Même si la tempête de crises, de désolations et de morts en lien avec la COVID-19 n'a pas totalement disparu, elle semble s’être apaisée. Il est alors de plus en plus question de déconfinement au sens de retour progressif à la « normalité » par l'allègement des mesures de restriction des libertés de mobilité, de réunions et de toutes les pratiques sociales y afférentes. En dépit des risques de répliques ou de nouvelles vagues, nombreux sont ceux qui pensent que la vie doit continuer. Il faut bien (re)faire tourner à plein régime l’économie, le politique, l'école, la culture…afin d’assurer la reproduction sociale de l’humanité. Mais comment y parvenir sans retomber dans les travers qui nous ont conduits dans la crise ?
Sortir d'une crise comme celle de la COVID-19 induit et incite à l’adoption de pratiques de vie innovantes. Il serait d'ailleurs inconcevable de sortir de cette crise comme on y est entré. Cela nécessite donc que chaque individu reconsidère son rapport aux autres, étant entendu que ces « autres » englobent aussi bien l'humain que le non humain qu'on peut aussi appeler la « nature ».
Concernant le rapport aux humains, la crise de la COVID-19 aura été un moment charnière pour constater l'importance des autres, du plus « petit livreur » au « simple infirmier ». Par ailleurs, malgré la nécessité des mesures barrières et de distanciation sociale, on a su garder le contact avec les autres et même compris l'indispensabilité de ce contact. Le retour annoncé à la normalité, pour être réussi, doit donc s'accompagner d'une dose de reconnaissance envers toutes ces personnes qui nous ont permis de tenir le coup. En outre, conscients de la fragilité de notre vie et de notre mode de vie, nous devons rester humbles vis-à-vis de nos alter ego humains, mais aussi de la nature.
Pour ce qui est du rapport à la nature, il ne sert à rien de nier que l'attitude de l'homme vis-à-vis d’elle a globalement été anthropo-centrée. Considérant la nature comme hostile, il s’est continuellement battu contre elle avant de la contrôler puis de l'exploiter au gré de ses besoins sans cesse grandissants. Conséquences : extinction de la faune et de la flore, raréfaction des matières premières naturelles. Les scientifiques prédisent même que les effets du réchauffement climatique, comme la disparition des forêts primaires et le dégel du permafrost, pourraient favoriser l’émergence de virus inconnus encore plus dangereux pour l'humanité que ceux qui l’assaillent actuellement. Partant, la crise sanitaire que vit l'humanité doit amener chaque individu à comprendre que toutes les actions qu'il pose, aussi minimes soient-elles, ont des répercussions connues ou insoupçonnées sur la nature et, par effet boomerang, sur lui-même. Ainsi, outre l'adoption des mesures hygiéniques de lutte contre le SARS-Cov-2, c’est muni d’un arsenal d’attitudes écologiques que nous devons franchir le pas du déconfinement.
En définitive, le déconfinement ne pourra être réussi et n'aura de sens que s’il s’accompagne d’attitudes innovantes marquant notre gratitude envers les autres hommes grâce à qui nous pouvons tout surmonter et notre responsabilité vis-à-vis de la nature sans laquelle nous ne sommes rien.
Serge GOHOU (Sociologue)
Sortir d'une crise comme celle de la COVID-19 induit et incite à l’adoption de pratiques de vie innovantes. Il serait d'ailleurs inconcevable de sortir de cette crise comme on y est entré. Cela nécessite donc que chaque individu reconsidère son rapport aux autres, étant entendu que ces « autres » englobent aussi bien l'humain que le non humain qu'on peut aussi appeler la « nature ».
Concernant le rapport aux humains, la crise de la COVID-19 aura été un moment charnière pour constater l'importance des autres, du plus « petit livreur » au « simple infirmier ». Par ailleurs, malgré la nécessité des mesures barrières et de distanciation sociale, on a su garder le contact avec les autres et même compris l'indispensabilité de ce contact. Le retour annoncé à la normalité, pour être réussi, doit donc s'accompagner d'une dose de reconnaissance envers toutes ces personnes qui nous ont permis de tenir le coup. En outre, conscients de la fragilité de notre vie et de notre mode de vie, nous devons rester humbles vis-à-vis de nos alter ego humains, mais aussi de la nature.
Pour ce qui est du rapport à la nature, il ne sert à rien de nier que l'attitude de l'homme vis-à-vis d’elle a globalement été anthropo-centrée. Considérant la nature comme hostile, il s’est continuellement battu contre elle avant de la contrôler puis de l'exploiter au gré de ses besoins sans cesse grandissants. Conséquences : extinction de la faune et de la flore, raréfaction des matières premières naturelles. Les scientifiques prédisent même que les effets du réchauffement climatique, comme la disparition des forêts primaires et le dégel du permafrost, pourraient favoriser l’émergence de virus inconnus encore plus dangereux pour l'humanité que ceux qui l’assaillent actuellement. Partant, la crise sanitaire que vit l'humanité doit amener chaque individu à comprendre que toutes les actions qu'il pose, aussi minimes soient-elles, ont des répercussions connues ou insoupçonnées sur la nature et, par effet boomerang, sur lui-même. Ainsi, outre l'adoption des mesures hygiéniques de lutte contre le SARS-Cov-2, c’est muni d’un arsenal d’attitudes écologiques que nous devons franchir le pas du déconfinement.
En définitive, le déconfinement ne pourra être réussi et n'aura de sens que s’il s’accompagne d’attitudes innovantes marquant notre gratitude envers les autres hommes grâce à qui nous pouvons tout surmonter et notre responsabilité vis-à-vis de la nature sans laquelle nous ne sommes rien.
Serge GOHOU (Sociologue)