Abidjan,- Sous directeur à l’Institut national de l’hygiène publique (INHP) en charge de la vaccination et membre de la coordination nationale pour le déploiement de la vaccination Covid 19 en Côte d’Ivoire, Pr Tiembré Isaac lève l'équivoque sur les préjugés liés à la qualité des vaccins contre le Coronavirus (Covid-19), invitant les populations à se faire vacciner afin de développer une immunité collective.
Nous venons de procéder au lancement de la campagne de la première phase de vaccination qui va concerner le corps médical, les forces de l’ordre et les enseignants, Vos impressions?
C’est une joie et un bonheur parce que nous arrivons à la fin d’un processus de travail. Nous avons beaucoup travaillé en préparant l’introduction des différents plans. Nous sommes heureux de commencer aujourd’hui la campagne avec l’arrivée des vaccins depuis vendredi. Nous nous réjouissons que cette vaccination soit à la disposition des Ivoiriens pour leur santé.
Ce sont au total 504 000 doses de vaccin Astra-Zeneca qui ont été réceptionnées. Quelle est la particularité de ce vaccin qu’on cite parmi tant d’autres, à savoir son taux de réussite, ses avantages et ses limites ?
C’est un vaccin qui est efficace, puisque l’efficacité se trouve au tour de 70% mais également qui est sûr. Il a très peu d’effets indésirables graves comme cela a été démontré dans les essais cliniques. C’est un vaccin qui s’adapte à notre système de vaccination. Il se conserve entre deux et huit degrés et nous sommes habitués à ce type de vaccin. Nous allons pouvoir l’utiliser parce qu’il s’adapte bien à nos réalités.
L’AstraZeneca est fiable à 70% alors qu’il y a des vaccins comme le vaccin d’origine Russe Sputnik V fiables à 95% ?
Les vaccins ne sont pas tous efficaces à 100%. Il y a très peu qui sont efficaces à 100%. Si nous avons déjà 70% pour un début, ce n’est pas du tout mal. 70% est juste une moyenne. Sinon, les essais cliniques qui ont été faits, révèlent une efficacité qui varie de 60 à 90 %.
En dépit des arguments avancés, la population est quelque peu septique, avec les préjugés qui circulent sur les effets indésirables du vaccin. Que dire pour la rassurer ?
Je pense que les Ivoiriens ont tout intérêt à adhérer à la vaccination. N’oublions pas les dégâts causés par cette maladie. Certes, très peu d’Ivoiriens ont eu des cas de Covid-19 et connu des personnes qui sont décédées des suites de cette pandémie, mais les impacts au plan social et économique sont énormes. J’estime qu’il faut laisser de côté les rumeurs et aller se faire vacciner. Nous recevons d’ailleurs des coups de fil de personnes qui ne sont pas dans la cible et qui sont pressées pour se faire vacciner.
Vous le dites, alors que beaucoup de concitoyens ne respectent pas les mesures barrières parce que pour eux, le Covid-19 n’existe pas ?
Je pense que la vaccination va nous aider à améliorer le quotidien et la manière de vivre des populations. Quand vous donnez un traitement sur une longue période à une personne, il faut s’attendre à un moment donné, à un relâchement. C’est le cas des mesures barrières. La vaccination va permettre que la transmission de la maladie et surtout des formes graves puissent vraiment diminuer au sein de la population.
En France, on vaccine mais le nombre de cas ne cesse pas d’augmenter. L’Afrique du Sud est arrivée à un moment donné de suspendre sa campagne. Que dire pour convaincre les Ivoiriens ?
La vaccination vient comme un outil supplémentaire pour nous aider à mieux vivre et être protégé. L’objectif ici est de développer une immunité collective en vaccinant au moins 70% des cibles qui sont définis. Si tous on adhère à cette immunité collective qui est importante, le virus va cesser de circuler et on sera protégé. On pourra reprendre nos activités économiques et tout le monde va se porter bien. Je lance l’appel que la vaccination est sûre. C’est un vaccin qui a fait l’objet de tous les contrôles possibles et donc ce vaccin n’est pas un danger mais il vient pour améliorer la santé de la population.
Sur quoi, le gouvernement doit mettre l’absent pour emmener tout le monde à adhérer à ce vaccin ?
Le gouvernement doit mettre l’accent sur la sensibilisation et la communication. Vous savez que très souvent les informations que nous avons sur le Covid-19 ne sont pas fondées scientifiquement parlant.
Comment ?
Il y a beaucoup d’anti-vaccins qui envoient des messages pour pouvoir décourager et semer la confusion. Ce qui a commencé va se poursuivre et se renforcer pour emmener les personnes à avoir l’information juste. C’est-à-dire, apporter la vraie information pour dire que ce vaccin a fait l’objet de toutes les procédures possible en Côte d’Ivoire avant d’être approuvé par l’autorité de régulation pharmaceutique. Le comité national des experts indépendants pour les vaccins et la vaccination en Côte d’Ivoire a également émis une note favorable à ce vaccin. Avec tous cela, on ne peut pas dire que ce vaccin, n’est pas sûr. Avec toutes ces procédures, je pense que les ivoiriens doivent adhérer à la vaccination
Est-ce à dire que quand on est vacciné, on ne peut pas faire la maladie, ou contaminer les autres ?
Quand on est vacciné, on est protégé. Ce n’est pas tous ceux qui sont vaccinés qui sont aussi protégés. C’est pourquoi on souhaite que dans un premier temps tout le monde observe les mesures barrières. Ce vaccin va effectivement nous protéger contre les maladies, contre les formes graves, contre la transmission pour la plupart des personnes.
Le ministre de la santé disait lors de sa conférence de presse après réception des doses de vaccin Astrazeneca du mécanisme Covax qu’on peut être vacciné et toujours faire la maladie
L’efficacité du vaccin est autour de 70%. Même à 90%, il y a au moins une marge de 10 %. Il s’agit de ceux qu’on va vacciner mais qui pourront faire la maladie et la transmettre parce que cette proportion n’a pas pu suffisamment développer d’anticorps pour être protégé.
Quelles sont les dispositions à prendre pour cette proportion ?
La solution, c’est de dire simplement de continuer à être prudent, à appliquer les mesures barrières jusqu'à ce que la maladie soit sous contrôle.
Le vaccin américain Pfizer est aussi annoncé, la conservation se fait à moins 70 degré, la Côte d’Ivoire a-t-elle les moyens de le conserver, si d’aventure, elle arrivait à acquérir ce vaccin ?
Notre plan est d’évaluer les capacités logistiques de la Côte d’Ivoire avant d’introduire ce vaccin dans notre pays. Si nous l’avons commandé, c’est dire que nous sommes prêts. Une fois disponible, le matériel adapté va suivre afin de l’utiliser efficacement.
Dans la pratique quelle place prendra l’Institut national de l’hygiène publique (INHP) dans la vaccination des personnes et comment cette vaccination va-t-elle s’opérer ?
L’INHP est une structure qui est chargée de la prévention des maladies transmisses comme Coronavirus, le virus Ebola et bien d’autres. L’Institut fait partie d’un maillon de structure qui intervient dans la vaccination contre la Covid-19 avec d’autres structures du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique. Pour cette première phase, ne sont concernés que le personnel de santé, le personnel enseignant, les forces de défense et de sécurité. Lorsque la personne se présente dans un lieu de vaccination, on prend d’abord sa température pour voir s’il n’a pas la fièvre. Si tel est le cas, on l’oriente vers un autre service parce qu’on ne peut pas lui faire la vaccination quand il a pas plus de 38°. S’il n’a pas la fièvre, on va lui mettre du gel, lui faire porter son masque et il va se présenter dans un poste de consultation afin de vérifier son éligibilité. Est-ce qu’il n’a pas fait la maladie récemment? s’il s’agit d’une dame, est-ce qu’elle n’est pas en grossesse?, est-ce qu’il n’a pas moins de 18 ans etc. Après avoir vérifié tout cela, on l’oriente vers un poste de vaccination, où il va recevoir son vaccin, ensuite prendre son carnet de vaccination et puis aller se reposer pendant 15 min pour une surveillance en milieu hospitalier. Toutes les dispositions sont prises pour que les Ivoiriens soient vaccinés de façon sûre et efficace.
On va administrer deux doses dans l’intervalle d’un mois, et s’il arrivait un déficit de doses ?
Nous avons reçu 504 000 doses en fonction des deux doses. Chaque fois que nous recevons, nous programmons les deux doses. Quand quelqu’un reçoit une dose, sa deuxième dose est déjà disponible parce que nous savons les difficultés d’approvisionnement sur le marché international. On ne peut pas s’amuser à dire qu’on va vacciner avec 504 000 doses en attendant la dernière dose. C’est pourquoi, nous avons retenus 250 000 personnes pour les 504 000 doses. Si on a 100 000 doses qui viennent, on va prévoir 50 000 personnes.
Nous avons de forte suspicion du variant anglais qui circule en Côte d’Ivoire, dixit le ministre de la Santé et de l'Hygiène publique, vous confirmez ?
Je n’ai pas de données pour l’affirmer. Mais il faut s’y attendre. Le virus circule. Il a quitté la Chine pour arriver en Europe et aujourd’hui est présent en Côte d’Ivoire. Les variants peuvent circuler un peu partout sur la planète.
Donc le variant est là ?
Ce n’est pas à l’INHP qui authentifie les variants. Il incombe plutôt à l’Institut pasteur d’y répondre de façon technique et précise.
Réalisée par Simon Benjamin Bassolé/ Coll : Yao Carmel
Yc/bsb/ask
Nous venons de procéder au lancement de la campagne de la première phase de vaccination qui va concerner le corps médical, les forces de l’ordre et les enseignants, Vos impressions?
C’est une joie et un bonheur parce que nous arrivons à la fin d’un processus de travail. Nous avons beaucoup travaillé en préparant l’introduction des différents plans. Nous sommes heureux de commencer aujourd’hui la campagne avec l’arrivée des vaccins depuis vendredi. Nous nous réjouissons que cette vaccination soit à la disposition des Ivoiriens pour leur santé.
Ce sont au total 504 000 doses de vaccin Astra-Zeneca qui ont été réceptionnées. Quelle est la particularité de ce vaccin qu’on cite parmi tant d’autres, à savoir son taux de réussite, ses avantages et ses limites ?
C’est un vaccin qui est efficace, puisque l’efficacité se trouve au tour de 70% mais également qui est sûr. Il a très peu d’effets indésirables graves comme cela a été démontré dans les essais cliniques. C’est un vaccin qui s’adapte à notre système de vaccination. Il se conserve entre deux et huit degrés et nous sommes habitués à ce type de vaccin. Nous allons pouvoir l’utiliser parce qu’il s’adapte bien à nos réalités.
L’AstraZeneca est fiable à 70% alors qu’il y a des vaccins comme le vaccin d’origine Russe Sputnik V fiables à 95% ?
Les vaccins ne sont pas tous efficaces à 100%. Il y a très peu qui sont efficaces à 100%. Si nous avons déjà 70% pour un début, ce n’est pas du tout mal. 70% est juste une moyenne. Sinon, les essais cliniques qui ont été faits, révèlent une efficacité qui varie de 60 à 90 %.
En dépit des arguments avancés, la population est quelque peu septique, avec les préjugés qui circulent sur les effets indésirables du vaccin. Que dire pour la rassurer ?
Je pense que les Ivoiriens ont tout intérêt à adhérer à la vaccination. N’oublions pas les dégâts causés par cette maladie. Certes, très peu d’Ivoiriens ont eu des cas de Covid-19 et connu des personnes qui sont décédées des suites de cette pandémie, mais les impacts au plan social et économique sont énormes. J’estime qu’il faut laisser de côté les rumeurs et aller se faire vacciner. Nous recevons d’ailleurs des coups de fil de personnes qui ne sont pas dans la cible et qui sont pressées pour se faire vacciner.
Vous le dites, alors que beaucoup de concitoyens ne respectent pas les mesures barrières parce que pour eux, le Covid-19 n’existe pas ?
Je pense que la vaccination va nous aider à améliorer le quotidien et la manière de vivre des populations. Quand vous donnez un traitement sur une longue période à une personne, il faut s’attendre à un moment donné, à un relâchement. C’est le cas des mesures barrières. La vaccination va permettre que la transmission de la maladie et surtout des formes graves puissent vraiment diminuer au sein de la population.
En France, on vaccine mais le nombre de cas ne cesse pas d’augmenter. L’Afrique du Sud est arrivée à un moment donné de suspendre sa campagne. Que dire pour convaincre les Ivoiriens ?
La vaccination vient comme un outil supplémentaire pour nous aider à mieux vivre et être protégé. L’objectif ici est de développer une immunité collective en vaccinant au moins 70% des cibles qui sont définis. Si tous on adhère à cette immunité collective qui est importante, le virus va cesser de circuler et on sera protégé. On pourra reprendre nos activités économiques et tout le monde va se porter bien. Je lance l’appel que la vaccination est sûre. C’est un vaccin qui a fait l’objet de tous les contrôles possibles et donc ce vaccin n’est pas un danger mais il vient pour améliorer la santé de la population.
Sur quoi, le gouvernement doit mettre l’absent pour emmener tout le monde à adhérer à ce vaccin ?
Le gouvernement doit mettre l’accent sur la sensibilisation et la communication. Vous savez que très souvent les informations que nous avons sur le Covid-19 ne sont pas fondées scientifiquement parlant.
Comment ?
Il y a beaucoup d’anti-vaccins qui envoient des messages pour pouvoir décourager et semer la confusion. Ce qui a commencé va se poursuivre et se renforcer pour emmener les personnes à avoir l’information juste. C’est-à-dire, apporter la vraie information pour dire que ce vaccin a fait l’objet de toutes les procédures possible en Côte d’Ivoire avant d’être approuvé par l’autorité de régulation pharmaceutique. Le comité national des experts indépendants pour les vaccins et la vaccination en Côte d’Ivoire a également émis une note favorable à ce vaccin. Avec tous cela, on ne peut pas dire que ce vaccin, n’est pas sûr. Avec toutes ces procédures, je pense que les ivoiriens doivent adhérer à la vaccination
Est-ce à dire que quand on est vacciné, on ne peut pas faire la maladie, ou contaminer les autres ?
Quand on est vacciné, on est protégé. Ce n’est pas tous ceux qui sont vaccinés qui sont aussi protégés. C’est pourquoi on souhaite que dans un premier temps tout le monde observe les mesures barrières. Ce vaccin va effectivement nous protéger contre les maladies, contre les formes graves, contre la transmission pour la plupart des personnes.
Le ministre de la santé disait lors de sa conférence de presse après réception des doses de vaccin Astrazeneca du mécanisme Covax qu’on peut être vacciné et toujours faire la maladie
L’efficacité du vaccin est autour de 70%. Même à 90%, il y a au moins une marge de 10 %. Il s’agit de ceux qu’on va vacciner mais qui pourront faire la maladie et la transmettre parce que cette proportion n’a pas pu suffisamment développer d’anticorps pour être protégé.
Quelles sont les dispositions à prendre pour cette proportion ?
La solution, c’est de dire simplement de continuer à être prudent, à appliquer les mesures barrières jusqu'à ce que la maladie soit sous contrôle.
Le vaccin américain Pfizer est aussi annoncé, la conservation se fait à moins 70 degré, la Côte d’Ivoire a-t-elle les moyens de le conserver, si d’aventure, elle arrivait à acquérir ce vaccin ?
Notre plan est d’évaluer les capacités logistiques de la Côte d’Ivoire avant d’introduire ce vaccin dans notre pays. Si nous l’avons commandé, c’est dire que nous sommes prêts. Une fois disponible, le matériel adapté va suivre afin de l’utiliser efficacement.
Dans la pratique quelle place prendra l’Institut national de l’hygiène publique (INHP) dans la vaccination des personnes et comment cette vaccination va-t-elle s’opérer ?
L’INHP est une structure qui est chargée de la prévention des maladies transmisses comme Coronavirus, le virus Ebola et bien d’autres. L’Institut fait partie d’un maillon de structure qui intervient dans la vaccination contre la Covid-19 avec d’autres structures du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique. Pour cette première phase, ne sont concernés que le personnel de santé, le personnel enseignant, les forces de défense et de sécurité. Lorsque la personne se présente dans un lieu de vaccination, on prend d’abord sa température pour voir s’il n’a pas la fièvre. Si tel est le cas, on l’oriente vers un autre service parce qu’on ne peut pas lui faire la vaccination quand il a pas plus de 38°. S’il n’a pas la fièvre, on va lui mettre du gel, lui faire porter son masque et il va se présenter dans un poste de consultation afin de vérifier son éligibilité. Est-ce qu’il n’a pas fait la maladie récemment? s’il s’agit d’une dame, est-ce qu’elle n’est pas en grossesse?, est-ce qu’il n’a pas moins de 18 ans etc. Après avoir vérifié tout cela, on l’oriente vers un poste de vaccination, où il va recevoir son vaccin, ensuite prendre son carnet de vaccination et puis aller se reposer pendant 15 min pour une surveillance en milieu hospitalier. Toutes les dispositions sont prises pour que les Ivoiriens soient vaccinés de façon sûre et efficace.
On va administrer deux doses dans l’intervalle d’un mois, et s’il arrivait un déficit de doses ?
Nous avons reçu 504 000 doses en fonction des deux doses. Chaque fois que nous recevons, nous programmons les deux doses. Quand quelqu’un reçoit une dose, sa deuxième dose est déjà disponible parce que nous savons les difficultés d’approvisionnement sur le marché international. On ne peut pas s’amuser à dire qu’on va vacciner avec 504 000 doses en attendant la dernière dose. C’est pourquoi, nous avons retenus 250 000 personnes pour les 504 000 doses. Si on a 100 000 doses qui viennent, on va prévoir 50 000 personnes.
Nous avons de forte suspicion du variant anglais qui circule en Côte d’Ivoire, dixit le ministre de la Santé et de l'Hygiène publique, vous confirmez ?
Je n’ai pas de données pour l’affirmer. Mais il faut s’y attendre. Le virus circule. Il a quitté la Chine pour arriver en Europe et aujourd’hui est présent en Côte d’Ivoire. Les variants peuvent circuler un peu partout sur la planète.
Donc le variant est là ?
Ce n’est pas à l’INHP qui authentifie les variants. Il incombe plutôt à l’Institut pasteur d’y répondre de façon technique et précise.
Réalisée par Simon Benjamin Bassolé/ Coll : Yao Carmel
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