Abidjan (Côte d’Ivoire) - Banquier d’affaires à BNP Paribas en France, l’Ivoirien Akadji Gbongbadjé (28 ans), s’installe désormais dans le secteur de la crêperie à Abidjan, réalisant ainsi son «rêve» d’investir dans son pays d’origine, la Côte d'Ivoire.
Né à Rennes, la capitale de la Bretagne, Gbongbadjé y passe son enfance, où il obtient un BAC économique et social (BAC ES). Il intègre une école supérieure de commerce où il justifie d’un diplôme en marketing digital et décroche plus tard un Master en marketing (BAC+5) entre Nantes et Rennes.
Gbongbadjé commence en banque où après quelques années, le jeune Ivoirien est muté à Paris sur un poste de chargé d’affaires professionnelles auprès des entreprises. Mais, en dépit de son expérience sur la finance, il se lance dans la crêperie, une spécialité culinaire bretonne.
« Moi, mon envie première était d’investir dans mon pays et ça toujours été pour moi un objectif », raconte-t-il. Avec son associé, Degui Baï, un jeune Ivoirien résident en Europe, il mûrit le projet à la suite de plusieurs voyages prospectifs et s’y engage pour l’entrepreneuriat.
En 2016, la recherche du local, des fonds et les moyens logistiques sont réunis. Au terme des courses administratives, ils ouvrent en 2017 des points de vente de crêpes et de galettes à Abidjan. Gbongbadjé raccroche avec la banque en 2018 et suit l’activité qui connaît un succès commercial.
« Je ne voulais pas forcément rester salarié toute ma vie, le but était de pouvoir investir dans mon pays, la Côte d'Ivoire, c’était un pari risqué, mais aujourd'hui, je suis assez heureux de mon choix et je ne regrette pas du tout ma vie d’avant », dit-il.
« Mon associé et moi, on a toujours dit qu'on voulait investir dans notre pays d’origine, le pays de nos parents. Et un jour, on s’est lancé, ça été juste un appel téléphonique. Par le fruit de plusieurs voyages ici à Abidjan, j’ai commencé à prospecter le marché », souligne-t-il.
Toutefois, « ça été une décision forte, j’ai fait le choix entre ma carrière de banquier qui se présentait bien, j’avais des propositions intéressantes en termes de promotion », poursuit Akadji Gbongbadjé.
Après l’installation de trois crêperies, l‘entreprise baptisée Marin s’active à ouvrir un quatrième site. Pour ces deux amis, c’était le meilleur billet d’associer leurs deux cultures, l’art culinaire ivoirien et breton, et les faire découvrir en Côte d'Ivoire. Avec une touche locale, Gbongbadjé propose une crêpe faite de farine de sarrasin (blé noir) incorporé de fromage, de poulet ou d’alloco (banane frite).
« On a transformé l’essai en mariant nos deux cultures », s’exclame-t-il. À côté des crêpes et des galettes, la structure offre des gaufres ainsi que des crêpes avec de la mangue, des fruits de saison, tout en fusionnant les mets ivoiriens avec la culture bretonne.
Pas de formation particulière en cuisine, Gbongbadjé, porté par un cursus commercial, vit aujourd'hui une passion. « J’ai des amis en Bretagne qui sont crêpiers, qui m’ont donné des conseils et des tuyaux pour la qualité de la pâte », rapporte-t-il.
Père d’un enfant, un petit garçon qui vit en France, Akadji, vit actuellement seul à Abidjan. Selon lui, toux ceux qui veulent investir ne doivent pas perdre de vue la notion de sacrifice, car la vie de l’entrepreneur est une vie de solitude. Ainsi, l’appui de sa famille et de ses proches est important.
Dans cette aventure, le jeune entrepreneur ivoirien venu de la diaspora, conseille qu'il faut s’entourer de bonnes personnes dans les affaires parce qu'il y a des hauts et des bas. Aujourd'hui, sa société justifie d’une douzaine d’employés.
« Je me suis lancé un peu trop directement (...) Dieu merci, en termes d’expérience cela nous permet de s’améliorer pour plus tard », dit-il, avant d’ajouter « la première difficulté a été d’ordre administratif et c’est la chose qui a été le plus dur à surmonter dans un premier temps ».
Permettre aux clients de faire un voyage culinaire, tel est l’un des objectifs de l’entreprise. Leatitia Naha, une cliente, apprécie bien les crêpes de son restaurant. « J’adore surtout la crêpe faite à base d’alloco », affirme la jeune dame.
Après être bien arpenté sur Abidjan, Gbongbadjé vise l’intérieur du pays avant de mettre le cap sur la sous-région d’ici à 2020 ou 2021. Le but étant de créer une véritable franchise et une marque, tout en associant la crêpe, la galette, les glaces et les gaufres.
Avec ses employés, il essaie toujours d’être à l’écoute, pour faire face aux défis, muscler les cartes commerciales et affûter les stratégies de l’entreprise. Ken Bakayoko (28 ans), l’un de ses agents, présent depuis l’ouverture, apprécie l’ambiance familiale qui règne entre le patron et les travailleurs.
« Il est sympa, il est jeune comme nous et connaît nos motivations, du coup en s’entend très bien et il n’y a pas de stress, il nous laisse nous exprimer et travailler comme en famille. Mais sur la qualité, il ne plaisante pas, surtout sur l’hygiène », poursuit-il.
Un agent de banque en France, peut toucher un salaire de base entre 2.000 et 2500 euros (1,311 million Fcfa et 1,69 million Fcfa), en plus des primes qui sont les plus intéressantes en fonction des objectifs et des performances.
Gbongbadjé suit désormais son destin et sa passion. Ses loisirs préférés sont la lecture et la boxe. Entrepreneur, ce jeune Ivoirien, installé dans la restauration, envisage de créer au travers de sa crêperie un label atypique qui dépasse les frontières.
AP/ls
Né à Rennes, la capitale de la Bretagne, Gbongbadjé y passe son enfance, où il obtient un BAC économique et social (BAC ES). Il intègre une école supérieure de commerce où il justifie d’un diplôme en marketing digital et décroche plus tard un Master en marketing (BAC+5) entre Nantes et Rennes.
Gbongbadjé commence en banque où après quelques années, le jeune Ivoirien est muté à Paris sur un poste de chargé d’affaires professionnelles auprès des entreprises. Mais, en dépit de son expérience sur la finance, il se lance dans la crêperie, une spécialité culinaire bretonne.
« Moi, mon envie première était d’investir dans mon pays et ça toujours été pour moi un objectif », raconte-t-il. Avec son associé, Degui Baï, un jeune Ivoirien résident en Europe, il mûrit le projet à la suite de plusieurs voyages prospectifs et s’y engage pour l’entrepreneuriat.
En 2016, la recherche du local, des fonds et les moyens logistiques sont réunis. Au terme des courses administratives, ils ouvrent en 2017 des points de vente de crêpes et de galettes à Abidjan. Gbongbadjé raccroche avec la banque en 2018 et suit l’activité qui connaît un succès commercial.
« Je ne voulais pas forcément rester salarié toute ma vie, le but était de pouvoir investir dans mon pays, la Côte d'Ivoire, c’était un pari risqué, mais aujourd'hui, je suis assez heureux de mon choix et je ne regrette pas du tout ma vie d’avant », dit-il.
« Mon associé et moi, on a toujours dit qu'on voulait investir dans notre pays d’origine, le pays de nos parents. Et un jour, on s’est lancé, ça été juste un appel téléphonique. Par le fruit de plusieurs voyages ici à Abidjan, j’ai commencé à prospecter le marché », souligne-t-il.
Toutefois, « ça été une décision forte, j’ai fait le choix entre ma carrière de banquier qui se présentait bien, j’avais des propositions intéressantes en termes de promotion », poursuit Akadji Gbongbadjé.
Après l’installation de trois crêperies, l‘entreprise baptisée Marin s’active à ouvrir un quatrième site. Pour ces deux amis, c’était le meilleur billet d’associer leurs deux cultures, l’art culinaire ivoirien et breton, et les faire découvrir en Côte d'Ivoire. Avec une touche locale, Gbongbadjé propose une crêpe faite de farine de sarrasin (blé noir) incorporé de fromage, de poulet ou d’alloco (banane frite).
« On a transformé l’essai en mariant nos deux cultures », s’exclame-t-il. À côté des crêpes et des galettes, la structure offre des gaufres ainsi que des crêpes avec de la mangue, des fruits de saison, tout en fusionnant les mets ivoiriens avec la culture bretonne.
Pas de formation particulière en cuisine, Gbongbadjé, porté par un cursus commercial, vit aujourd'hui une passion. « J’ai des amis en Bretagne qui sont crêpiers, qui m’ont donné des conseils et des tuyaux pour la qualité de la pâte », rapporte-t-il.
Père d’un enfant, un petit garçon qui vit en France, Akadji, vit actuellement seul à Abidjan. Selon lui, toux ceux qui veulent investir ne doivent pas perdre de vue la notion de sacrifice, car la vie de l’entrepreneur est une vie de solitude. Ainsi, l’appui de sa famille et de ses proches est important.
Dans cette aventure, le jeune entrepreneur ivoirien venu de la diaspora, conseille qu'il faut s’entourer de bonnes personnes dans les affaires parce qu'il y a des hauts et des bas. Aujourd'hui, sa société justifie d’une douzaine d’employés.
« Je me suis lancé un peu trop directement (...) Dieu merci, en termes d’expérience cela nous permet de s’améliorer pour plus tard », dit-il, avant d’ajouter « la première difficulté a été d’ordre administratif et c’est la chose qui a été le plus dur à surmonter dans un premier temps ».
Permettre aux clients de faire un voyage culinaire, tel est l’un des objectifs de l’entreprise. Leatitia Naha, une cliente, apprécie bien les crêpes de son restaurant. « J’adore surtout la crêpe faite à base d’alloco », affirme la jeune dame.
Après être bien arpenté sur Abidjan, Gbongbadjé vise l’intérieur du pays avant de mettre le cap sur la sous-région d’ici à 2020 ou 2021. Le but étant de créer une véritable franchise et une marque, tout en associant la crêpe, la galette, les glaces et les gaufres.
Avec ses employés, il essaie toujours d’être à l’écoute, pour faire face aux défis, muscler les cartes commerciales et affûter les stratégies de l’entreprise. Ken Bakayoko (28 ans), l’un de ses agents, présent depuis l’ouverture, apprécie l’ambiance familiale qui règne entre le patron et les travailleurs.
« Il est sympa, il est jeune comme nous et connaît nos motivations, du coup en s’entend très bien et il n’y a pas de stress, il nous laisse nous exprimer et travailler comme en famille. Mais sur la qualité, il ne plaisante pas, surtout sur l’hygiène », poursuit-il.
Un agent de banque en France, peut toucher un salaire de base entre 2.000 et 2500 euros (1,311 million Fcfa et 1,69 million Fcfa), en plus des primes qui sont les plus intéressantes en fonction des objectifs et des performances.
Gbongbadjé suit désormais son destin et sa passion. Ses loisirs préférés sont la lecture et la boxe. Entrepreneur, ce jeune Ivoirien, installé dans la restauration, envisage de créer au travers de sa crêperie un label atypique qui dépasse les frontières.
AP/ls