Dans une déclaration dont Abidjan.net a eu copie, le père-fondateur du Mouvement des forces d’avenir (Mfa), Innocent Anaky Kobena, invite les dirigeants africains à tirer des leçons de la pandémie du Covid-19 en sonnant l’alerte sur les prévisions à envisager. Ci-dessous, son texte intégral.
Nous assistons tous, jour après jour, sinon heure par heure, à l’explosion de la crise sanitaire provoquée par le virus Covid 19, qui s’est signalé en Chine au dernier trimestre 2019.
Là encore, entre l’explosion des cas reconnus graves et le pourcentage de décès, il entre le facteur simple mais implacable du niveau d’équipement sanitaire disponible ou mobilisable par rapport au nombre de malades affluant dans les services des urgences des hôpitaux et cliniques.
Tout se joue par rapport au nombre de postes de réanimation et d’assistance respiratoire immédiatement disponibles, donc au nombre de sinistrés qui peuvent être pris en charge cliniquement dès leur arrivée.
Nous allons nous garder de prendre la Grande Chine en exemple ou référence, quoique cette fois ci, tout soit parti de sa ville de Wuhan dans la province du Hubei, l’un des grands pôles industriels et de développement du pays. Tout était parti à une vitesse et une dimension à la chinoise, cela s’est développé au même régime. Il nous est annoncé que tout est en voie d’être maîtrisé et jugulé toujours à la chinoise, dans un contexte que l’extérieur ne connaitra jamais dans toutes ses facettes ; et, surtout, leur expérience ne sera jamais exportable, sinon pour juste donner quelques orientations aux autres pays.
Mais pour nous, en Afrique, nous avons eu sous les yeux le spectacle de l’Italie déstabilisée, suivie dans la foulée de l’Espagne, la Belgique, et c’est la France qui, pourtant classée parmi les Majeurs, doit aujourd’hui se plier aux fourches caudines d’un virus à priori présenté comme moins mortel que celui de la grippe ordinaire.
Le spectacle des rues, places et hauts lieux, totalement déserts de Milan, Rome, Madrid, Barcelone, Paris, Lyon donne froid dans le dos ; et que dire de la discrète mais ferme injonction faite aux seniors de 70 ans et plus de s’isoler et ne pas sortir !
Cela fait penser à une célèbre fiction des années 1960.
Mais lorsque l’on est Africain d’Afrique Noire, on bénit certes le Tout Puissant que ce Covid 19 ne prospère pas pour l’instant au même rythme, dans les zones à température tropicales et n’ait encore coûté que peu de victimes chez nous ; mais nous demeurons dans l’angoisse et l’incertitude.
Les pays du Nord, Italie, France, Espagne, USA, Allemagne, Chine, Corée, etc…, dès qu’ils sortiront de la crise, se mobiliseront et ne ménageront rien pour être prêts, dans les meilleurs délais, à faire face à ce genre de ‘’nouvelle guerre des mondes’’.
Les laboratoires de recherche, les hôpitaux, les armées, gendarmerie et police, tout le système des transports (aérien, ferroviaire, route, fluvial), tout sera en place dans un an ou deux pour que la prochaine attaque du genre soit traitée par des unités de professionnels dûment et durement formés avec des feuilles de route et des moyens déjà mobilisés. C’est le type de virus et ses développement imprévisibles qui pourront surprendre et poser problème, mais l’on aura dans chaque pays un plateau général prêt, entrainé et éprouvé, et immédiatement mobilisable et disponible, et les répliques seront forcément vite trouvées.
Mais que se passera-t-il si un Covid (à numéroter plus tard) se déclarait en Afrique Noire, dans la zone entre Dakar, Nouakchott, N’Djamena jusqu’en Somalie, pour se répandre ensuite rapidement vers le Sud ?
Combien de malades graves les systèmes sanitaires publics et privés mis ensemble des pays d’Afrique Noire peuvent accueillir en même temps en cas de nécessité d’assistance respiratoire ou cardiaque ?
Les chiffres de décès relativement réduits en Allemagne, à ce jour permettent de comprendre pourquoi la Chancelière Merkel a déclaré avec le plus grand calme qu’elle n’exclut pas que sa population pourrait être infectée à plus de 50%. Avec la capacité de réaction de son industrie en équipements techniques, comme en pharmacie, le COVID-19 n’est pour ce pays qu’une simple grippe.
Ne devrions-nous pas, plus encore que les puissances d’Europe, d’Amérique et d’Asie, voir dans la présente pause qui nous est faite face au Covid 19, un avertissement, un signal prophétique et commencer à nous dire, sans faux fuyants, que ce qui arrive aux autres peut nous tomber dessus à tout instant, et en plus pernicieux et mortifère ?
Certains continents ont connu de chaudes et graves alertes en cataclysmes et outrages d’éléments de la nature, comme des tremblements de terre, des tsunamis, des raz de marée, des inondations qui ont pu emporter des milliers de victimes sans défense. Ailleurs, dans l’Est, ce sont des hordes de crickets et autres bestioles qui emportent toutes les récoltes et la végétation. Et préparent à la famine.
L’on vient de voir les gigantesques incendies qui ont ravagé l’Amazonie, une partie du sous-continent australien, et se sont longtemps répétés au sud de l’Europe.
N’y a-t-il pas, quelque part, une injonction qui est faite à toutes nos populations, et surtout à nos dirigeants, qui est de se préparer au pire ?
Désormais, avec le dérèglement climatique, pour un pays, être prêt à répondre à tout cataclysme ou pandémie, de quelque nature que ce soit, devient aussi important que s’atteler à obtenir des gains économiques pour l’éducation, la santé, la sécurité et les infrastructures… tous les budgets de nos états devraient désormais accorder une place importante à la conception et mise en place des systèmes et moyens performants de prévention civile.
Des organismes spécialisés et dotés de grands moyens d’action ont été annoncés dans la plupart de nos pays. Mais, le nouveau facteur à prendre en compte est qu’il faut accumuler et sauvegarder des moyens matériels et financiers année après année, pour ne jamais se trouver en manque.
L’Administration ivoirienne est depuis longtemps dotée d’un organisme d’études, le BNETD, qui pourrait déjà avoir pour feuille de route de mener des recherches, opérer des sélections et signer des partenariats avec quelques entreprises industrielles, chimiques ou pharmaceutiques qui, en cas de crise, pourraient arrêter leur production et l’adapter aux besoins en urgence pour être en mesure, en une semaine, de commencer à produire et livrer tous les médicaments et accessoires médicaux et chirurgicaux qui limitent les pertes et dégâts. En attendant que les importations arrivent. Côté logistique, tous les véhicules et engins de transport devraient être mobilisables, à côté de ceux des armées, pour déplacer les populations ou acheminer les matériels et denrées.
Cet appel aux autorités de tous les pays les invite également à penser déjà à tracer les voies des actions collectives ou communautaires, car ce genre de malheur ne frappe jamais un seul pays, et l’assister revient à se préserver soi-même.
Cela aura un grand coût, certes, mais en mobilisation et formation, nous avons là une nouvelle mission à ouvrir aux forces de défense et de sécurité déjà en place, et un immense réservoir d’embauche et de formation ; et des milliers de jeunes, de tous les niveaux, pourront ainsi débuter un apprentissage au service de la société et de la nation avant d’évoluer vers d’autres horizons professionnels.
Si l’Afrique traine à s’approprier les avancées positives des autres continents, qu’au moins les épreuves et malheurs des puissants et maitres du monde nous servent de déclic pour des réactions saines et de salut public qui nous permettront d’endiguer les flots d’épreuves qui, comme toute l’humanité en est désormais consciente, peuvent déferler à tout moment, sans aucune forme d’alerte ou de sommation. Ce sera alors merci au coronavirus de nous avoir donné l’alarme.
Ce message s’adresse en priorité au Gouvernement, aux Elus, aux Institutions, aux Partis politiques et aux ONG.
ABIDJAN, LE 21 MARS 2020
LE PRESIDENT DU MFA
KOBENA I. ANAKY.
Nous assistons tous, jour après jour, sinon heure par heure, à l’explosion de la crise sanitaire provoquée par le virus Covid 19, qui s’est signalé en Chine au dernier trimestre 2019.
Là encore, entre l’explosion des cas reconnus graves et le pourcentage de décès, il entre le facteur simple mais implacable du niveau d’équipement sanitaire disponible ou mobilisable par rapport au nombre de malades affluant dans les services des urgences des hôpitaux et cliniques.
Tout se joue par rapport au nombre de postes de réanimation et d’assistance respiratoire immédiatement disponibles, donc au nombre de sinistrés qui peuvent être pris en charge cliniquement dès leur arrivée.
Nous allons nous garder de prendre la Grande Chine en exemple ou référence, quoique cette fois ci, tout soit parti de sa ville de Wuhan dans la province du Hubei, l’un des grands pôles industriels et de développement du pays. Tout était parti à une vitesse et une dimension à la chinoise, cela s’est développé au même régime. Il nous est annoncé que tout est en voie d’être maîtrisé et jugulé toujours à la chinoise, dans un contexte que l’extérieur ne connaitra jamais dans toutes ses facettes ; et, surtout, leur expérience ne sera jamais exportable, sinon pour juste donner quelques orientations aux autres pays.
Mais pour nous, en Afrique, nous avons eu sous les yeux le spectacle de l’Italie déstabilisée, suivie dans la foulée de l’Espagne, la Belgique, et c’est la France qui, pourtant classée parmi les Majeurs, doit aujourd’hui se plier aux fourches caudines d’un virus à priori présenté comme moins mortel que celui de la grippe ordinaire.
Le spectacle des rues, places et hauts lieux, totalement déserts de Milan, Rome, Madrid, Barcelone, Paris, Lyon donne froid dans le dos ; et que dire de la discrète mais ferme injonction faite aux seniors de 70 ans et plus de s’isoler et ne pas sortir !
Cela fait penser à une célèbre fiction des années 1960.
Mais lorsque l’on est Africain d’Afrique Noire, on bénit certes le Tout Puissant que ce Covid 19 ne prospère pas pour l’instant au même rythme, dans les zones à température tropicales et n’ait encore coûté que peu de victimes chez nous ; mais nous demeurons dans l’angoisse et l’incertitude.
Les pays du Nord, Italie, France, Espagne, USA, Allemagne, Chine, Corée, etc…, dès qu’ils sortiront de la crise, se mobiliseront et ne ménageront rien pour être prêts, dans les meilleurs délais, à faire face à ce genre de ‘’nouvelle guerre des mondes’’.
Les laboratoires de recherche, les hôpitaux, les armées, gendarmerie et police, tout le système des transports (aérien, ferroviaire, route, fluvial), tout sera en place dans un an ou deux pour que la prochaine attaque du genre soit traitée par des unités de professionnels dûment et durement formés avec des feuilles de route et des moyens déjà mobilisés. C’est le type de virus et ses développement imprévisibles qui pourront surprendre et poser problème, mais l’on aura dans chaque pays un plateau général prêt, entrainé et éprouvé, et immédiatement mobilisable et disponible, et les répliques seront forcément vite trouvées.
Mais que se passera-t-il si un Covid (à numéroter plus tard) se déclarait en Afrique Noire, dans la zone entre Dakar, Nouakchott, N’Djamena jusqu’en Somalie, pour se répandre ensuite rapidement vers le Sud ?
Combien de malades graves les systèmes sanitaires publics et privés mis ensemble des pays d’Afrique Noire peuvent accueillir en même temps en cas de nécessité d’assistance respiratoire ou cardiaque ?
Les chiffres de décès relativement réduits en Allemagne, à ce jour permettent de comprendre pourquoi la Chancelière Merkel a déclaré avec le plus grand calme qu’elle n’exclut pas que sa population pourrait être infectée à plus de 50%. Avec la capacité de réaction de son industrie en équipements techniques, comme en pharmacie, le COVID-19 n’est pour ce pays qu’une simple grippe.
Ne devrions-nous pas, plus encore que les puissances d’Europe, d’Amérique et d’Asie, voir dans la présente pause qui nous est faite face au Covid 19, un avertissement, un signal prophétique et commencer à nous dire, sans faux fuyants, que ce qui arrive aux autres peut nous tomber dessus à tout instant, et en plus pernicieux et mortifère ?
Certains continents ont connu de chaudes et graves alertes en cataclysmes et outrages d’éléments de la nature, comme des tremblements de terre, des tsunamis, des raz de marée, des inondations qui ont pu emporter des milliers de victimes sans défense. Ailleurs, dans l’Est, ce sont des hordes de crickets et autres bestioles qui emportent toutes les récoltes et la végétation. Et préparent à la famine.
L’on vient de voir les gigantesques incendies qui ont ravagé l’Amazonie, une partie du sous-continent australien, et se sont longtemps répétés au sud de l’Europe.
N’y a-t-il pas, quelque part, une injonction qui est faite à toutes nos populations, et surtout à nos dirigeants, qui est de se préparer au pire ?
Désormais, avec le dérèglement climatique, pour un pays, être prêt à répondre à tout cataclysme ou pandémie, de quelque nature que ce soit, devient aussi important que s’atteler à obtenir des gains économiques pour l’éducation, la santé, la sécurité et les infrastructures… tous les budgets de nos états devraient désormais accorder une place importante à la conception et mise en place des systèmes et moyens performants de prévention civile.
Des organismes spécialisés et dotés de grands moyens d’action ont été annoncés dans la plupart de nos pays. Mais, le nouveau facteur à prendre en compte est qu’il faut accumuler et sauvegarder des moyens matériels et financiers année après année, pour ne jamais se trouver en manque.
L’Administration ivoirienne est depuis longtemps dotée d’un organisme d’études, le BNETD, qui pourrait déjà avoir pour feuille de route de mener des recherches, opérer des sélections et signer des partenariats avec quelques entreprises industrielles, chimiques ou pharmaceutiques qui, en cas de crise, pourraient arrêter leur production et l’adapter aux besoins en urgence pour être en mesure, en une semaine, de commencer à produire et livrer tous les médicaments et accessoires médicaux et chirurgicaux qui limitent les pertes et dégâts. En attendant que les importations arrivent. Côté logistique, tous les véhicules et engins de transport devraient être mobilisables, à côté de ceux des armées, pour déplacer les populations ou acheminer les matériels et denrées.
Cet appel aux autorités de tous les pays les invite également à penser déjà à tracer les voies des actions collectives ou communautaires, car ce genre de malheur ne frappe jamais un seul pays, et l’assister revient à se préserver soi-même.
Cela aura un grand coût, certes, mais en mobilisation et formation, nous avons là une nouvelle mission à ouvrir aux forces de défense et de sécurité déjà en place, et un immense réservoir d’embauche et de formation ; et des milliers de jeunes, de tous les niveaux, pourront ainsi débuter un apprentissage au service de la société et de la nation avant d’évoluer vers d’autres horizons professionnels.
Si l’Afrique traine à s’approprier les avancées positives des autres continents, qu’au moins les épreuves et malheurs des puissants et maitres du monde nous servent de déclic pour des réactions saines et de salut public qui nous permettront d’endiguer les flots d’épreuves qui, comme toute l’humanité en est désormais consciente, peuvent déferler à tout moment, sans aucune forme d’alerte ou de sommation. Ce sera alors merci au coronavirus de nous avoir donné l’alarme.
Ce message s’adresse en priorité au Gouvernement, aux Elus, aux Institutions, aux Partis politiques et aux ONG.
ABIDJAN, LE 21 MARS 2020
LE PRESIDENT DU MFA
KOBENA I. ANAKY.