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Société Publié le jeudi 26 décembre 2019 | AIP

Casse-tête des parents face aux dépenses des fêtes de fin d’année

© AIP Par Atapointe
Abidjan: les commerces pris d`assaut par les Ivoiriens
Dans ce climat de peur et d`incertitude, des Ivoiriens se ruent vers les commerces et autres boutiques pour faire des provisions. Photo prise dans un supermarché à Angré la Djibi CNPS
Abidjan - Après la fête de Noël et à quelques jours de la célébration de la saint Sylvestre et du nouvel an, une période au cours de laquelle de nombreuses dépenses sont effectuées pour satisfaire aussi bien les besoins d’approvisionnement alimentaire, vestimentaire que d’achat de jouets pour les enfants, les responsables de famille font, comme chaque année, face à un véritable casse-tête que les uns et les autres abordent de différentes manières.

Les rues de la capitale économique ivoirienne mais aussi les dédales des marchés et rayons des supermarchés semblent relativement peu occupées par les parents, à la recherche de ce qu’ils peuvent offrir ou s’offrir pour passer les fêtes dans la joie. Et même quand ils font les vitrines et leurs emplettes, le manque des ressources économiques nécessaires, plombe leur bonne volonté.

Les pères et mères de famille ne ressentent pas le même engouement

Même si certains parents ne font pas de ces fêtes une priorité absolue pour effectuer des dépenses importantes parce que ne disposant pas de moyens financiers suffisants, d’autres par contre pensent qu’il faut faire le nécessaire pour permettre aux membres de la famille de passer ces périodes dans la gaité.

« On n’y peut rien. On n’a pas les moyens. Les temps sont durs et les dépenses sont trop en ce moment. Avec les salaires qu’on gagne, c’est difficile de faire face à nos charges. », a fait savoir un agent de sécurité, Laurent B.

Même son de cloche chez cette dame, employée d’une société privée de la place, Rosalie D, rencontrée lundi matin à l’espace ‘‘Djè Konan’’, dans la commune du Plateau. « J’ai rien préparé du tout. C’est un peu difficile. Je n’ai pas d’argent donc j’attends de voir ce que je peux avoir pour fêter. Concernant les cadeaux pour les tout petits, un arbre de Noël a été organisé dans l’entreprise où je travaille. J’ai reçu une voiturette télécommandée pour mon fils », soutient-elle, une bouffée d’oxygène pour que son enfant ne souffre pas le martyr à la vue des cadeaux de ses petits camarades.

Si chez Laurent et Rosalie la célébration des fêtes de fin d’année se prépare avec difficulté, la situation semble rassurante chez Félicité K., assistante de direction dans une firme de télécommunication. Elle a réussi à s’organiser grâce à sa petite épargne, renforcée avec son salaire du mois de décembre.

Au sein de sa famille, des dispositions ont été adoptées pour passer des moments chaleureux. « Nous avons pu faire des provisions pour la Noël et le jour de l’an. Les cadeaux des enfants ont été achetés. Pour le reste, je pense qu’on pourra assurer le minimum pour passer de bonne fête », se réjouie-t-elle.

Enseignant à la retraite, M. T. Antoine est catégorique : « Les fêtes, oui ! Mais la santé d’abord ». Son vœu, entrer dans la nouvelle année en pleine santé, dans un pays stable aux plans politique et économique. « Dieu fait grâce. Nous sommes en paix. On ne peut pas fêter s’il n’y a pas la paix dans le pays. Les cadeaux de Noël, c’est une tradition qui mérite d’être suivie quand on peut le faire. J’en ai pris aussi pour mes petits enfants pour leur faire plaisir. On prie Dieu pour passer de bonnes fêtes ensemble», souhaite-t-il.

L’ambiance dans les marchés

Dans les marchés, à quelques heures du 25 décembre les parents étaient de plus en plus présents dans les magasins de jouets de la commune d’Adjamé où la circulation sur le boulevard, Nangui Abrogoua, devient de moins en moins fluide, en raison d’une décision du conseil municipal interdisant la vente des articles sur le trottoir.


L’ambiance ici est moins agitée par rapport aux années précédentes comme nous l’explique, ce commerçant de nationalité libanaise, Hassan H. « Avant, on vendait plus de jouets à cette période de l’année. Les choses ont changé, il n’y a plus de petits commerçants dans les rues. Les gens ne sont plus autorisés à vendre sur le boulevard. Or, c’est chez nous à proximité qu’ils venaient se ravitailler pour les liquider rapidement», regrette t-il.

A l’intérieur des magasins sur le Nangui Abrogroua, on trouve divers sortes de jouets. Des poupées, des dinettes, des puzzles, des voiturettes, de petites machines à coudre etc. Les prix variant entre 1000 et 250 000 FCFA. Quand aux parents, ils font des choix selon leur bourse.

« Ma fille a sept mois. Je suis venu acheter un jouet pour elle. Je pense que celui-ci (un objet en forme de canard, sautillant sous l’impulsion des piles et produisant des jeux de lumière) pourra bien l’amuser », affirme la jeune mère d’une trentaine d’année.

Dans les rayons d’un grand magasin, un enfant d’environ quatre ans est en pleurs devant une grosse voiturette qui fonctionne à l’aide d’une batterie rechargeable. Prix affiché, 250 000 Francs.

« J’ai pas assez d’argent pour la lui offrir. Je vais prendre une voiturette télécommandée de 15 000 francs. C’est bien beau, je sais qu’il va aimer», propose le père du garçonnet.

A l’entrée du magasin des parents ayant terminé leurs achats, les font emballer, et quittent les lieux sans trop s’attarder.

Le regard du psychologue sur la nature des cadeaux à offrir

Le plus souvent, les choix de cadeaux de Noël, sont faits par les parents eux même, en ne tenant pas trop compte du goût des enfants. Le Psychologue, M. Ané Guillaume, au service de pédiatrie du Centre hospitalier unicversitaire (CHU) de Treichville, pense que le cadeau, répond à plusieurs facteurs.


« Il vise principalement à faire plaisir à celui à qui on veut démontrer un sentiment d’amour ou une reconnaissance. Toutefois, il est bien de tenir compte de l’âge, de la personnalité et du goût de l’enfant avant de lui offrir un présent », conseille-t-il.

« Si vous ne comprenez pas le langage de l’autre, vous ne pouvez pas communiquer avec lui. Un père qui fait un cadeau réussi c’est-à-dire qui parvient à toucher ou à satisfaire le besoin intime ou le ressenti de son enfant, on dira de lui, qu’il connait bien son enfant.», précise t-il.

A l’en croire, une tablette éducative à un enfant de trois ans, peut l’amener à être solitaire. aussi suggère-t-il que le cadeau en pareil circonstance, doit aider l’enfant à acquérir certaines connaissances de la société.

Pour M. Ané, quel que soit le rang social et le niveau économique des ménages, on peut toujours offrir un cadeau à son enfant, peu importe la valeur financière. Car un cadeau traduit le rapprochement, la communication parfaite entre parents et enfants, ajoute t-il.

Dans quelques jours 2019 va tirer sa révérence. Après la Noël pour les tout petits et le réveillon de la Saint Sylvestre qui débouche sur le 1er janvier 2020. De part et d’autre, familles pauvres, modestes ou nanties, abordent chacun à sa façon les fêtes de fin d’année. Des moments, qu’ils souhaitent vivre dans la paix, loin des coups de fusils, autour de repas copieux, bien arrosés.

Ibo/aaa/ask
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