Le ministre de la Construction et de l’urbanisme, Bruno Nabagné Koné, a présidé le mardi dernier à l’Espace des expositions sur la route de l’Aéroport, la cérémonie d’ouverture de la 7eme édition du Salon de l’Architecture et du Bâtiment (Archibat 2019). Il a indiqué, à cette occasion, que des solutions innovantes devraient être envisagées devant le triste constat de l’échec du programme de logements sociaux. « Nous avons fait tous le constat que ce qui a été réalisé est loin d’avoir été ce qui a été promis (…) L’objectif est d’atteindre la cible du programme de logements sociaux. C’est-à-dire les un million de personnes vivant dans les quartiers précaires, ceux qui ont moins de 150 mille de salaire. Il faut revenir aux fondamentaux. Il faut relancer les programmes de location-vente et de location simple. Pour que tout le monde ait accès à un logement décent (…) Il faut donc des solutions innovatrices pour régler les problèmes de mal logement en Côte d’Ivoire » a fait remarquer le ministre Bruno Koné. Qui a également relevé la « faiblesse du crédit immobilier en Côte d’Ivoire ». A l’en croire, le crédit immobilier est moins de 6% en Côte d’Ivoire pendant que dans les pays développés, ce taux se situe entre 80 à 90%. « Ceux qui ont réussi, c’est parce qu’ils ont réussi à stabiliser les ressources allouées à l’immobilier. Il faut donc disposer d’importantes ressources pour accompagner les programmes de logements sociaux », a-t-il dit. Non sans avoir rappelé qu’aujourd’hui, le coût d’achat d’une maison sociale est au moins 12,5 millions Fcfa à 15 millions et un logement économique à 23 millions. Ce qui serait difficile pour les populations payées à moins de 150 mille francs de supporter. D’où, selon lui, la recherche de “nouvelles solutions“. Pour sa part, le président du Conseil national de l’ordre des architectes, Abdoulaye Dieng a fait un plaidoyer pour l’assainissement de leur secteur. « Pour les architectes ivoiriens, il est temps d’agir non plus comme des thermomètres qui indiquent ou enregistrent la température, la santé de la corporation, le dynamisme du domaine bâti mais plutôt de jouer le rôle de thermostats qui transforment et régulent la température du cadre bâti et ce à vos côtés. C’est aussi pour cela que nous ne pouvons plus cautionner l’usurpation du titre d’architecte et les constructions sans participation des architectes ivoiriens. La Côte d’Ivoire est un pays d’ouverture, une terre bénie d’immigration, j’en suis un parfait exemple mais pour autant, il convient de respecter ses règles et ses institutions, raison pour laquelle il me tient à cœur d’interpeller de nouveau, les cabinets étrangers, ceux fraîchement débarqués et présents sur ce salon mais surtout tous ceux déjà installés dans le pays et exerçant de manière illégale en leur adressant tout d’abord un message de fraternité digne de cette terre d’accueil. Ils peuvent exercer en toute liberté en Côte d’Ivoire à condition de s’associer à un architecte ivoirien agréé par l’Ordre des Architectes de Côte d’Ivoire, les portes de notre Ordre leur sont grandement ouvertes, dans le cas contraire, ils s’exposent aux sanctions prévues par la loi » a-t-il prévenu. Le commissaire général du Salon, Smaël Boga N’guessan, a indiqué quant à lui que cette édition qui porte sur le thème général « L’habitat pour tous » enregistre cinq panels autour de conférences thématiques : une Journée tunisienne, des lancements de produits, des rencontres B to B, des afterwork, et l’exposition, ouverts aux 30.000 visiteurs attendus tous les jours du 1er au 5 octobre 2019.
J.P.
J.P.