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Afrique Publié le lundi 20 mai 2019 | AIP

Des pays africains appellent à une approche équilibrée sur les problèmes d’endettement

Abidjan, Les représentants de quatre pays africains ont appelé à une approche équilibrée sur la difficulté croissante qu’éprouvent les pays africains à faibles revenus à s’acquitter de leurs dettes, lors d’une consultation organisée conjointement, à Abidjan, par la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque mondiale.

Cet appel commun a été lancé, vendredi, lors d’une réunion de haut niveau portant sur les vulnérabilités de la dette en Afrique, à laquelle participaient les ministres des Finances et de l’Économie de la Côte d’Ivoire, du Cameroun, du Sénégal et de la Zambie aux côtés de partenaires au développement, indique un communiqué de l’institution transmis à l’AIP.

"Cette question est au centre de beaucoup de discussions. La Banque africaine de développement est engagée dans des dossiers très importants : une 7ème augmentation générale de capital et une 15ème reconstitution du Fonds africain de développement", a déclaré le vice-président principal de la BAD, Charles Boamah, à l'ouverture de cette rencontre.

Selon lui, la gestion de la dette doit tenir compte des besoins en matière d’investissement et de développement.

Pour atteindre ses objectifs de développement durable (santé, éducation et infrastructures), le continent « a besoin de 500 milliards de dollars américains », a estimé Charles Boamah.

Pour le vice-président de la Banque mondiale pour le financement du développement, Akihiko Nishio, « l’Association internationale de développement (IDA) de la Banque mondiale et le Fonds africain de développement (FAD) œuvrent en faveur d’une mission commune visant à mieux s’attaquer aux vulnérabilités de la dette dans les pays de l’IDA et du FAD ».

Le ministre des Finances de la Côte d’Ivoire, Adama Koné, a salué la Banque mondiale et le Fonds monétaire international pour leur assistance, mais il a aussi lancé un appel en faveur d’un relèvement des « sources de financement novatrices et stratégiques ». Il a souhaité que des obligations libellées en franc CFA soient disponibles sur les marchés. "Si nous disposions d’un mécanisme de garantie, cela nous permettrait d’émettre ces obligations à un prix moindre", a-t-il avancé.

Les représentants de la Zambie et du Sénégal ont indiqué prendre des mesures pour s’attaquer à leur endettement, tandis que le ministre des Finances du Cameroun, Richard Evina Obam, a appuyé l’appel en faveur de sources de financement plus larges, dont celles provenant du monde islamique.

En l’espace de sept ans, le profil de la dette publique dans la plupart des pays africains à faibles revenus et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure s’est considérablement dégradé. Le nombre de pays confrontés à de graves défis d’endettement a doublé.

En janvier 2019, 17 pays emprunteurs auprès de l’IDA et du FAD étaient considérés comme présentant un risque élevé d’asphyxie face à leur endettement extérieur ou en état de surendettement. Ils étaient deux fois moins nombreux en 2013.

(AIP)

kkf/fmo
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