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Editorial Publié le mardi 19 février 2019 | AIP

De nouvelles méthodes de lutte contre les mouches des fruits en Afrique de l’Ouest (Feature)

Abidjan, 19 fév (AIP)- À la faveur du Plan régional de lutte contre la mouche des fruits en Afrique de l’ouest (PLMF), les producteurs de mangues de la région seront bientôt dotés d’une batterie de méthodes naturelles de lutte contre la mouche des fruits, rapporte le site d’information scientifique Scidev.net.

Produit-phare des vergers d'Afrique de l’Ouest, la mangue, très prisée et exportée vers l’Union européenne et le reste du monde, subit particulièrement les ravages de la mouche des fruits, dont l’espèce la plus virulente est Bactrocera Dorsalis.

Les pertes peuvent atteindre 50% à 85 , voire, dans les scénarios catastrophiques, emporter toute une campagne.

Selon Mame Farma Ndiaye Cissé, chercheure en biotechnologie végétale et coordinatrice du volet Recherche du Plan régional de lutte contre la mouche des fruits en Afrique de l’Ouest, le PLMF est un projet quinquennal ayant pour objectif d’améliorer les revenus des petits exploitants et de contribuer à la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté, en leur permettant de produire des mangues saines.

Initié en 2008 par la direction de l’agriculture et du développement rural de la commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le projet prendra fin cette année.

À quelques mois de l’échéance, prévue pour le mois d'août, de notables avancées ont été réalisées en termes de recherche et de mise au point de solutions de lutte.

Si l’on s’en tient aux dires de l’experte, les résultats peuvent se résumer en deux catégories de méthodes de lutte mises au point en tenant compte du contexte des vergers africains et de leurs particularités. Ces méthodes utilisent des moyens biologiques et naturels.

Au nombre des méthodes de lutte biologique, mettent en relief l’utilisation des parasitoïdes, qui sont des ennemis naturels des mouches.

Initié en 2008 par la direction de l’agriculture et du développement rural de la commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le projet prendra fin cette année.

À quelques mois de l’échéance, prévue pour le mois d'août, de notables avancées ont été réalisées en termes de recherche et de mise au point de solutions de lutte.

Aux dires de l’experte, les résultats peuvent se résumer en deux catégories de méthodes de lutte mises au point en tenant compte du contexte des vergers africains et de leurs particularités. Ces méthodes utilisent des moyens biologiques et naturels.

Au nombre des méthodes de lutte biologique, mettent en relief l’utilisation des parasitoïdes, qui sont des ennemis naturels des mouches.

« Ils parasitent les œufs des mouches des fruits et empêchent leur développement », explique Mame Farma Ndiaye Cissé, avant de préciser que « la technologie des parasitoïdes est maîtrisée par plusieurs pays de la sous-région qui, après avoir bénéficié d’un renforcement de leurs capacités, en produisent en masse pour l’inoculation dans les vergers ».

Tel est le cas au Bénin, où l’Université d’Abomey-Calavi a la capacité d’élever des parasitoïdes des mouches des fruits.

Il y a également l’utilisation des nématodes, qui sont des vers ronds et quasi-invisibles dans le sol, qui peuvent aussi bloquer le développement du cycle de la mouche, tout comme les champignons entomopathogènes, qui ont également fait l’objet d’expérimentations dans le cadre du projet.

Enfin, les fourmis rouges représentent la dernière arme identifiée par les chercheurs au titre des méthodes de lutte biologiques contre la mouche.

Ces dernières sont des ennemis naturellement présents dans les parcelles et qui s’attaquent aux larves des mouches.

Quant aux méthodes de lutte avec utilisation des produits naturels, les chercheurs ont mis au point des extraits de plantes combinés avec des pesticides, susceptibles d'être utilisés comme attractifs − en lieu et place des attractifs chimiques − pour appâter les mouches et les éliminer.

D’autres attractifs ont également été élaborés à base de drêches de brasserie, toujours combinés avec des pesticides bien dosés.

En somme, affirme Mame Farma Ndiaye Cissé, « il s’agit pour la plupart de technologies accessibles aux petits producteurs, fixées sur le cycle de la mangue − et non celui de la mouche − et qui s’appliquent à des moments bien donnés, tout en suivant la phénologie de la mangue ».

Résultats

Après la phase d’expérimentation et sur la base des résultats collectés, Mame Farma Ndiaye Cissé déclare à SciDev.Net que « dans les vergers où ces technologies ont été implémentées, il y a une baisse de la perte causée par la mouche des fruits, évaluée au nombre de piqûres ».

« Les résultats obtenus au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Mali révèlent une baisse d’au moins 50% des pertes liées à la piqûre des mouches », précise-t-elle.

Wiode Zacharie, producteur de mangues dans la commune de Kopargo, dans le Nord du Bénin, confirme ces propos.

Le producteur, qui avait dû réduire sa parcelle de six à quatre hectares, du fait de l’invasion des mouches, estime qu'au bout de deux années d’application des nouvelles techniques du PLMF, ses productions ont été nettement améliorées.

« Tandis qu'auparavant, nous connaissions des pertes allant jusqu’à 20% de la production globale, avec le PLMF, ces pertes ne sont plus que d’à peine 5% », déclare-t-il à SciDev.Net.

L’intéressé affirme sa satisfaction par rapport au projet et appelle à le poursuivre dans le but d’atteindre un plus grand nombre de producteurs, car, selon lui, « la lutte ne sera pas efficace si elle n’implique pas le plus grand nombre de producteurs. Il y a un risque que les mouches partent des parcelles non traitées pour envahir des plantations saines ».

Sur ce point, Mame Farma Ndiaye Cissé estime que « la mouche des fruits a été initialement retrouvée en Afrique de l’est, dans les années 2000, plus précisément au Kenya et en Tanzanie et en une dizaine d’années, a migré pour toucher tous les pays de l’Afrique occidentale ».

Mixer les technologies

Baba Bodian, consultant en développement communautaire et président de l’association Bioforce, basée au Sénégal, appelle pour sa part à adopter une approche intégrée des technologies.

D’après lui, « une technologie singulière, quelle que soit sa valeur, n’est pas toujours efficace ».

Il faut donc savoir mixer l’ensemble des technologies pour garantir des résultats et surtout mettre un accent, au moment du déploiement à grande échelle, sur l’information autour des technologies.

« Il faut également s’informer sur la cartographie de la mouche et maîtriser les espaces qu’elle occupe et, si possible, ses mouvements migratoires », soutient-il.

Cela permettra se savoir en l’occurrence de mener des actions avec plus de précision.

En 2008, les exportations de mangues ont rapporté 7 milliards de FCFA à la Côte d’Ivoire et près de 30,4 milliards au Burkina Faso (Source – Coraf) et Mame Farma Ndiaye Cissé estime que ces recettes pourraient facilement êtres doublées, « si une bonne lutte est menée contre la mouche. »

Elle conclut en précisant que les enjeux de cette lutte sont beaucoup plus gustatifs, esthétiques et environnementaux, car, « les vers sont des protéines et une mangue contaminée par la mouche des fruits n’est pas dangereuse pour la santé humaine ».


tm
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