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Économie Publié le mardi 19 novembre 2019 | APA

La Côte d’Ivoire veut combattre les « stéréotypes » liés à l’entrepreneuriat féminin

© APA Par DR
Vue de la ville d`Abidjan, la capitale économique de la Côte d`Ivoire
Abidjan (Côte d'Ivoire) - Le gouvernement ivoirien veut combattre les « stéréotypes » liés à l'entrepreneuriat féminin, un frein qui continue d’entraver le potentiel des femmes, a indiqué lundi à Abidjan le ministre de la Promotion de la jeunesse et de l’emploi des jeunes, Mamadou Touré.

« Aujourd’hui, aussi diplômées et inventives que les hommes, je crois que ce qui continue d’entraver le potentiel de ces femmes, ce sont les freins socio-culturels, les stéréotypes, il faut donc les combattre », a estimé M. Mamadou Touré, à l’occasion de la Journée de l’entrepreneuriat féminin.

Face à plusieurs jeunes filles venues prendre part à cette journée de l’entrepreneuriat féminin, M. Mamadou Touré a déclaré que « ce combat contre les stéréotypes qui s’imposent aux femmes, le gouvernement avec à sa tête Amadou Gon Coulibaly a décidé donc de les combattre ».

Présente à la cérémonie, la secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Femme, de la famille et de l’enfant chargée de l’autonomisation des femmes, Myss Belmonde Dogo, a relevé qu’il faut infléchir cet écart afin de transformer le potentiel féminin en richesse au profit du Produit intérieur brut (PIB).

Citant un rapport de la Banque mondiale (BM), elle a fait observer que « les femmes ne reçoivent pas les mêmes outils que les hommes, n’ont pas les mêmes accès aux ressources et au capital ainsi qu’à la formation».

L’étude met en garde les Etats Africains sur le fait que l’écart entre les sexes a un coût et un manque à gagner pour l’économie. Elle montre que l’Afrique est la région du monde où les femmes ont plus tendance à être entrepreneurs que les hommes, cependant elles gagnent 1/3 de moins que les hommes.

Quarante (40%) de la main d’œuvre en Afrique est composée de femmes, selon cette étude de la Banque mondiale qui souligne que les rendements des exportations des femmes sont un tiers moins que ceux des hommes.

M. Mamadou Touré a par ailleurs fait savoir que d’après une étude publiée par le Cabinet Rolland Berger pour Women in Africa, près de 24% des Africaines en âge d’exercer un emploi sont impliquées dans la création d’entreprises contre 11% en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique.

Grâce à l’appui des partenaires techniques et financiers, le ministère de la Promotion de la jeunesse et de l’emploi des jeunes, a mis en place de nombreux projets dans le domaine de l’entrepreneuriat dont le Projet AGIR au profit de 19.500 jeunes pour 2019 qui devrait passer à 112.000 jeunes en 2020.

Le gouvernement ivoirien prévoit au total environ 131.000 jeunes et futurs entrepreneurs à accompagner pour la période 2019-2020. Les femmes bénéficiaires des projets estimées à environ 40%, selon M. Mamadou Touré, devrait passer à 50%.

Le gouvernement ivoirien a adopté en 2012 une politique nationale pour l’emploi fondée sur trois piliers, à savoir le développement des entreprises, la formation pour accroître la productivité et la gouvernance efficiente des instruments en faveur de l’emploi.

L’emploi des jeunes est une priorité de cette politique gouvernementale qui vise à accroître sensiblement le nombre de bénéficiaires par des mesures d’accompagnement vers l’emploi et l’entrepreneuriat à travers plusieurs activités.

Plusieurs projets ont dans cet élan vu le jour notamment le Projet emploi jeunes et développement des compétences (PEJEDEC), financé avec l’appui de la Banque mondiale et le projet C2D Emploi des jeunes financé avec l’appui du gouvernement français à travers l’Agence française de développement (AFD).

A ce jour, ce sont environ 89.398 jeunes de tout niveau de qualification, âgés de 18 à 40 ans en situation de sans emploi ou sous-emploi qui ont bénéficié sur toute l’étendue du territoire national, des interventions de ces projets à travers divers programmes.

Malgré le succès de ces projets avec un taux d’insertion de 71%, le nombre de jeunes de filles bénéficiaires des projets reste en dessous de 50% plus précisément de 43%. En vue d’accroître le nombre de jeunes filles bénéficiaires, l’Etat veut susciter chez elles un intérêt pour l’entrepreneuriat.

La journée du 18 novembre dédiée à l’entrepreneuriat féminin qui se veut une rencontre d’échange est organisée pour partager les expériences et les acquis dans ce domaine. Le jeudi dernier la Côte d’Ivoire a célébré la femme rurale.

AP/ls
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