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Politique Publié le jeudi 2 janvier 2020 | Abidjan.net

Passage de 2019 à 2020 : Les faits marquants des 12 mois écoulés et les challenges qui s’annoncent pour le nouvel an

© Abidjan.net Par Marc Innocent
Nouvel an: lancement des feux d`artifice
Abidjan le 1er Janvier 2020. Des feux d`artifice ont illuminé le ciel d`Abidjan pour marquer le début de la nouvelle année 2020.
Fini l’an 2019, bonjour 2020. Que retenir des faits marquants de ces 12 mois écoulés, et que laissent-ils en perspectives à la nouvelle année qui commence ? En effet, comme à chaque passage d’une année à l’autre, 2019 aura été rythmée par plusieurs événements dont certains continueront à marquer le nouvel an fraichement entamé.

Au plan socio-économique, les 12 mois écoulés n’auront pas fait exception aux nombreuses réalisations du gouvernement. A l’entame déjà de cette année, le président de la République, Alassane Ouattara, avait annoncé les couleurs en promettant de mettre l’accent sur le social pour rehausser le niveau de vie des populations. Cet engagement a vu la mise en place du Programme social du gouvernement ou Ps-gouv. Une feuille de route qui aura permis d’ouvrir plusieurs chantiers en terme d’adduction en eau potable, de l’extension de l’électrification dans les zones rurales, d’intensifier certaines actions à l’image des filets sociaux, cette manne financière élargie désormais à plus de 27.000 ménages, ou le lancement des agences ‘’Emplois jeunes’’ sur l’étendue du territoire, les enrôlements pour la mise en œuvre de la Couverture maladie universelle (Cmu), etc.

A côté, ce sont plusieurs infrastructures qui ont été inaugurées, à l’instar de l’axe Adzopé – Yakassé Attobrou, de l’échangeur de l’amitié ivoiro-japonaise, en plus de nouveaux chantiers dont le 4ème pont d’Abidjan et d’autres grands travaux dans des régions.

Quelques hics

Au niveau diplomatique, la Côte d’Ivoire a continué de jouir d’une réputation qui lui a vaut l’organisation de plusieurs forum à Abidjan en 2019. Archibat 2019, le Salon de l’architecture et du bâtiment, le Sara ou Salon de l’Agriculture et des ressources animales, le Forum sur le financement du développement, ces rassemblements de haut niveau traduise la bonne santé diplomatique, mais aussi économique de la nation ivoirienne, qui continue d’afficher un taux de croissance attrayant pour les investisseurs. Quid du ballet de chefs d’Etat et de gouvernements à Abidjan, notamment du séjour de 72h du président français qui a posé la première pierre du plus grand marché couvert de l’Afrique de l’Ouest à Bouaké ? Autant d’acquis à mettre à l’actif des gouvernants actuels.

Cependant, ces acquis n’effacent pas certaines réalités, qui ont prévalu. Il y a eu quelques hics. C’est le cas des grèves à répétition qui ont perturbé sérieusement l’année académique au niveau du système scolaire et universitaire. Si les choses semblent aller pour le mieux au niveau du secondaire, les regards restent tournés vers les universités où une sorte de bras de fer opposerait des enseignants à leurs dirigeants, notamment à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan. Ce, en raison de mesures frappant certains des ‘’maîtres’’ malgré les négociations entre ces parties.

La politique, toujours comme un boulet

La vie politique en Côte d’Ivoire reste et demeure le véritable boulet, qui tire ce pays par le bas. 2019 n’aura pas échappé au poids de ce boulet politique. Ces 12 mois écoulés ont commencé, sur ce chapitre, avec l’affaire le procureur contre Laurent Gbagbo et Blé Goudé devant la Cour pénale internationale (Cpi). Le 15 janvier 2019, coup de théâtre à la Haye. Le juge italien, Cuno Tarfusser, président de la Chambre préliminaire I en charge du dossier des ex-dirigeants ivoiriens traduit devant la Cpi, rend une décision d’acquittement des prévenus et autorise leur libération. L’ex-président Laurent Gbagbo et son dernier ministre de la Jeunesse, Charles Blé Goudé, hume depuis lors, un air nouveau de liberté quoique contraint, sur un appel du bureau du procureur, de demeurer encore loin du territoire ivoirien, dans des pays d’accueil, en Europe. L’affaire suit son court et sa suite sera connue dans les toutes prochaines semaines, notamment le 07 février où il est annoncé que les juges devraient y statuer.

26 janvier 2019, une date gravée dans les anales du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). C’est ce jour que l’ex-coalition politique au pouvoir, qui a vu le départ du Pdci-Rda, est transformée en parti politique unifié sous la direction du président de la République, Alassane Ouattara.

La saga Guillaume Soro

Février 2019, l’autre grand fait majeur reste la démission de Guillaume Soro, contraint par ses ex-alliés du Rhdp à libérer le perchoir pour céder la place à un cadre du parti unifié auquel il refuse d’adhérer. Amadou Soumahoro, ex-secrétaire général par intérim du Rdr est promu à sa place. C’est le début d’une crise ouverte entre l’ex-président de l’Assemblée nationale (Pan) et ses partisans et ces alliés devenus ses adversaires. L’ancien dauphin constitutionnel déchu crée le Comité politique, une structure parallèle qu’il abandonne depuis août 2019 pour créer Générations et peuples solidaires (Gps). Avec cet instrument politique, Guillaume Soro, hors du pays depuis mai 2010, lance en octobre à partir de Barcelone, en Espagne, sa candidature pour les élections présidentielles de 2020.

Le 24 novembre 2019, l’ancien chef de la rébellion rencontre à la Haye, dans son périmètre de résidence sous condition, son vieil ami devenu son farouche adversaire, Charles Blé Goudé, ex-dirigeants de la ‘’jeunesse patriotique’’ dressée contre cette rébellion. Un mois après, alors qu’il a annoncé son retour et est attendu à l’aéroport d’Abidjan, Guillaume Soro est accusé de tentative de déstabilisation et de détournement de deniers publics. L’ex-Pan ne pourra pas atterrir à Abidjan et retourne en Europe où il se retrouve en exil. Plusieurs de ses proches cités en complicité dans ce coup, dont des députés, sont arrêtés et détenus à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca).

Bédié et Gbagbo, jeu de dupe

Avant Guillaume Soro, la crise au Rhdp a connu un poing de non retour déjà avec la mise en place de ce parti unifié sans le Pdci-Rda d’Henri Konan Bédié. Ce dernier, ex-président du présidium de l’ex-coalition transformée en parti, en est devenu le principal pourfendeur. Le ‘’Sphinx’’ de Daoukro, pour marquer définitivement cette rupture, a choisi même de se rapprocher de Laurent Gbagbo, l’ex-ennemi commun au Rhdp. De passage en Europe, le président du Pdci a concrétisé ce nouveau deal par une rencontre, la première 9 ans après, avec l’ex-président, Laurent Gbagbo, en sa résidence sous condition à Bruxelles, en Belgique, le 29 juillet 2019. En septembre 2019, Bédié crée la Coalition démocratique pour la réconciliation et pour la paix (Cdrp) sans les partisans de son nouvel allié, qui reste sans une autre plate-forme de gauche, ‘’Ensemble pour la démocratie et la souveraineté’’ (Eds). Jeu de dupe ? Toujours est-il que ces deux clans tentent de montrer à l’opinion qu’ils évoluent ensemble.

CEI, le point d’ogre

La mise en place de la nouvelle Commission électorale indépendante (Cei) est, à n’en point douter, l’élément qui a marqué le plus l’année politique. Depuis janvier 2019, cette Cei constitue le point d’ordre entre pouvoir et opposition. Ces deux clans rivaux ne sont pas parvenus à s’entendre sur une formule pour la mise en place du nouvel organe en charge des prochaines élections. Finalement recomposée sans une partie de l’opposition braquée, la Cei ne fait pas l’unanimité et continue d’alimenter les chroniques. Quelle élection apaisée en 2020 sans une Cei acceptée par tous ? C’est l’équation à multiple inconnue dans laquelle la Côte d’Ivoire est engagée présentement.

Des opposants encore en prison

2019, c’est aussi ces prisonniers que l’on aura enregistrés au cours de ces 10 derniers mois. Le tout premier parmi eux, le président du Conseil régional du Gbêkê, Jacques Mangoua, qui croupie dans des geôles depuis fin septembre 2019. Ce cadre du Pdci-Rda est accusé de recel d’armes de guerre découvertes chez lui à domicile. Ces faits d’accusation font suite à la crise profonde qui a éclaté sans sa région, plus exactement à Béoumi. Il s’agit de la crise inter-communautaire survenue en mai 2019 qui a occasionné des morts dans cette contrée naguère paisible.

Jacques Mangoua a été rejoint par une vingtaine de partisans de Guillaume Soro arrêtés eux, le 23 décembre et dans les jours qui ont suivi, suite aux faits de déstabilisation imputés à leur mentor, et dans lesquels ils seraient cités. C’est avec ces prisonniers que la Côte d’Ivoire a fait son entrée en 2020, année électorale qui s’annonce comme un challenge important.

Les challenges des 12 prochains mois

Point n’est besoin de disserter là-dessus, le grand challenge de 2020 en Côte d’Ivoire, c’est la réussir de ce passage démocratique qui se profile avec les élections présidentielles prévues en octobre prochain. Dix ans après la crise post-électorale de 2019, ce pays est à nouveau à la croisée des chemins. La situation socio-politique est redevenue délétère. Les adversités s’aiguisent et les velléités de dérapage s’accroissent. Bien avant d’en arriver au déroulement du processus électoral et à l’entame des différentes opérations, il va falloir solder de grands contentieux comme cette affaire de Guillaume Soro, qui polarise beaucoup les attentions.

A côté de l’affaire Soro, celle de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé dont l’on ne connaît pas le sort à la prochaine délibération des juges de la Cour d’appel relative à leur mise ou non en liberté. Au cas où ils seraient libérés, ces ex-dirigeants devront encore faire face à la Justice de leur pays qui les a condamnés et attend qu’ils remettent pied sur les bords de la lagune Ebrié pour les épingler.

Un autre sujet très délicat auquel la Côte d’Ivoire fait face, ce sont les éventuelles candidatures aux prochaines élections présidentielles. A propos, l’idée d’une 3ème candidature du président sortant, Alassane Ouattara, qui n’a pas dit son dernier mot, taraude les esprits. Le chef de l’Etat a décidé de se jeter dans l’arène si les anciens dirigeants de sa génération, tel Henri Konan Bédié ou Laurent Gbagbo, venait à s’engager dans la compétition. Cependant, pour beaucoup, cette candidature va faire polémique eu égard à la Constitution qui limite l’exercice du pouvoir seulement à deux mandats. Que va-t-il se passer si l’actuel tenant de l’Exécutif, qui dit avoir droit à de nouveaux mandats avec la remise à plat de la Constitution, tentait de rempiler ? Affaire à suivre.

Dans la foulée, Alassane Ouattara devrait boucler en 2020 ses visites d’Etat par la région du Moronou, la dernière qui l’attend pour boucler ses 10 ans de mandat.

F.D.BONY
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