Le mois de Ramadan a un impact économique qui diffère selon les spéculations dans les grandes et petites surfaces, au marché, dans les boutiques et plus loin dans les zones d’entreposage. Pendant, qu’il y a un ralentissement dans certains secteurs d’activité, ailleurs la consommation est galopante. Pourquoi un tel paradoxe durant cette période de pénitence? Enquête-expresse.
Dans un centre commercial de la capitale économique, M. Koffi J. un habitué des lieux soutient que le mois de jeûne musulman n’impacte pas véritablement l’affluence. « Au contraire, pendant le mois de Ramadan, le super marché marche. Les gens y viennent beaucoup », dit-il. Un peu plus loin, un chef de département qui requiert l’anonymat confirme qu’au cours du Ramadan, le chiffre d’affaires augmente en relation avec les objectifs assignés à chaque chef de département. « Quelle innovation (kits alimentaires, packs ramadan) à mettre en place pour l’atteinte de ce chiffre d’affaires dans chaque département. Quand on prend le département sécurité alimentaire, le riz, le sucre, l’huile ne doivent pas manquer », indique-t-il.
Il est 20h30 min quand nous empruntons le taxi, au grand carrefour de Marcory, l’humeur timide du conducteur qui a vite accepté la somme que je lui ai proposée, m’interpelle. Après un échange avec le chauffeur de taxi relativement à sa journée de travail (en termes de recette), c’est avec désolation qu’il m’a fait le point suivant : « d’habitude à cette heure, il y a embouteillage », fait-il remarquer, avant de poursuivre qu’’ « il n’y a pas trop de clients. Quand ils finissent de rompre le jeûne, ils ne veulent plus sortir alors qu’ils rentrent tôt. Chaque mois de carême, c’est pareil, les soirs les clients diminuent. Si par habitude tu rentres avec 10 000 F cfa pendant le mois de Ramadan, ça diminue », relate Jean-Marie N’Guessan, conducteur de taxi.
La vendeuse de fruits qui m’approvisionne les soirs, Yéo Massiata, musulmane et pratiquante a eu du mal à nous parler de ses ventes au cours de ce mois. Elle avoue que ses ventes sont médiocres, surtout dans la matinée. L’après-midi, notre interlocutrice est obligée d’arrêter pour aller préparer la nourriture pour la rupture du jeûne. A côté d’elle, le boutiquier, D. Mohamed (guinéen), répond sereinement que sa boutique fait le même rendement que pendant les mois ordinaires. ’’En matière de ventes, les boissons non alcoolisées (Sucreries et jus) ne sortent pas, par contre le lait, le sucre et le riz, et aussi le savon et les produits détergents pour le linge sont beaucoup demandés’’.
Le lendemain, notre enquête va nous conduire au cœur de la zone portuaire pour changer de contexte. Au premier magasin de négoce café-cacao au Port Autonome d’Abidjan, nous interrogeons Herman Aka, qui n’a pas caché sa déception. Selon lui, tout est en baisse et au ralentissement, car ils (musulmans) sont majoritaires dans les coopératives, l’administration, parmi les déchargeurs (contractuels) et machinistes. Ils préfèrent se retirer pendant le mois de jeûne. « C’est impossible de joindre les traitants. Quand ils décrochent : tu vois le mois jeûne-là, est-ce qu’on ne peut pas remettre ça après le carême ? »
De retour au Plateau, cité administrative, Mohamed tient un restaurant de vente de Chawarma. Là, nous trouvons un espace carrément vide. Un seul Chawarma vendu de 08h à midi. À la question de savoir est-ce que sa clientèle est en majeure partie musulmane ? « Je ne sais pas. Mais depuis le début du ramadan, les choses se sont arrêtées », répond-t-il malgré lui-même. Non loin, un homme de race blanche devant sa boutique de vêtements et chaussures refuse catégoriquement de nous parler. Quand il se ressaisit, il nous lance sèchement : « toi-même tu vois que c’est désert. On n’a pas besoin de te le dire ».
Notre enquête va s’achever au marché de M’Pouto (Riviera 4), où la première dame, Eba Elisabeth, vendeuse de poisson, se lamente face à la baisse vertigineuse de son chiffre d’affaires. Le pire à craindre pour elle, ce mois de mai précède les vacances scolaires. Par contre, Kadi, la vendeuse de légumes, se frotte les mains et ne s’ennuie pas sur son étagère. Ça bouge plus que les autres mois. Les gens achètent plus les légumes, oignon, tomate, haricot vert. Avec un manque d’haricot vert et la hausse du prix de la tomate à 1000 F cfa/Kg.
A travers ce panorama de ventes et prestations, les tendances varient pendant le mois de Ramadan. Cet échantillonnage vient confirmer les performances réalisées grâce à certains produits et présenter les secteurs qui souffrent. A quelques jours de la fin du mois de Ramadan, les commerçants doivent tenir compte de ses exigences pour une meilleure orientation de leur stratégie de vente et d’approvisionnement.
JOB
Dans un centre commercial de la capitale économique, M. Koffi J. un habitué des lieux soutient que le mois de jeûne musulman n’impacte pas véritablement l’affluence. « Au contraire, pendant le mois de Ramadan, le super marché marche. Les gens y viennent beaucoup », dit-il. Un peu plus loin, un chef de département qui requiert l’anonymat confirme qu’au cours du Ramadan, le chiffre d’affaires augmente en relation avec les objectifs assignés à chaque chef de département. « Quelle innovation (kits alimentaires, packs ramadan) à mettre en place pour l’atteinte de ce chiffre d’affaires dans chaque département. Quand on prend le département sécurité alimentaire, le riz, le sucre, l’huile ne doivent pas manquer », indique-t-il.
Il est 20h30 min quand nous empruntons le taxi, au grand carrefour de Marcory, l’humeur timide du conducteur qui a vite accepté la somme que je lui ai proposée, m’interpelle. Après un échange avec le chauffeur de taxi relativement à sa journée de travail (en termes de recette), c’est avec désolation qu’il m’a fait le point suivant : « d’habitude à cette heure, il y a embouteillage », fait-il remarquer, avant de poursuivre qu’’ « il n’y a pas trop de clients. Quand ils finissent de rompre le jeûne, ils ne veulent plus sortir alors qu’ils rentrent tôt. Chaque mois de carême, c’est pareil, les soirs les clients diminuent. Si par habitude tu rentres avec 10 000 F cfa pendant le mois de Ramadan, ça diminue », relate Jean-Marie N’Guessan, conducteur de taxi.
La vendeuse de fruits qui m’approvisionne les soirs, Yéo Massiata, musulmane et pratiquante a eu du mal à nous parler de ses ventes au cours de ce mois. Elle avoue que ses ventes sont médiocres, surtout dans la matinée. L’après-midi, notre interlocutrice est obligée d’arrêter pour aller préparer la nourriture pour la rupture du jeûne. A côté d’elle, le boutiquier, D. Mohamed (guinéen), répond sereinement que sa boutique fait le même rendement que pendant les mois ordinaires. ’’En matière de ventes, les boissons non alcoolisées (Sucreries et jus) ne sortent pas, par contre le lait, le sucre et le riz, et aussi le savon et les produits détergents pour le linge sont beaucoup demandés’’.
Le lendemain, notre enquête va nous conduire au cœur de la zone portuaire pour changer de contexte. Au premier magasin de négoce café-cacao au Port Autonome d’Abidjan, nous interrogeons Herman Aka, qui n’a pas caché sa déception. Selon lui, tout est en baisse et au ralentissement, car ils (musulmans) sont majoritaires dans les coopératives, l’administration, parmi les déchargeurs (contractuels) et machinistes. Ils préfèrent se retirer pendant le mois de jeûne. « C’est impossible de joindre les traitants. Quand ils décrochent : tu vois le mois jeûne-là, est-ce qu’on ne peut pas remettre ça après le carême ? »
De retour au Plateau, cité administrative, Mohamed tient un restaurant de vente de Chawarma. Là, nous trouvons un espace carrément vide. Un seul Chawarma vendu de 08h à midi. À la question de savoir est-ce que sa clientèle est en majeure partie musulmane ? « Je ne sais pas. Mais depuis le début du ramadan, les choses se sont arrêtées », répond-t-il malgré lui-même. Non loin, un homme de race blanche devant sa boutique de vêtements et chaussures refuse catégoriquement de nous parler. Quand il se ressaisit, il nous lance sèchement : « toi-même tu vois que c’est désert. On n’a pas besoin de te le dire ».
Notre enquête va s’achever au marché de M’Pouto (Riviera 4), où la première dame, Eba Elisabeth, vendeuse de poisson, se lamente face à la baisse vertigineuse de son chiffre d’affaires. Le pire à craindre pour elle, ce mois de mai précède les vacances scolaires. Par contre, Kadi, la vendeuse de légumes, se frotte les mains et ne s’ennuie pas sur son étagère. Ça bouge plus que les autres mois. Les gens achètent plus les légumes, oignon, tomate, haricot vert. Avec un manque d’haricot vert et la hausse du prix de la tomate à 1000 F cfa/Kg.
A travers ce panorama de ventes et prestations, les tendances varient pendant le mois de Ramadan. Cet échantillonnage vient confirmer les performances réalisées grâce à certains produits et présenter les secteurs qui souffrent. A quelques jours de la fin du mois de Ramadan, les commerçants doivent tenir compte de ses exigences pour une meilleure orientation de leur stratégie de vente et d’approvisionnement.
JOB