La lagune est complètement asséchée du côté village Biétry jusqu’à Petit Bassam. Le spectacle est ahurissant et le décor peu reluisant. . On constate des remblais anarchiques doublés de pollution des berges, des problèmes d’insécurité, des obstructions des voies par les dragages. Toutes ces activités se mènent au vu et su de tous au bord des berges lagunaires. On note également le déversement de détritus directement dans la lagune. Un état de fait qui indispose aujourd’hui les populations vivant à Biétry, dans la commune de Marcory, qui ne savent à quel saint se vouer. Et ces populations ont raison de s’inquiéter vu les conséquences de ces activités sur l’environnement. En effet, les dragages anarchiques sur les berges lagunaires ont des impacts assez graves sur l’écosystème, sur l’urbanisation, qui ont, eux, des conséquences financières qui compromettent l’avenir des générations futures. Il faut relever que ces activités de dragage se font souvent de façon clandestine, car la plupart des entreprises de dragages n’ont pas d’autorisation. Le 25 février 2020, le préfet d’Abidjan d’alors, Vincent Toh Bi, au cours d’une visite de terrain sur le plan d’eau lagunaire, n’a pas manqué de tirer la sonnette d’alarme sur ce danger qui menace les berges lagunaires dans la capitale économique Abidjan. «(…) S’il n’y avait pas de régulation, on serait très mal à l’aise pour mener ce travail. Mais les différents ministres et le Président de la République ont signé des textes qui sont applicables et ces textes méritent d’être appliqués. Ensuite, il y a les administrations concernées qui sont très au fait de la question. Et je répète, il faut qu’on applique certaines procédures pour éviter que ça devienne des faits acquis pour certains de draguer en pleine lagune, peut-être sans autorisation. Pour certains de décider d’élargir les bordures de leur maison en faisant des dragages », avait suggéré l’ex préfet de la Ville d’Abidjan. Mais en attendant que les décideurs fassent appliquer ces textes, l’activité de dragage anarchique sur les berges lagunaires se poursuit.
Par JEROME N’DRI
Par JEROME N’DRI