Les funérailles de Ange Didier Houon alias Dj Arafat se sont déroulées dans la nuit du 30 au 31 août 2019, au stade Félix Houphouët-Boigny. Si dans ce lieu les choses se sont bien passées, cela n’a pas été le cas lors de l’inhumation de sa dépouille.
Une veillée artistique bon enfant au stade
Vendredi 30 août 2019. Les portes du stade Félix Houphouët-Boigny sont ouvertes très tôt ce matin. Bien avant de nombreux jeunes dénommés : « Les Chinois » font le gué pour avoir de la place, afin de ne pas rater l’hommage à leur président (Daishikan). Un important service de sécurité a quadrillé le périmètre de la commune du Plateau. Son objectif est de freiner le flux important de jeunes présumés déchainés. Qui, alimentés par des rumeurs de toutes destinations sont sur le pied de guerre. Le comité d’organisation de concert avec les autorités communales, sécuritaires et gouvernementales s’est attelé à prendre des mesures appropriées. Le stade est surchauffé par la musique dont la plupart des chansons sont les classiques du défunt. La présence des personnalités locales et celles d’ailleurs est signalée de minute en minute.
La première partie (distillation musicale) est produite par les collègues disc-jockeys du disparu, Auguste le gaucher, Marco Denon… Celle-ci est secondée par des prestations d’artistes sous la conduite de Yves Zogbo Junior, qui entretient le public avec des mots bien ajustés. La foule essentiellement composée de fans joue le jeu de la clémence. Des sommités à l’image de Bill Clinton, Davido, Didier Drogba, Fally Ipupa, Olomidé Koffi… sont rejointes par les ministres Hamed Bakayoko, Kandia Camara et Maurice Bandama, pour apporter leurs compassions à la famille éplorée. La fiancée de l’artiste et ses enfants sont salués et remontés moralement par les arrivants. La veillée artistique poursuit son cours. Espoir 2000, Surchocs, Dj Mix, Claire Bailly, Jay Martins, Sidiki Diabaté… Ce dernier offre même son disque d’or pour les besoins de la cause, sûrement pour meubler le futur musée de Dj Arafat, promis par le ministre de la Culture et de la Francophonie. Didier Bléou pour la suite, relaye Yves Zogbo Junior et conduit l’instant avec des efforts considérables dans son phrasé, pour tenir en droite ligne les Chinois. Cette canalisation des tensions est de bon augure pour l’image du pays. Annoncée pour 4 heures du matin, c’est finalement à 6 h 19, que la dépouille arrive au stade. Le corbillard fait le tour d’honneur de la pelouse, accompagné de guerriers Ebrié, sûrement la classe d’âge de la génération à laquelle appartient le défunt. Après le dépôt du cercueil au centre du terrain de football, le piquet d’honneur est organisé, afin que les personnalités puissent voir pour la dernière fois le corps de Dj Arafat. 6 h 44. L’émotion est vive lorsqu’apparaît Valentine Logbo, alias Tina l’unique, la mère du défunt. Sur fonds de douleur intense, celle-ci chante au son de la chorale commise pour la circonstance. « Il n’y a plus de condamnation… ». Les paroles qui sortent de sa bouche, sont accompagnées de larmes et de lamentations. Dans les tribunes, des sanglots fusent de certaines personnes. Les parents de Dj Arafat ferment la cérémonie à travers leur défilé devant la dépouille. Cette séance terminée, le cercueil grâce à un système d’ascenseur monte, puis descend, comme pour saluer les personnes venues rendre l’ultime hommage au disparu. A 6 h 54, le ministre de la Culture et de la Francophonie rend les honneurs de la nation ivoirienne à Arafat Dj, en lui attribuant une médaille à titre posthume, pour sa contribution au rayonnement de la musique. Après la prière d’un prètre, le corbillard prend le chemin du cimétière de Williamsville à 7 h 12 mn.
‘’Les Chinois’’ exhument le corps du chanteur
Avant que la dépouille n’arrive au cimetière de Williamsville, certains des fanatiques du chanteur regroupés autour de l’appellation « les Chinois », ont pris le chemin. Avec des commentaires divers, ils attendent de voir ce qui va se passer. Après que le cercueil suite aux différentes allocutions et prières, ait été mis dans la tombe, voici qu’un flux important de ces jeunes foncent sur la tombe et exhument le corps, pour disent-ils vérifier s’il est bien celui de leur idole. Certains affirment que c’est bel et bien lui. Tandis que d’autres disent que ce n’est pas le corps de leur président. Un cafouillage monstre s’en suit, occasionné par des interprétations diverses. La police entre en scène pour calmer le jeu. Très excités, les jeunes s’en prennent aux forces de l’ordre, qui à leur tour les dispersent à l’aide de grenades lacrymogènes. Tout est sens dessus-dessous. Chacun essaie tant bien que mal de se frayer un chemin pour échapper à la furie des jeunes et aux effets des gaz lacrymogènes. La mise en terre qui avait bien débuté se termine dans une confusion totale. Des personnalités sont bousculées au passage. Comment comprendre qu’un hommage puisse se terminer dans un cafouillage hors pair ? Des jeunes interrogés donnent la version des faits. Un jeune adolescent surnommé : « Le babatchê » argumente leur geste par des rumeurs qui ont germé le doute dans la mentalité collective de ces fans. « On voulait vérifier l’authenticité de la dépouille. Parce que nous nous disons que des gens l’ont enlevée, pour aller faire des rituels ». « Ce n’est pas Daishikan qui est dans la tombe. Celui que nous avons vu ne porte pas de tatouage sur la main. On veut qu’on nous dise la vérité », relate un jeune homme d’à peine une quinzaine d’années de pseudonyme « Le riche saoudien ». Par devers tout, il y en a parmi ces agitateurs, qui ont un autre point de vue. « Moi personnellement je n’ai pas pu voir le corps. Mais quand je demande ce qu’ils ont vu, ils brandissent une photo, où Arafat est en chemise blanche. Comment sans avoir vu la main dénudée, on peut voir le tatouage. Je ne suis pas convaincu de la version de ceux qui prétendent que ce n’est pas le corps », a-t-il admis. Chacun y va de son opinion. Mais profaner une tombe dans toutes les civilisations et chez tous les peuples, est gage de malédiction.
L’incivisme, ce plus grand prédateur
Chez tous les groupes ethniques de la Côte d’Ivoire, aller au cimetière n’est pas permis à tout le monde. Aujourd’hui avec l’occidentalisation des mœurs, chacun se proclame apte à aller dans ce lieu. Le rejet de sa culture, le permis à tout occasionné par l’éducation d’emprunt, a installé le microbe dans la pomme. Le civisme commence par l’école. Voyons le comportement dans la société de ceux qui ont subi la chicotte à la maison ou à l’école. Aujourd’hui les parents sont intimidés, voire assujettis aux ordres de leurs enfants. Avec le phénomène de l’arnaque par des enfants sur les réseaux sociaux, ceux-ci se prennent pour le nombril de la cité. Avec l’argent volé, ils se disent puissants, intouchables. Corriger son enfant parce qu’il a commis une bourde, peut conduire le parent au commissariat, ou chez l’assistant social, afin qu’on lui tire les oreilles. Le plus grand prédateur de notre société, est l’abandon de notre culture, au détriment de celles dites exotiques. Comment comprendre que des ‘’enfants’’ puissent profaner une tombe, qui de surcroit est celle de leur président, leur idole ? Quelle honte pour le pays ! Que diront toutes ces personnalités venues rendre un dernier hommage à Arafat Dj ? Notre Côte d’Ivoire a perdu ses valeurs. Il est temps que le retour à la case départ, celle du civisme se fasse. Il y va de l’avenir du pays.
Clément KOFFI
Une veillée artistique bon enfant au stade
Vendredi 30 août 2019. Les portes du stade Félix Houphouët-Boigny sont ouvertes très tôt ce matin. Bien avant de nombreux jeunes dénommés : « Les Chinois » font le gué pour avoir de la place, afin de ne pas rater l’hommage à leur président (Daishikan). Un important service de sécurité a quadrillé le périmètre de la commune du Plateau. Son objectif est de freiner le flux important de jeunes présumés déchainés. Qui, alimentés par des rumeurs de toutes destinations sont sur le pied de guerre. Le comité d’organisation de concert avec les autorités communales, sécuritaires et gouvernementales s’est attelé à prendre des mesures appropriées. Le stade est surchauffé par la musique dont la plupart des chansons sont les classiques du défunt. La présence des personnalités locales et celles d’ailleurs est signalée de minute en minute.
La première partie (distillation musicale) est produite par les collègues disc-jockeys du disparu, Auguste le gaucher, Marco Denon… Celle-ci est secondée par des prestations d’artistes sous la conduite de Yves Zogbo Junior, qui entretient le public avec des mots bien ajustés. La foule essentiellement composée de fans joue le jeu de la clémence. Des sommités à l’image de Bill Clinton, Davido, Didier Drogba, Fally Ipupa, Olomidé Koffi… sont rejointes par les ministres Hamed Bakayoko, Kandia Camara et Maurice Bandama, pour apporter leurs compassions à la famille éplorée. La fiancée de l’artiste et ses enfants sont salués et remontés moralement par les arrivants. La veillée artistique poursuit son cours. Espoir 2000, Surchocs, Dj Mix, Claire Bailly, Jay Martins, Sidiki Diabaté… Ce dernier offre même son disque d’or pour les besoins de la cause, sûrement pour meubler le futur musée de Dj Arafat, promis par le ministre de la Culture et de la Francophonie. Didier Bléou pour la suite, relaye Yves Zogbo Junior et conduit l’instant avec des efforts considérables dans son phrasé, pour tenir en droite ligne les Chinois. Cette canalisation des tensions est de bon augure pour l’image du pays. Annoncée pour 4 heures du matin, c’est finalement à 6 h 19, que la dépouille arrive au stade. Le corbillard fait le tour d’honneur de la pelouse, accompagné de guerriers Ebrié, sûrement la classe d’âge de la génération à laquelle appartient le défunt. Après le dépôt du cercueil au centre du terrain de football, le piquet d’honneur est organisé, afin que les personnalités puissent voir pour la dernière fois le corps de Dj Arafat. 6 h 44. L’émotion est vive lorsqu’apparaît Valentine Logbo, alias Tina l’unique, la mère du défunt. Sur fonds de douleur intense, celle-ci chante au son de la chorale commise pour la circonstance. « Il n’y a plus de condamnation… ». Les paroles qui sortent de sa bouche, sont accompagnées de larmes et de lamentations. Dans les tribunes, des sanglots fusent de certaines personnes. Les parents de Dj Arafat ferment la cérémonie à travers leur défilé devant la dépouille. Cette séance terminée, le cercueil grâce à un système d’ascenseur monte, puis descend, comme pour saluer les personnes venues rendre l’ultime hommage au disparu. A 6 h 54, le ministre de la Culture et de la Francophonie rend les honneurs de la nation ivoirienne à Arafat Dj, en lui attribuant une médaille à titre posthume, pour sa contribution au rayonnement de la musique. Après la prière d’un prètre, le corbillard prend le chemin du cimétière de Williamsville à 7 h 12 mn.
‘’Les Chinois’’ exhument le corps du chanteur
Avant que la dépouille n’arrive au cimetière de Williamsville, certains des fanatiques du chanteur regroupés autour de l’appellation « les Chinois », ont pris le chemin. Avec des commentaires divers, ils attendent de voir ce qui va se passer. Après que le cercueil suite aux différentes allocutions et prières, ait été mis dans la tombe, voici qu’un flux important de ces jeunes foncent sur la tombe et exhument le corps, pour disent-ils vérifier s’il est bien celui de leur idole. Certains affirment que c’est bel et bien lui. Tandis que d’autres disent que ce n’est pas le corps de leur président. Un cafouillage monstre s’en suit, occasionné par des interprétations diverses. La police entre en scène pour calmer le jeu. Très excités, les jeunes s’en prennent aux forces de l’ordre, qui à leur tour les dispersent à l’aide de grenades lacrymogènes. Tout est sens dessus-dessous. Chacun essaie tant bien que mal de se frayer un chemin pour échapper à la furie des jeunes et aux effets des gaz lacrymogènes. La mise en terre qui avait bien débuté se termine dans une confusion totale. Des personnalités sont bousculées au passage. Comment comprendre qu’un hommage puisse se terminer dans un cafouillage hors pair ? Des jeunes interrogés donnent la version des faits. Un jeune adolescent surnommé : « Le babatchê » argumente leur geste par des rumeurs qui ont germé le doute dans la mentalité collective de ces fans. « On voulait vérifier l’authenticité de la dépouille. Parce que nous nous disons que des gens l’ont enlevée, pour aller faire des rituels ». « Ce n’est pas Daishikan qui est dans la tombe. Celui que nous avons vu ne porte pas de tatouage sur la main. On veut qu’on nous dise la vérité », relate un jeune homme d’à peine une quinzaine d’années de pseudonyme « Le riche saoudien ». Par devers tout, il y en a parmi ces agitateurs, qui ont un autre point de vue. « Moi personnellement je n’ai pas pu voir le corps. Mais quand je demande ce qu’ils ont vu, ils brandissent une photo, où Arafat est en chemise blanche. Comment sans avoir vu la main dénudée, on peut voir le tatouage. Je ne suis pas convaincu de la version de ceux qui prétendent que ce n’est pas le corps », a-t-il admis. Chacun y va de son opinion. Mais profaner une tombe dans toutes les civilisations et chez tous les peuples, est gage de malédiction.
L’incivisme, ce plus grand prédateur
Chez tous les groupes ethniques de la Côte d’Ivoire, aller au cimetière n’est pas permis à tout le monde. Aujourd’hui avec l’occidentalisation des mœurs, chacun se proclame apte à aller dans ce lieu. Le rejet de sa culture, le permis à tout occasionné par l’éducation d’emprunt, a installé le microbe dans la pomme. Le civisme commence par l’école. Voyons le comportement dans la société de ceux qui ont subi la chicotte à la maison ou à l’école. Aujourd’hui les parents sont intimidés, voire assujettis aux ordres de leurs enfants. Avec le phénomène de l’arnaque par des enfants sur les réseaux sociaux, ceux-ci se prennent pour le nombril de la cité. Avec l’argent volé, ils se disent puissants, intouchables. Corriger son enfant parce qu’il a commis une bourde, peut conduire le parent au commissariat, ou chez l’assistant social, afin qu’on lui tire les oreilles. Le plus grand prédateur de notre société, est l’abandon de notre culture, au détriment de celles dites exotiques. Comment comprendre que des ‘’enfants’’ puissent profaner une tombe, qui de surcroit est celle de leur président, leur idole ? Quelle honte pour le pays ! Que diront toutes ces personnalités venues rendre un dernier hommage à Arafat Dj ? Notre Côte d’Ivoire a perdu ses valeurs. Il est temps que le retour à la case départ, celle du civisme se fasse. Il y va de l’avenir du pays.
Clément KOFFI