Selon une note diplomatique des Affaires étrangères françaises, datée du 24 mars et parvenue à La Libre Afrique.be, la crise créée par la pandémie de coronavirus pourrait être “la crise de trop” pour des Etats aux capacités limitées, “en Afrique notamment”. Le Covid-19, dit la note, va y “amplifier les facteurs de crise des sociétés et des Etats. Face au discrédit des élites politiques, il convient de trouver d’autres interlocuteurs africains pour affronter cette crise aux conséquences politiques”.
La note rapelle les faiblesses des Etats africains (taux de médicalisation “quasi nul”; systèmes de santé nationaux qui “peuvent être considérés comme saturés d’office”). “L’Etat va faire massivement preuve de son incapacité à protéger ses populations”, comme il “n’avait déjà pas su répondre aux crises économiques, politiques et sécuritaires”.
Comparaison défavorable avec un voisin
Selon la note, la crise politique pourrait être déclenchée par plusieurs facteurs: un nombre trop élevé de décès; la comparaison défavorable avec d’autres Etats africains “aux institutions plus solides qui incarnent l’autorité (à l’image du Rwanda ou du Sénégal)” ou un décès emblématique qui “cristalliserait la contestation”.
Elle relève deux aspects de la crise économique induite par la pandémie: le confinement “saper(a)” l’équilibre fragile de l’économie informelle dont dépendent des millions d’Africains; jointe à la chute des prix pétroliers, elle pourrait “précipiter la crise finale de la rente pétrolière au Cameroun, au Gabon et au Congo-Brazzaville”. “Dans les deux cas, cela pourrai constituer le facteur économique déclencheur des processus de transition politique”.
Pêcheurs en eaux troubles
La note considère les villes comme “potentiels épicentres de crise” où les difficultés d’approvisionnement en eau, nourriture et électricité pourraient être utilisées par des “populistes” pour créer des phénomènes de panique.
Le “discrédit” des institutions va “s’amplifier”, estime la note, qui souligne le succès des “thèses complotistes” et le poids des “rumeurs populaires”, toutes “susceptibles d’être instrumentalisées pour orienter des violences collectives”. Là-dessus se greffera “l’immanquable détournement de biens publics” et “de l’aide sanitaire internationale à venir (déjà dénoncée sous le terme de “Covid-business)”.
Comment réagir?
Comment réagir? La note identifie “quatre catégories d’acteurs” capables de “mobiliser des foules” à l’encontre de dirigeants politiques discrédités. “Ils doivent donc d’ores et déjà constituer des interlocuteurs pour nos efforts de gestion de la crise en Afrique”.
Il s’agit des “autorités religieuses”, à ceci près que certaines (“des entrepreneurs politico-religieux musulmans au Sahel”; des “Eglises du réveil” ailleurs) “pourraient vouloir défier l’ordre public pour imposer le leur dans ce moment de faiblesse de l’Etat”; les “diasporas”, qui ont “un devoir d’information civique”; les artistes populaires; les entrepreneurs “riches et globalisés” qui “se positionnent comme les philanthropes du continent”.
La note souligne enfin qu’il faut aussi “soutenir des paroles publiques d’experts africains scientifiques et spécialistes de la santé”.
La note rapelle les faiblesses des Etats africains (taux de médicalisation “quasi nul”; systèmes de santé nationaux qui “peuvent être considérés comme saturés d’office”). “L’Etat va faire massivement preuve de son incapacité à protéger ses populations”, comme il “n’avait déjà pas su répondre aux crises économiques, politiques et sécuritaires”.
Comparaison défavorable avec un voisin
Selon la note, la crise politique pourrait être déclenchée par plusieurs facteurs: un nombre trop élevé de décès; la comparaison défavorable avec d’autres Etats africains “aux institutions plus solides qui incarnent l’autorité (à l’image du Rwanda ou du Sénégal)” ou un décès emblématique qui “cristalliserait la contestation”.
Elle relève deux aspects de la crise économique induite par la pandémie: le confinement “saper(a)” l’équilibre fragile de l’économie informelle dont dépendent des millions d’Africains; jointe à la chute des prix pétroliers, elle pourrait “précipiter la crise finale de la rente pétrolière au Cameroun, au Gabon et au Congo-Brazzaville”. “Dans les deux cas, cela pourrai constituer le facteur économique déclencheur des processus de transition politique”.
Pêcheurs en eaux troubles
La note considère les villes comme “potentiels épicentres de crise” où les difficultés d’approvisionnement en eau, nourriture et électricité pourraient être utilisées par des “populistes” pour créer des phénomènes de panique.
Le “discrédit” des institutions va “s’amplifier”, estime la note, qui souligne le succès des “thèses complotistes” et le poids des “rumeurs populaires”, toutes “susceptibles d’être instrumentalisées pour orienter des violences collectives”. Là-dessus se greffera “l’immanquable détournement de biens publics” et “de l’aide sanitaire internationale à venir (déjà dénoncée sous le terme de “Covid-business)”.
Comment réagir?
Comment réagir? La note identifie “quatre catégories d’acteurs” capables de “mobiliser des foules” à l’encontre de dirigeants politiques discrédités. “Ils doivent donc d’ores et déjà constituer des interlocuteurs pour nos efforts de gestion de la crise en Afrique”.
Il s’agit des “autorités religieuses”, à ceci près que certaines (“des entrepreneurs politico-religieux musulmans au Sahel”; des “Eglises du réveil” ailleurs) “pourraient vouloir défier l’ordre public pour imposer le leur dans ce moment de faiblesse de l’Etat”; les “diasporas”, qui ont “un devoir d’information civique”; les artistes populaires; les entrepreneurs “riches et globalisés” qui “se positionnent comme les philanthropes du continent”.
La note souligne enfin qu’il faut aussi “soutenir des paroles publiques d’experts africains scientifiques et spécialistes de la santé”.