Les notables d’Abobo-Baoulé ont passé un sale temps le samedi 17 novembre 2018. Pour cause, des loubards et des microbes convoyés depuis les quartiers Dioulabougou d’Abobo et Anyama ont attaqué le véhicule qui les transportait à Bahouakoi, campement situé entre Djorogobité et Débarcadère. Cinq personnes dont le Secrétaire Général et porte-parole du palais ont été blessées. L’affaire a été portée devant la police. L’ancien chef de Bahouakoi serait le commanditaire de cette attaque. Dans la matinée du samedi 17 novembre 2018, des loubards et des microbes s’en sont pris aux populations d’Abobo-Baoulé qui se rendaient à Bahouakoi, à la demande du doyen Ganda Atsé et du nouveau chef Adjelou Amakou Pierre, afin d’assister à une réunion convoquée par M. Sika Bahoua Félix, chef fraichement destitué par sa population. Au niveau de la colline, à environ 1 km du village, ces ressortissants d’Abobo-Baoulé sont tombés dans une embuscade tendue par des individus armés de gaz lacrymogène, de machettes, de couteaux et autres armes blanches. Cinq habitants d’Abobo-Baoulé dont le secrétaire général du palais, M. Mobio Ayépi Albert ont été blessés. « Nous sommes les tuteurs de Bahouakoi. Nous avons été invités par le doyen de Bahouakoi, Ganda Atsé, pour assister à la réunion convoquée le samedi 17 novembre 2018 par l’ancien chef, Sika Bahoua Félix, destitué le 13 novembre dernier par les habitants de Bahouakoi. Sur le chemin qui mène à Bahouakoi, deux personnes nous ont barré la route. A ma descente du car qui nous transportait, nous avons été arrosés de gaz lacrymogènes et pris à partie par des loubards et des microbes postés en cet endroit. Plusieurs autres individus sont sortis de la broussaille et nous ont encerclés. Les affrontements ont malheureusement fait cinq blessés dans nos rangs dont moi-même (blessure à l’arme blanche au bras) et des femmes », a confié M. Mobio Ayepi. Il affirme avoir porté plainte au commissariat du 34è arrondissement d’Abobo-Baoulé contre l’ancien chef, Félix Bahoua et son président du comité de suivi, Fanny Moussa, pour séquestration et pour coups et blessures. Selon le SG, les habitants d’Abobo-Baoulé qui ont rallié Bahouakoi avant cette attaque ont aussi été pris à partie par des loubards sur place. Ceux-ci portaient des brassards sur lesquels il était écrit sécurité. Ils ont réussi avec la complicité d’une poignée de jeunes du campement à faire fuir la nouvelle chefferie qui a jugé bon de se mettre à l’abri. Séquestrées durant plusieurs heures, les populations d’Abobo-Baoulé ont eu la vie sauve grâce à l’intervention du CCDO, de la brigade de gendarmerie de Cocody et du commissariat du 34ème arrondissement d’Abobo-Baoulé. Joint par téléphone, le chef Félix Sika Bahoua a refusé de se prononcer. « Je ne peux pas vous répondre car je suis en séance de travail », a-t-il dit. Par ailleurs, une personne se disant proche de Bahoua Félix a menacé de s’en prendre aux journalistes qui ont révélé ces faits. Pour le chef récemment investi par le doyen Ganda Atsé, que nous avons joint récemment «les attaques contre les habitants d’Abobo-Baoulé ont eu lieu, au moment où ceux-ci se rendaient à Bahouakoi. J’ai failli être agressé n’eût été la vigilance du conducteur de la voiture dans laquelle j’étais. J’ai dû emprunter une autre voie pour rallier le village. Des jeunes venus d’Abobo et d’Anyama ont terrorisé les populations de Bahouakoi occasionnant la fuite de certains d’entre eux vers les villages voisins. Le Commandant de Brigade a fait annuler manu militari la réunion de ce samedi 17 novembre. Le dimanche 18 novembre 2018, certains loubards portant des brassards de sécurité étaient encore dans le village de Bahouakoi. Les habitants qui ont fui ne sont toujours pas rentrées de peur d’être séquestrées ou tuées. Suite aux échanges que j’ai eu avec des personnes étrangères au village, elles affirment qu’elles auraient été convoyées par l’ancien chef et le président du comité de suivi, Fanny Moussa, moyennant de l’argent pour installer Félix Bahoua et interdire l’accès au village aux habitants d’Abobo-Baoulé, au doyen Ganda et Adjelou Pierre . Nous attirons ici encore l’attention des autorités compétentes sur cet énième fait. Quand une décision ou un arrêté est susceptible de menacer l’ordre communautaire, nous pensons qu’il faut purement et simplement l’annuler. Le chef destitué bénéficierait du soutien de Traoré Gnouvié qui sème le désordre dans cette partie d’Abidjan. C’est lui qui tire les ficelles. Il affirme partout qu’il a toute la justice dans sa poche et sous ses ordres, accuse un notable d’Abobo-Baoulé très en colère. Nous y reviendrons
Faits Divers Publié le lundi 26 novembre 2018 | L’Héritage