De JAMNAGAR RELIANCE, la plus grande raffinerie pétrolière du monde basée en Inde, en passant par celle de TOTAL LEUNA en Allemagne, la plus aboutie au plan technologique et écologique, jusqu’aux diverses autres enseignes privées ou étatiques, la raffinerie pétrolière reste avant tout un fleuron industriel et un outil de souveraineté nationale pour les pays qui en disposent. L’on se sent donc alors solidaires quand ces sites ont, tout comme aujourd’hui, des difficultés à écouler leur production en raison de la baisse de consommation due aux restrictions de circulation en période coronarienne. La baisse drastique des trafics aérien, maritime et routier a de facto affecté toute la filière oil & gas dont une bonne part des produits finis est consommée sous forme de combustibles et carburants.
Pour l’année 2020 en effet, les traders du secteur pétrolier avaient estimé une hausse de la consommation journalière mondiale de pétrole à plus de 40 millions de barils pour le transport routier uniquement. Et ce, sans compter les divers autres pôles de consommateurs tels que ceux de l’agropastorale mécanisé et du BTP entre autres qui utilisent d’énormes quantités de gasoil non routier pour leurs tracteurs, leurs grues, leurs chaudières etc. Tous ont quasiment accusé un arrêt d’activités.
Les terminaux pétroliers, les dépôts pétroliers, les raffineries et les sites pétrochimiques se retrouvent donc avec des tonnes de produits invendus et conservés dans des cuves pleines qui ne trouvent pas de débouchés depuis des mois. La vélocité monétaire est ainsi mise à mal car l’argent ne circule plus activement. Le définit budgétaire qui s’en suit conduit des pétroliers à arrêter la production de toute ou partie de leurs installations. En un mot, des sites pétroliers ferment et d’autres suivront si la crise perdure et si la consommation stagne au plancher. Or une usine, même disposée en arrêt total ou partiel, a un coût d’entretien non négligeable alors même qu’elle ne génère pas de gain de production.
On procède en effet à des opérations spéciales dites de « conservations des installations » et de maintenance préventives, curatives et prédictives pour éviter la dégradation du patrimoine et la manifestation de diverses formes de corrosions. Des lignes de tuyauteries essentielles sont maintenues au chaud à des niveaux de températures élevées mais non dommageables pour leur intégrité. Des machines tournantes critiques sont mises en rodage tandis que plusieurs réacteurs et équipements sensibles font l’objet de contrôles accrus, etc. Le stockage longue durée de certains produits requiert en outre de chauffer les cuves en permanence. C’est un autre pôle avéré de dépenses énergétique et financière en sus. Pour donc caricaturer, l’on se permettrait de dire qu’on ne produit pas, on ne gagne pas d’argent, mais on dépense. A cette allure, la filière pétrolière toute entière est en passe de connaître l’une des pires crises de son histoire récente déjà impactée par la chute brutale des cours du pétrole qui peinent à remonter aux prix d’avant crise. Il y a tout de même bon espoir que le déconfinement conduise à terme à une bouffée d’oxygène salutaire pour les pétroliers même si cela ne se traduira pas par un rebond immédiat de la chaine oil & gas. La gestion « first in first out » impose en fait une certaine inertie car il faudra tout d’abord consommer une bonne part des produits déjà disponibles en stock avant de produire à nouveau. D’ici là, des projets de modernisation stratégique ou de maintenance majeure sont annulés ou mis en veille. Et même si bon nombre de sites ont pu conserver leurs effectifs titulaires, en les incitant pour la circonstance à travailler en alternance ou en télétravail, d’autres durent arrêter les prestations de leurs sous-traitants, soit 20 à 40 % du personnel d’appoint mis en cessation immédiate d’activité.
Serge Parfait DIOMAN
Expert International en Industries Pétrolières et Energies
Pour l’année 2020 en effet, les traders du secteur pétrolier avaient estimé une hausse de la consommation journalière mondiale de pétrole à plus de 40 millions de barils pour le transport routier uniquement. Et ce, sans compter les divers autres pôles de consommateurs tels que ceux de l’agropastorale mécanisé et du BTP entre autres qui utilisent d’énormes quantités de gasoil non routier pour leurs tracteurs, leurs grues, leurs chaudières etc. Tous ont quasiment accusé un arrêt d’activités.
Les terminaux pétroliers, les dépôts pétroliers, les raffineries et les sites pétrochimiques se retrouvent donc avec des tonnes de produits invendus et conservés dans des cuves pleines qui ne trouvent pas de débouchés depuis des mois. La vélocité monétaire est ainsi mise à mal car l’argent ne circule plus activement. Le définit budgétaire qui s’en suit conduit des pétroliers à arrêter la production de toute ou partie de leurs installations. En un mot, des sites pétroliers ferment et d’autres suivront si la crise perdure et si la consommation stagne au plancher. Or une usine, même disposée en arrêt total ou partiel, a un coût d’entretien non négligeable alors même qu’elle ne génère pas de gain de production.
On procède en effet à des opérations spéciales dites de « conservations des installations » et de maintenance préventives, curatives et prédictives pour éviter la dégradation du patrimoine et la manifestation de diverses formes de corrosions. Des lignes de tuyauteries essentielles sont maintenues au chaud à des niveaux de températures élevées mais non dommageables pour leur intégrité. Des machines tournantes critiques sont mises en rodage tandis que plusieurs réacteurs et équipements sensibles font l’objet de contrôles accrus, etc. Le stockage longue durée de certains produits requiert en outre de chauffer les cuves en permanence. C’est un autre pôle avéré de dépenses énergétique et financière en sus. Pour donc caricaturer, l’on se permettrait de dire qu’on ne produit pas, on ne gagne pas d’argent, mais on dépense. A cette allure, la filière pétrolière toute entière est en passe de connaître l’une des pires crises de son histoire récente déjà impactée par la chute brutale des cours du pétrole qui peinent à remonter aux prix d’avant crise. Il y a tout de même bon espoir que le déconfinement conduise à terme à une bouffée d’oxygène salutaire pour les pétroliers même si cela ne se traduira pas par un rebond immédiat de la chaine oil & gas. La gestion « first in first out » impose en fait une certaine inertie car il faudra tout d’abord consommer une bonne part des produits déjà disponibles en stock avant de produire à nouveau. D’ici là, des projets de modernisation stratégique ou de maintenance majeure sont annulés ou mis en veille. Et même si bon nombre de sites ont pu conserver leurs effectifs titulaires, en les incitant pour la circonstance à travailler en alternance ou en télétravail, d’autres durent arrêter les prestations de leurs sous-traitants, soit 20 à 40 % du personnel d’appoint mis en cessation immédiate d’activité.
Serge Parfait DIOMAN
Expert International en Industries Pétrolières et Energies