De Didier Drogba à Samuel Eto’o en passant par Claudy Siar, l’ancien champion du monde de boxe Jean-Mormeck et bien d’autres célébrités, la société civile africaine se mobilise contre le vaccin BCG que le chef du service réanimation de l’hôpital Cochin, Jean-Paul Mira a présenté comme un remède devant être expérimenté en Afrique, vu qu’il n’y a ni masque, ni gant…
De la provocation, du mépris et du racisme… Il y a sans doute de tout cela dans la question du chef de service réa de l’hôpital Cochin de Paris Jean-Paul Mira qui a indiqué sur LCI que « si je peux être provocateur, est-ce que l’on ne devrait pas faire cette étude en Afrique, où il n’y a pas de masques, pas de traitement, pas de réanimation ? Un peu comme c’est fait d’ailleurs pour certaines études, dont le sida? Ou chez les prostituées, on essaye des choses parce qu’on sait qu’elles sont hautement exposées et elles ne se protègent pas. Qu’est-ce que vous en pensez ?».
Ce à quoi son interlocuteur, Camille Locht, avait répondu sans la moindre gêne, lui non plus : «vous avez raison, on est d’ailleurs en train de réfléchir à une étude en parallèle en Afrique. Un appel d’offres est en cours ».
Samedi, l’association ‘’Esprit Ebène’’ a vivement réagi dans une tribune publiée par le journal Le Monde pour attirer l’attention du président français Emmanuel Macron sur une telle dérive mais aussi pour demander des excuses de la chaîne. L’association porte également plainte devant le Conseil supérieur de l’audiovisuel et les juridictions compétentes et dit attendre « des pouvoirs publics qu’ils réaffirment les valeurs républicaines », a-t-elle réagi dans une lettre ouverte au président français.
Cette tribune a recueilli le soutien de plusieurs célébrités africaines, que ce soit des hommes de médias, des sportifs bien connus ou encore des hommes de culture de divers milieux, parmi lesquelles Didier Drogba et Samuel Eto’o des icônes du football mondial qui ont fait les beaux jours de clubs européens comme Chelsea ou Barcelone. En plus de ces célébrités, de nombreuses personnalités de médias, hommes de culture ou sportifs de renom comme l’ancien champion du monde des lourds Jean-Marc Mormeck ont apposé leur signature sur la pétition jointe à ladite lettre. Quant au président d’Urgences panafricanistes, Kémi Séba, il a d’ores et déjà prévenu que ce sera le point de départ d’une campagne contre ce vaccin.
L’Inserm, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale en France, a réagi sur Twitter face à cette polémique. Pour lui, il s’agit de déplorer une “mauvaise interprétation” des propos des deux médecins tout en confirmant qu’une réflexion est bien en cours concernant un déploiement en Afrique. Pour l’Inserm, cela “se ferait en parallèle” des essais réalisés en Europe.
« Il est inconcevable que nous continuons à accepter ceci. L’Afrique n’est pas un laboratoire. Je dénonce vivement ces propos graves, racistes et méprisants !”, a tonné Didier Drogba, légende du football ivoirien, à la suite des condamnations virulentes du Camerounais Samuel Etoo.
Quelques jours avant la polémique, le président de l’Ordre national des pharmaciens du Sénégal (ONPS), Amath Niang, avait invité les autorités politiques et religieuses ainsi que les chefs de famille à faire preuve de prudence à propos du vaccin contre le coronavirus. Car selon lui, “l’Afrique n’acceptera jamais d’être le cobaye de qui que ce soit pour le test d’un produit sur sa population’’, a poursuivi le pharmacien, invoquant le bon sens : “les cas sont plus nombreux ailleurs. Pourquoi ne pas envisager le test là où la pandémie fait des dégâts ? »
Les propos des deux chercheurs étaient pourtant soutenus par un chroniqueur français, Jean-Michel Maire, qui affirmait, dans une émission diffusée jeudi 2 avril 2020, de Cyril Hanouna et ses chroniqueurs”: “je suis désolé, c’est peut-être du cynisme complet, mais quelle autre solution on a pour aider l’Afrique ?”
Selon lui, la France n’a déjà pas « assez de masques pour nous, on n’a pas assez de respirateurs en France, on ne va pas en envoyer en Afrique. (…) On n’est pas en train de tester des rouges à lèvres, on est en train de tester quelque chose qui peut les sauver. Je n’ai pas dit qu’il faut faire des tests en secret », a-t-il insisté.
Mais face à cette polémique, les hommes politiques du continent étaient bien discrets alors que Jean-Paul Mira insistait le 2 avril dernier en ces termes sur son compte twitter : « Le test concernant le vaccin BCG pour lutter contre le Covid-19 sera effectif en Afrique comme prévu dès le 8 avril 2019. Nous avons eu l’accord de plusieurs Etats africains, notamment ceux de l’Afrique de l’ouest qui ont déjà reçu des enveloppes conséquentes pour les dommages », a-t-il martelé
Si la crise sanitaire du Covid-19 permet d’ouvrir les yeux sur ce type de pratiques, il est pourtant de notoriété que l’Afrique a toujours été le cobaye idéal de l’industrie pharmaceutique. D’ailleurs en ce moment même, GlaxoSmithKline, l’un des géants de l’industrie pharmaceutique, développe des essais cliniques pour un vaccin censé réduire de 40% le risque de contracter le paludisme chez les enfants. Ce projet pilote qui se déroule au Ghana, au Kenya et au Malawi, sous la coordination de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), est contesté par beaucoup d’observateurs qui estiment que les parents ne sont pas suffisamment informés des risques liés à ces essais.
CHRISTEL GWAHONON
De la provocation, du mépris et du racisme… Il y a sans doute de tout cela dans la question du chef de service réa de l’hôpital Cochin de Paris Jean-Paul Mira qui a indiqué sur LCI que « si je peux être provocateur, est-ce que l’on ne devrait pas faire cette étude en Afrique, où il n’y a pas de masques, pas de traitement, pas de réanimation ? Un peu comme c’est fait d’ailleurs pour certaines études, dont le sida? Ou chez les prostituées, on essaye des choses parce qu’on sait qu’elles sont hautement exposées et elles ne se protègent pas. Qu’est-ce que vous en pensez ?».
Ce à quoi son interlocuteur, Camille Locht, avait répondu sans la moindre gêne, lui non plus : «vous avez raison, on est d’ailleurs en train de réfléchir à une étude en parallèle en Afrique. Un appel d’offres est en cours ».
Samedi, l’association ‘’Esprit Ebène’’ a vivement réagi dans une tribune publiée par le journal Le Monde pour attirer l’attention du président français Emmanuel Macron sur une telle dérive mais aussi pour demander des excuses de la chaîne. L’association porte également plainte devant le Conseil supérieur de l’audiovisuel et les juridictions compétentes et dit attendre « des pouvoirs publics qu’ils réaffirment les valeurs républicaines », a-t-elle réagi dans une lettre ouverte au président français.
Cette tribune a recueilli le soutien de plusieurs célébrités africaines, que ce soit des hommes de médias, des sportifs bien connus ou encore des hommes de culture de divers milieux, parmi lesquelles Didier Drogba et Samuel Eto’o des icônes du football mondial qui ont fait les beaux jours de clubs européens comme Chelsea ou Barcelone. En plus de ces célébrités, de nombreuses personnalités de médias, hommes de culture ou sportifs de renom comme l’ancien champion du monde des lourds Jean-Marc Mormeck ont apposé leur signature sur la pétition jointe à ladite lettre. Quant au président d’Urgences panafricanistes, Kémi Séba, il a d’ores et déjà prévenu que ce sera le point de départ d’une campagne contre ce vaccin.
L’Inserm, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale en France, a réagi sur Twitter face à cette polémique. Pour lui, il s’agit de déplorer une “mauvaise interprétation” des propos des deux médecins tout en confirmant qu’une réflexion est bien en cours concernant un déploiement en Afrique. Pour l’Inserm, cela “se ferait en parallèle” des essais réalisés en Europe.
« Il est inconcevable que nous continuons à accepter ceci. L’Afrique n’est pas un laboratoire. Je dénonce vivement ces propos graves, racistes et méprisants !”, a tonné Didier Drogba, légende du football ivoirien, à la suite des condamnations virulentes du Camerounais Samuel Etoo.
Quelques jours avant la polémique, le président de l’Ordre national des pharmaciens du Sénégal (ONPS), Amath Niang, avait invité les autorités politiques et religieuses ainsi que les chefs de famille à faire preuve de prudence à propos du vaccin contre le coronavirus. Car selon lui, “l’Afrique n’acceptera jamais d’être le cobaye de qui que ce soit pour le test d’un produit sur sa population’’, a poursuivi le pharmacien, invoquant le bon sens : “les cas sont plus nombreux ailleurs. Pourquoi ne pas envisager le test là où la pandémie fait des dégâts ? »
Les propos des deux chercheurs étaient pourtant soutenus par un chroniqueur français, Jean-Michel Maire, qui affirmait, dans une émission diffusée jeudi 2 avril 2020, de Cyril Hanouna et ses chroniqueurs”: “je suis désolé, c’est peut-être du cynisme complet, mais quelle autre solution on a pour aider l’Afrique ?”
Selon lui, la France n’a déjà pas « assez de masques pour nous, on n’a pas assez de respirateurs en France, on ne va pas en envoyer en Afrique. (…) On n’est pas en train de tester des rouges à lèvres, on est en train de tester quelque chose qui peut les sauver. Je n’ai pas dit qu’il faut faire des tests en secret », a-t-il insisté.
Mais face à cette polémique, les hommes politiques du continent étaient bien discrets alors que Jean-Paul Mira insistait le 2 avril dernier en ces termes sur son compte twitter : « Le test concernant le vaccin BCG pour lutter contre le Covid-19 sera effectif en Afrique comme prévu dès le 8 avril 2019. Nous avons eu l’accord de plusieurs Etats africains, notamment ceux de l’Afrique de l’ouest qui ont déjà reçu des enveloppes conséquentes pour les dommages », a-t-il martelé
Si la crise sanitaire du Covid-19 permet d’ouvrir les yeux sur ce type de pratiques, il est pourtant de notoriété que l’Afrique a toujours été le cobaye idéal de l’industrie pharmaceutique. D’ailleurs en ce moment même, GlaxoSmithKline, l’un des géants de l’industrie pharmaceutique, développe des essais cliniques pour un vaccin censé réduire de 40% le risque de contracter le paludisme chez les enfants. Ce projet pilote qui se déroule au Ghana, au Kenya et au Malawi, sous la coordination de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), est contesté par beaucoup d’observateurs qui estiment que les parents ne sont pas suffisamment informés des risques liés à ces essais.
CHRISTEL GWAHONON