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Société Publié le lundi 17 juin 2019 | Abidjan.net

Les partenaires au développement s’enquièrent des réalisations du projet de réintégration des personnes déplacées

© Abidjan.net Par PR
Mission de visite des réalisations du projet de réintégration des personnes déplacées à Degnin et Tabou
Tabou le 14 juin 2019. Une forte délégation composée du ministère de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté, du PNUD, du HCR, et de la coopération Allemande s’est rendue ce vendredi dans le village de Degnin afin d’apprécier les résultats atteints et les contributions du projet à la réintégration sociale et économique des personnes retournées et les communautés hôtes dans les zones de retour.
La décennie de conflit militaro-politique qu’a connu la Côte d’Ivoire a fragilisé le tissu social et entraîné le déplacement de milliers de personnes.

En juillet 2017, sur financement de de la République Fédérale d’Allemagne à travers la coopération Allemande en Côte d’Ivoire, avec le PNUD et l’UNHCR pour sa mise en œuvre opérationnelle, le Projet de réintégration des personnes déplacées / retournées et à la cohésion sociale a effectivement démarré dans le pays pour la période 2017-2018, soit 24 mois.

Le projet vise, dans une approche intégrée d’interventions de relèvement précoce et de développement, à réduire la vulnérabilité socioéconomique des personnes déplacées et retournées ainsi que les communautés d’accueil à travers le renforcement de la cohésion sociale et la réintégration socioéconomique, dans un environnement sécurisé.

Après deux années de mise en œuvre, et conformément à son plan de suivi-évaluation, une mission de haut niveau de visite des réalisations s’est déroulée du 12 au 14 juin 2019 dans le département de Tabou avec toutes les parties prenantes et le bailleur de fonds afin de leur présenter les résultats atteints et apprécier les effets du projet dans les communautés bénéficiaires.

De façon générale la mission a permis d’apprécier les résultats atteints et les contributions du projet à la réintégration sociale et économique des personnes retournées et les communautés hôtes dans les zones de retour, à travers des échanges avec les leaders communautaires, les autorités administratives les personnes retournées et les communautés hôtes bénéficiaires des actions, voir les dispositifs de pérennisation mises en place et apprécier la perception des communautés sur les effets du projet.

Cette mission était composée de la ministre de la solidarité, de la cohésion sociale et de la lutte contre la pauvreté, Mariatou Koné, de l’ambassadeur d’Allemagne en Côte d’Ivoire, Michel Grau, du représentant résident-adjoint du PNUD en Côte d’Ivoire, Luc Gnonlonfoun, du représentant résident du HCR en Côte d’Ivoire, Askia Mohamed Touré, la responsable de la Direction d’aide et d’assistance pour les réfugiés et les apatrides (DAARA), Djeket Minata et des autorités administratives et coutumières du département.

Un retour à la maison

Durant la tournée, la forte délégation a pu toucher du doigt, à Ranuinké et à Dégnin, villages situés pour chacun à une dizaine de kilomètre de Tabou sur piste, les réalités de ces populations qui ont envie de faire plus mais qui manquent de moyens. Ressentir l’enthousiasme des femmes productrices de savon artisanal appelé ‘’Kabakourou’’, des productrices de l’attiéké, des familles de retour dans les localités qui ont pu trouver non seulement un toit mais aussi une activité génératrice de revenus.

« Quand on était au Libéria, c’était difficile. A cause de la guerre, nous avons fui nos maisons. Maintenant que nous sommes revenus, la situation s’est améliorée. Nous avons une école, un moulin pour transformer notre manioc, de quoi subvenir à nos besoins, la route » a témoigné Gnépa Djoulahi Chantal, ex-déplacée bénéficiaire du projet d’appui à Dégnin.

Face aux populations, les bienfaiteurs ont pu s’apercevoir que les besoins demeurent primaires : accès à l’électricité, à la santé, à l’éducation. Préoccupations prises en compte. La ministre Mariatou a rassuré que ce sera fait dans les plus brefs délais conjointement avec les ministères concernés.

« Nous avons effectué une visite très intéressante qui a vu l’implication de la partie nationale au plus haut niveau. Le projet qui est un partenariat entre les agences du système des Nations Unies avec le HCR et le PNUD va depuis le rapatriement des réfugiés jusqu’à la phase de réinstallation, de fourniture de moyens de subsistance, avec des activités génératrices de revenus, du travail sur la cohésion sociale pour permettre la réintégration pérenne dans les localités » a signifié Luc Gnonlonfoun.

Poursuivant, il a assuré que ce n’est que la première phase du projet. « Nous préparons une deuxième phase, un projet de près de 2,5 millions d’euros pour permettre de stabiliser, renforcer et pérenniser les acquis de cette première phase. Nous tirons des enseignements de manière à pouvoir construire sur ces acquis pour éviter les insuffisances de la première phase et construire un projet beaucoup plus durable » a-t-il révélé.

L’ambassadeur Grau qui a eu l’opportunité de suivre toute la chaîne de valeur du fleuve cavally à la petite industrie s’est réjoui des résultats et des bonnes expériences enregistrés. Visitant des jeunes réinsérés professionnellement à travers l’entrepreneuriat dans l’électricité et la menuiserie à Tabou, il a salué leur optimisme et aussi le modèle que cela donne pour l’industrialisation et l’émergence du pays.

Au regard des résultats, il a souligné « que des besoins immenses sont devenus apparents. Dans certains villages de 500 personnes il n’y a pas d’industrie, pas d’électricité, pas de menuiserie » a-t-il dit pour montrer l’immensité de la tâche et les défis qu’il reste encore à relever.

Parallèlement à ces visites, 142 réfugiés venus du Libéria voisin, après plusieurs années d’exil, ont été accueillis à bras ouverts par les services du HCR, du DAARA et la délégation. Majoritairement composés de femmes et d’enfants, qui pour la plupart sont nés au Libéria, ils ont été accueillis en présence de la Ministre Mariatou à la frontière ivoiro-libérienne de Prolo.

« C’est toujours un immense bonheur de recevoir ses frères et sœurs au pays. Ces personnes qui sont rentrées aujourd’hui bénéficieront d’un accompagnement pour leur réintégration. Si le Gouvernement vous a demandé de rentrer, c’est parce qu’il a tout prévu pour que vous retrouviez votre dignité, s’est-elle félicitée.

Le retour n’est pas que logistique, mais il s’agit de les ramener et de les réinsérer dans le tissu social. « Voir également dans la mesure ou on peut réhabiliter leurs maisons, leurs points d’eau, écoles, centre de santé, tout ce qui peut concourir à leur bien-être. Pour les enfants, il faut déjà les identifier avec des actes de naissance et s’assurer du retour à l’école » a confié Askia Mohamed Touré,

Au pic de la crise, il y avait 300.000 déplacés mais aujourd’hui il reste un cas résiduel de 25000 déplacés. Le grand défi reste la réinsertion dans le tissu socio-économique, assure-t-il.

Rappel sur l’importance de la paix et de la cohésion sociale

Au cours de ce périple sous-régional, la ministre de la solidarité et de la cohésion sociale n’a eu de cesse de répéter à quel point la consolidation de la paix était importante dans une Côte d’Ivoire qui en a assez de conflits

« C’est parce qu’il y a la paix que nous réalisons toutes ces choses, toutes ces infrastructures dont vous êtes fiers aujourd’hui. La clé de la route, des centres de santé, de l’électricité, de l’eau, c’est la paix. C’est pour ça que la coopération allemande, le PNUD, le HCR et le Gouvernement investissent en Côte d’Ivoire, ils le font au nom de la paix. La paix doit être entretenue comme vous entretenez, vos champs, vos vêtements. Ne laissez pas 2020 vous diviser » a lancé la Ministre au cours de ses échanges avec les populations rencontrées, qui à leur tour ne souhaitent plus partir en exil.

Elle a invité chacun à être responsable et à s’engager pour une paix durable. « L’Etat est prêt à faire tout pour que la paix demeure, mais nous individuellement, nous devons aussi faire des efforts individuels. »

Au total, le Projet a permis à 849 personnes dont 68% de femmes de bénéficier de conditions dignes d’hébergement à travers la construction de 149 abris et latrines, et à 1660 chefs de ménages dont 55% de femmes d’être résolument engagées dans des activités génératrices de revenus. Toutes ces activités concourent à renforcer la paix et à stabiliser ces populations pour une cohésion durable, note-t-on.

PR
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