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Économie Publié le jeudi 10 octobre 2019 | Abidjan.net

Rapport AFRICA’S PULSE 2019: les économies africaines payent un tribut plus lourd qu’anticipé aux incertitudes de la conjoncture mondiale

Rapport AFRICA’S PULSE 2019: les économies africaines payent un tribut plus lourd qu’anticipé aux incertitudes de la conjoncture mondiale
© Abidjan.net Par DR
Rapport AFRICA’S PULSE 2019: les économies africaines payent un tribut plus lourd qu’anticipé aux incertitudes de la conjoncture mondiale
La Banque Mondiale a organisé, ce mercredi 09 octobre 2019, la 20e édition d’Africa’s Pulse, le rapport semestriel de la Banque mondiale consacré à la conjoncture économique africaine par visioconférence dans ses représentations en Afrique
La Banque Mondiale a organisé, ce mercredi 09 octobre 2019, la 20e édition d’Africa’s Pulse, le rapport semestriel de la Banque mondiale consacré à la conjoncture économique africaine par visioconférence dans ses représentations en Afrique. En Côte d’Ivoire, c’est le Bureau de la Banque mondiale, sis à Abidjan Cocody, qui a accueilli les participants à cette AFRICA’S PULSE 2019 axée sur l’idée que “les économies africaines payent un tribut plus lourd qu’anticipé aux incertitudes de la conjoncture mondiale”.

Animé par Albert Zeufack, l’économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique, et son équipe, l’Africa’s Pulse 2019 permet d’en savoir plus sur l’évolution récente et les difficultés des économies africaines et sur les perspectives d’un développement qui profite à tous. Dans cet échange interactif, ils ont essayé de répondre à la question: “Quel est l’état de la croissance des économies de l’Afrique subsaharienne en 2019 ?

En réponse claire, la croissance en Afrique subsaharienne, plombée par une conjoncture internationale incertaine, continue de fléchir et ne parvient pas à décoller en 2019. Les raisons, selon la 20e édition d’Africa’s Pulse, elle est freinée par les incertitudes persistantes de l’économie mondiale et des réformes intérieures qui marquent le pas. Selon les indicateurs, la croissance devrait globalement ressortir à 2,6 % en 2019, contre 2,5 % l’année précédente, une performance inférieure de 0,2 point de pourcentage aux prévisions d’avril.

Il est important de préciser qu’au-delà des moyennes régionales, le bilan est mitigé. En effet, la reprise dans les trois plus grandes économies de la région — Nigéria, Afrique du Sud et Angola — reste timide et assombrit les perspectives régionales. Exception faite de ces trois pays, la croissance devrait rester robuste dans le reste du sous-continent, malgré un ralentissement dans plusieurs pays.

Le rapport indique par ailleurs que le déficit budgétaire médian de la région devrait se réduire encore en 2020, principalement à mesure que l’assainissement budgétaire progresse parmi les exportateurs de métaux. Les soldes budgétaires devraient rester globalement inchangés pour les pays exportateurs de pétrole et pauvres en ressources. Le ratio médian dette publique/ PIB devrait s’infléchir à la baisse après 2019 si l’assainissement budgétaire se poursuit comme prévu, grâce à la mobilisation des ressources intérieures et à la maîtrise des dépenses. Des améliorations de la gestion de la dette et de la transparence de celle-ci seraient toutefois également nécessaires. Malgré des améliorations significatives de la communication sur la dette, il subsiste d’importantes lacunes dans la capacité des pays à comptabiliser, suivre et rendre compte de la dette publique.

Malheureusement, les résultats de l’Évaluation de la performance en matière de gestion de la dette (DeMPA) effectuée par la Banque mondiale en 2015-2016 révèlent des lacunes importantes en matière de comptabilisation de la dette (44 % des pays respectent les exigences minimales), de déclaration et d’évaluation de la dette (29 %) et de suivi des garanties (17 %). Des problèmes plus généraux persistent en matière de gouvernance de la gestion de la dette, de faiblesse des cadres juridiques, d’absence d’audits, de médiocrité de l’administration des données et des contrôles internes et de faiblesse des capacités du personnel, les progrès dans le temps s’avérant limités et irréguliers.

Pour pallier cette difficulté existentielle qui met à mal le décollage réel de l’Afrique en terme de développement durable, de nombreuses initiatives sont entreprises par la Banque Mondiale, en collaboration avec les différents États. Il s’agit notamment des initiatives en faveur de l’autonomisation des populations pauvres et des femmes sont primordiales pour progresser. Le rapport consacre à cet effet deux volets spéciaux à l’accélération de la réduction de la pauvreté et à la promotion de l’autonomisation des femmes. « L’inclusion des femmes est un élément clé pour stimuler la croissance. Les décideurs africains sont confrontés à un choix crucial : poursuivre les politiques actuelles ou prendre des mesures volontaristes pour favoriser une économie plus inclusive, Après plusieurs années de croissance décevante, la réduction de l’inégalité des chances dont sont victimes les femmes s’impose comme une solution évidente pour progresser. », souligne Hafez Ghanem, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique.

Toutefois, indique le Rapport, en Afrique subsaharienne, la croissance moyenne devrait connaître une augmentation modeste et passer de 2,5 % en 2018 à 2,6 % en 2019, avant de s’accélérer pour atteindre 3,1 % en 2020 et 3,2 % en 2021. La croissance régionale devrait s’accélérer en 2020 sous l’effet du renforcement de la demande intérieure, soutenue par le redressement progressif des investissements. Il est attendu que la croissance plus dynamique des pays non riches en ressources vienne compenser la croissance modeste des pays riches en ressources. Plusieurs facteurs expliquent la révision à la baisse des prévisions pour 2020 et 2021. Malgré certaines améliorations, il est attendu que l’environnement externe demeure difficile et incertain pour la région. Après avoir connu un ralentissement 2019, la croissance mondiale ne devrait connaître qu’une augmentation modérée en 2020.

K.M
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