une fracture sociale sans précédent, suivie des crises socio-militaro-politiques, dont les points culminants sont le coup d’Etat de 1999 et la rébellion de 2002.

Conséquences directes et immédiates de ces évènements : le règne de l’arbitraire, de l’impunité, de l’insécurité, des exécutions sommaires, la privation de liberté, une économie en sommeil, l’exode massif d’acteurs économiques, la perte du prestige et du rayonnement international de la Côte d’Ivoire. Bien plus, cette crise a laissé des traces profondes, lentes à cicatriser, et mis en péril la cohésion nationale.

Finalement, cette crise née de la rupture n’a profité à aucun des enfants d’Houphouët. Bien au contraire, elle consacrera leur perte du pouvoir politique et ne leur laissera que des traumatismes avec des milliers de morts, et en seul « héritage » un pays entier à reconstruire.

2005 – Prise de conscience et sursaut national : Face au péril de l’implosion du pays, les Présidents des partis membres de la famille des Houphouëtistes, les Présidents Henri Konan BEDIE du PDCI-RDA et Alassane OUATTARA du RDR, conscients que cette situation trouvait son origine dans les dissensions au sein de la famille, prirent la décision de se réconcilier et de se regrouper au sein d’une alliance dénommée RHDP (Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix). Les fondements de cette alliance étaient de préserver et de poursuivre l’œuvre du "Père Fondateur" : faire grandir et prospérer une nation ivoirienne forte, stable et en paix.

Ainsi regroupée, la famille des Houphouëtistes put reconquérir le pouvoir en 2011. Les progrès enregistrés au cours des 7 années de pouvoir ont donné raison à nos leaders, et disons le franchement, au courage politique et humain qu’ils eurent alors, de savoir transcender les intérêts partisans pour ne privilégier que l’intérêt du pays et du peuple ivoirien.

2011 – 2018, l’alliance RHDP en marche : Dans l’union et grâce à un engagement de chaque instant, dans la mission de redressement du pays, de tous les acteurs politiques du RHDP, la Côte d’Ivoire a retrouvé la paix et la sécurité, a renoué avec la croissance, a retrouvé son attractivité auprès des investisseurs, a vu la création de centaines d’entreprises et de plus de 2 millions d’emplois dans tous les secteurs et la mise en œuvre d’une politique sociale au bénéfice notamment des jeunes et des femmes. Les populations ont, elles, retrouvé leur liberté de circulation, d’entreprendre, d’avoir à nouveau accès à l’éducation et à la santé.

Bien sûr, beaucoup reste à faire, mais ayons la lucidité et l’humilité de reconnaître que nous revenions de loin et que les résultats de cette gestion commune dans la paix et la fraternité retrouvées ont été unanimement salués par les différentes institutions et la Communauté Internationale. Songeons en particulier, avec fierté, à notre présence actuelle au Conseil de Sécurité des Nations-Unies, où notre pays participe, avec 14 pairs, à la gouvernance mondiale des relations internationales.

2018, le vent mauvais d'une deuxième rupture : Au cours de ces derniers mois, des tensions ont resurgi au sein de la famille des Houphouëtistes, sorties des tréfonds de l'histoire, sur des braises politiciennes bien éloignées d'une vraie réflexion sur les conditions qui permettront de préparer pour les générations à venir, un meilleur avenir.

Notre pays se trouve donc, une nouvelle fois, à la croisée des chemins : les mêmes dissensions apparaissent au point d’aboutir à une autre rupture et à la formation hypothétique d'autres alliances, qui réactivent des clivages anciens, brûlants et destructeurs. L’Histoire, sous nos yeux, semble vouloir se répéter avec son lot de fractures sociales, d’instabilité et de risque d’implosion.

Face à l'Histoire et pour l'Avenir : Face à cette situation, qui touche dans leur chair chacune et chacun d’entre nous, nous, membres des instances du PDCI-RDA, élus, cadres et responsables à divers titres, signataires de la présente charte, faisons le constat suivant :

Au niveau national

Nos populations, ainsi que les investisseurs, sont à nouveau inquiets. Les traumatismes et les effets collatéraux des crises à répétitions ont forgé chez l’Ivoirien qui répète à l’envi « PLUS JAMAIS CA », le rejet de la discorde et de la division. Il n’aspire qu’à la paix, à la cohésion nationale et à la stabilité, qui ont permis de réaliser des progrès réels. Alors que notre pays est sur la bonne voie, la perspective de reculer à nouveau serait un véritable drame.

Au niveau de notre parti, le PDCI-RDA

Notre parti est reconnu pour sa quête constante de la paix et le recours systématique à la concertation et au dialogue pour le règlement de toute discorde et de tout conflit, pour l’utilisation systématique d’un langage mesuré et d’un ton apaisé. Aussi, la décision de rupture radicale crée l’émoi au sein de nombreux militants et entame sérieusement notre unité et notre cohésion, au moment où le parti et le pays en ont le plus besoin. Et plus grave encore, cette attitude fragilise dangereusement le socle de stabilité politique de notre pays.

Sommes nous devenus subitement amnésiques à la crise passée et aux terribles souffrances endurées par toutes les populations, au point de mettre en péril les acquis si précieux des 7 dernières années, fruits des efforts et des sacrifices de toute une Nation et hypothéquer son avenir? Ferons nous ici encore l’erreur de croire que cette rupture n’aura pour effet qu’une simple recomposition de la classe politique ? Notre histoire récente nous donne bien des raisons d’en douter.

Par conséquent :

- La rupture avec les partis politiques membres de la famille des Houphouëtistes n’est ni opportune, ni judicieuse. Elle est à exclure à tout prix ;

- Nous avons le devoir envers nos enfants, pour éviter le sacrifice d’une nouvelle génération, de poursuivre ensemble, au sein de la famille des Houphouëtistes, le chemin vers la prospérité et le progrès ;

- Nos divergences, quelles qu’elles soient, ne peuvent et ne doivent en aucun cas, être au-dessus des intérêts du pays et des populations ; le sens de la responsabilité et le devoir de mémoire nous l’imposent.



AINSI, FACE AU REGARD EXIGEANT MAIS CONFIANT DU PEUPLE IVOIRIEN, NOUS, MEMBRES DES INSTANCES DU PDCI-RDA, ELUS, CADRES, RESPONSABLES A TITRES DIVERS, SIGNATAIRES DE LA PRESENTE CHARTE, PORTONS LES RESOLUTIONS CLAIRES ET FORTES SUIVANTES :



Nous affirmons que nous, membres du PDCI-RDA fondé par le Président Félix Houphouët-Boigny, sommes et serons toujours portés par son idéal de rassemblement ;



Nous refusons d’assister, passifs, au désagrègement de la famille des Houphouëtistes ;



Nous demandons au Président du Parti de mettre en place une gouvernance renforcée et améliorée ;



Nous souhaitons que s’engagent de nouvelles négociations entre le PDCI-RDA et les autres partis membres de la famille des Houphouëtistes, afin d’examiner nos divergences et de définir les modalités et un calendrier d’une alliance future forte, équilibrée et durable, qui préserve les acquis et assure la paix et la prospérité pour la Côte d'Ivoire et pour tous les Ivoiriens.



Nous faisons confiance à la sagesse du Président Bedié, pour tenir compte de ces propositions afin d’apaiser toutes les composantes du parti et renouer le dialogue pour le bien-être des populations.



Face au péril qui nous menace tous, nous en appelons à un sursaut des consciences et à la raison pour préserver notre pays et garantir son avenir.
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