Monsieur le Ministre De la Communication, des Médias et de la Francophonie
Porte-parole du Gouvernement ;
SEM L’Ambassadeur des Etats-Unis
SEM L’Ambassadeur du Pays-Bas
MME La Représentante et Chef du Bureau UNESCO ABIDJAN
MME La Présidente de la Commission nationale des Droits de l’Homme
M. Le DG de la RTI
M. Le DG de l’ISTC
M. Le Président du Conseil de Gestion du FSDP
M. Le Président de la CAIDP
MME La Directrice Exécutive du FSDP
Chers confrères des médias nationaux et internationaux,
Mesdames et messieurs,
Avant tout propos, permettez-moi, au nom de l’ensemble des acteurs des médias et en mon nom personnel, de féliciter Monsieur Amadou COULIBALY dit A’MS, ministre de la Communication, des médias et de la Francophonie, porte-parole du gouvernement, pour sa nomination en qualité de notre ministre de tutelle. Cette nomination est le fruit de plusieurs années d’efforts consacrés à l’information et à la communication aussi bien au service de la Présidence de la République que de la Côte d’Ivoire toute entière.
Monsieur le Ministre,
Vous êtes des nôtres. Avec vous, nous avons un avocat au sein du gouvernement. Comme le fut, le Premier ministre, Hamed Bakayoko de regretté mémoire. Soyez-en remercié.
Mes remerciements vont également à l’endroit de Mme Anne Lemaistre, représentant-résident de l’UNESCO, partenaire privilégié, et tous les partenaires grâce à qui nous organisons chaque année cette journée consacrée à la liberté de la presse.
J’associe à ces remerciements,
Ses Excellences Ambassadeurs,
Le Directeur général de la RTI dont le stade la Haute Fréquence nous accueille ce matin,
Monsieur le Ministre, Mesdames et Messieurs,
A l’instar des autres pays du monde, la Côte d’Ivoire célèbre ce matin, la 28ème journée mondiale de la Liberté de la Presse. Une journée (le 3 mai) proclamée par l’Assemblée générale des Nations unies afin de sensibiliser sur l’importance de la Liberté de la presse et rappeler aux gouvernements, leur obligation de respecter et de faire respecter le droit à la liberté d’expression consacré par l’article 19 de la déclaration universelle des Droits de l’Homme.
Chers acteurs des médias,
C’est le lieu ici, pour nous, de nous interroger :
En 2020, en Côte d’Ivoire, Les journalistes ont-ils exercé librement leur métier et dans les conditions décentes de travail ?
Le classement de Reporter Sans Frontière (RSF) semble donner une esquisse de réponse à cette interrogation.
En effet pour son classement de l’année 2021, RSF positionne la Côte d’Ivoire au 66èmerang sur 180 pays, contre 68ème en 2019 et 71ème en 2018.
Notre pays gagne ainsi 2 points.
Au niveau de l’écosystème des médias, ces derniers mois ont été marqués par certaines actions positives posées par les pouvoirs publics ivoiriens.
On peut noter :
- l’application effective de la suppression des peines privatives de liberté pour les délits de presse (aucun journaliste n’est emprisonné en Côte d’Ivoire) ;
- Le financement de la construction de la salle de conférence de la Maison de la Presse d’Abidjan (MPA) ;
- L’effectivité de la libéralisation de l’espace audiovisuelle avec l’octroi de la licence de diffusion de plusieurs chaines de télévision.
Monsieur le ministre, pour nous,
Ces acquis sont la face visible de l’iceberg dans la quête de la liberté de la presse. Car celle-ci reste toujours menacée en Côte d’Ivoire.
En effet, alors que la peine privative de liberté est consacrée désormais, dans notre pays, les journalistes sont cependant encore interpelés et déférés devant le Procureur de la République, après plusieurs heures d’interrogatoire à la brigade de recherche de la Gendarmerie nationale, dans des conditions pas toujours élégantes.
A titre d’exemple, en 2020, des journalistes ivoiriens ont été victimes de ces pratiques.
ü Il s’agit notamment de Gbané Yacouba et Barthélemie Téhin du quotidien Le Temps, de Cissé Sindou et Marc Dossa de Génération Nouvelles.
A ces cas, il faut ajouter ceux des journalistes menacés ou brutalisés dans l’exercice de leur métier.
Dont ces cas les plus révoltants :
ü Le Journaliste Claude Dassé, Secrétaire général de l’UNJCI, chargé des syndicats qui a été l’objet de violences préméditées de la part d’un agent d’encadrement de la Maison d’Arrêt et Correction d’Abidjan (MACA), le sieur Koné Kassoum, alias la Machine. Monsieur le Ministre, nous sommes malheureusement encore en attente de l’ouverture de ce procès.
ü Le 3 novembre 2020, des policiers ont arrêté Yao Alex Hallane Clément au domicile du président du PDCI, Henri Konan Bédié, un journaliste de la chaîne de télévision privée PDCI 24. Ils l’ont battu et détenu durant des heures, avant d’être relâché suite à la pression du président de l’UNJCI.
ü Par ailleurs, le 9 novembre 2020, des policiers en civil ont arrêté Stéphane Beti, un reporter de l’Agence de Presse Panafricaine, une agence de presse privée basée au Cameroun, alors qu’il faisait un reportage sur les manifestations à Yopougon, dans la banlieue d’Abidjan. Ils l’ont battu, puis conduit à un poste de police. Après l’intervention des dirigeants syndicaux du SYNAPP-CI, de l’UNJCI et l’Association de la presse étrangère en Côte d’Ivoire (APECI), la police a libéré Beti sans charge vers 17h00.
Mesdames et Messieurs,
A travers le thème de cette édition, « L’information comme bien public » l’UNESCO entend mettre un accent particulier sur trois impératifs. A savoir :
- Des mesures pour assurer la viabilité économique des entreprises des médias ;
- Des mécanismes pour assurer la transparence des sociétés internet ;
- Le renforcement des capacités en matière d’éducation aux médias et à l’information.
Le thème de cette année sous-entend que le journaliste doit donner une information de qualité. Sur ce point précis, l’État a créé la Commission d’accès à l’Information d’Intérêt et aux Documents Publics (Caidp), Autorité administrative indépendante pour rendre facile l’accès à des documents publics. Mais dans les administrations et les sociétés publiques, les responsables continuent de brandir le foulard de la confidentialité.
Monsieur le Ministre, Mesdames et Messieurs,
Si l’on considère le premier impératif de l’UNESCO : « des mesures pour assurer la viabilité économique des entreprises des médias », beaucoup d’efforts restent à faire par la Côte d’Ivoire dans la quête de liberté de la presse, puisqu’aucune entreprise de notre secteur d’activité n’est aujourd’hui économique reconnue viable. Toutes ou presque, se meurent. Ce qui entraine par ricochet, une accumulation d’arriérés de salaire pour la plupart de nos confrères.
C’est pourquoi, M. le Porte-parole du Gouvernement, nous vous prions d’œuvrer pour la satisfaction de ces quelques doléances :
- La réinstauration de la subvention à l’impression. En effet depuis trois ans, le Fonds de Soutien et de Développement de la Presse (FSDP) éprouve des difficultés à donner aux entreprises de presse cette subvention.
- la prise du décret transformant le Fsdp en fonds de soutien aux médias qui rendrait alors les radios de proximité éligibles ainsi que la Presse numérique.
- L’octroi aux médias dans leur l’ensemble, de 0,1% du budget de l’Etat pour un meilleur fonctionnement.
- La société EDIPRESS n’étant plus en mesure d’assurer la distribution des journaux, il faut une reforme de cette entreprise qui favorisera l’entrée des propriétaires des journaux dans le capital.
- Monsieur le Ministre, nous comptons sur vous pour enfin mettre un terme définitif aux récurrentes grèves à Fraternité Matin, car la situation de difficulté de gestion de cette entreprise à capitaux publics, n’a fait que trop durer.
- Il vous faudra avoir un regard circonspect sur la cession du Groupe Olympe, laquelle cession qui devra se faire dans la transparence pour préserver les droits des travailleurs.
- Enfin, un soutien de 100 millions de FCFA a été promis par la FSDP, au départ, à MS MEDIAS lequel soutien n’a jamais été octroyé. Or c’est la seule assurance des professionnels des médias privés, qui a d’ailleurs sauvé de nombreuses vies. Monsieur le Ministre, pour nous acteurs des médias, cet instrument est absolument à sauvegarder.
Monsieur le Ministre, connaissant bien notre secteur d’activité, notre foi en vous est grande. Nous sommes convaincus que ces quelques doléances seront traitées avec diligence. Car, il y va de la survie des entreprises des médias, voire du métier de journaliste, en Côte d’Ivoire.
C’est sur cette note d’espoir que je vais clore mon propos.
Vive la liberté de la presse
Pour que vive l’INFROMATION COMME BIEN PUBLIC
Je vous remercie
Sam Wakouboué
Porte-parole des Organisations professionnelles
Porte-parole du Gouvernement ;
SEM L’Ambassadeur des Etats-Unis
SEM L’Ambassadeur du Pays-Bas
MME La Représentante et Chef du Bureau UNESCO ABIDJAN
MME La Présidente de la Commission nationale des Droits de l’Homme
M. Le DG de la RTI
M. Le DG de l’ISTC
M. Le Président du Conseil de Gestion du FSDP
M. Le Président de la CAIDP
MME La Directrice Exécutive du FSDP
Chers confrères des médias nationaux et internationaux,
Mesdames et messieurs,
Avant tout propos, permettez-moi, au nom de l’ensemble des acteurs des médias et en mon nom personnel, de féliciter Monsieur Amadou COULIBALY dit A’MS, ministre de la Communication, des médias et de la Francophonie, porte-parole du gouvernement, pour sa nomination en qualité de notre ministre de tutelle. Cette nomination est le fruit de plusieurs années d’efforts consacrés à l’information et à la communication aussi bien au service de la Présidence de la République que de la Côte d’Ivoire toute entière.
Monsieur le Ministre,
Vous êtes des nôtres. Avec vous, nous avons un avocat au sein du gouvernement. Comme le fut, le Premier ministre, Hamed Bakayoko de regretté mémoire. Soyez-en remercié.
Mes remerciements vont également à l’endroit de Mme Anne Lemaistre, représentant-résident de l’UNESCO, partenaire privilégié, et tous les partenaires grâce à qui nous organisons chaque année cette journée consacrée à la liberté de la presse.
J’associe à ces remerciements,
Ses Excellences Ambassadeurs,
Le Directeur général de la RTI dont le stade la Haute Fréquence nous accueille ce matin,
Monsieur le Ministre, Mesdames et Messieurs,
A l’instar des autres pays du monde, la Côte d’Ivoire célèbre ce matin, la 28ème journée mondiale de la Liberté de la Presse. Une journée (le 3 mai) proclamée par l’Assemblée générale des Nations unies afin de sensibiliser sur l’importance de la Liberté de la presse et rappeler aux gouvernements, leur obligation de respecter et de faire respecter le droit à la liberté d’expression consacré par l’article 19 de la déclaration universelle des Droits de l’Homme.
Chers acteurs des médias,
C’est le lieu ici, pour nous, de nous interroger :
En 2020, en Côte d’Ivoire, Les journalistes ont-ils exercé librement leur métier et dans les conditions décentes de travail ?
Le classement de Reporter Sans Frontière (RSF) semble donner une esquisse de réponse à cette interrogation.
En effet pour son classement de l’année 2021, RSF positionne la Côte d’Ivoire au 66èmerang sur 180 pays, contre 68ème en 2019 et 71ème en 2018.
Notre pays gagne ainsi 2 points.
Au niveau de l’écosystème des médias, ces derniers mois ont été marqués par certaines actions positives posées par les pouvoirs publics ivoiriens.
On peut noter :
- l’application effective de la suppression des peines privatives de liberté pour les délits de presse (aucun journaliste n’est emprisonné en Côte d’Ivoire) ;
- Le financement de la construction de la salle de conférence de la Maison de la Presse d’Abidjan (MPA) ;
- L’effectivité de la libéralisation de l’espace audiovisuelle avec l’octroi de la licence de diffusion de plusieurs chaines de télévision.
Monsieur le ministre, pour nous,
Ces acquis sont la face visible de l’iceberg dans la quête de la liberté de la presse. Car celle-ci reste toujours menacée en Côte d’Ivoire.
En effet, alors que la peine privative de liberté est consacrée désormais, dans notre pays, les journalistes sont cependant encore interpelés et déférés devant le Procureur de la République, après plusieurs heures d’interrogatoire à la brigade de recherche de la Gendarmerie nationale, dans des conditions pas toujours élégantes.
A titre d’exemple, en 2020, des journalistes ivoiriens ont été victimes de ces pratiques.
ü Il s’agit notamment de Gbané Yacouba et Barthélemie Téhin du quotidien Le Temps, de Cissé Sindou et Marc Dossa de Génération Nouvelles.
A ces cas, il faut ajouter ceux des journalistes menacés ou brutalisés dans l’exercice de leur métier.
Dont ces cas les plus révoltants :
ü Le Journaliste Claude Dassé, Secrétaire général de l’UNJCI, chargé des syndicats qui a été l’objet de violences préméditées de la part d’un agent d’encadrement de la Maison d’Arrêt et Correction d’Abidjan (MACA), le sieur Koné Kassoum, alias la Machine. Monsieur le Ministre, nous sommes malheureusement encore en attente de l’ouverture de ce procès.
ü Le 3 novembre 2020, des policiers ont arrêté Yao Alex Hallane Clément au domicile du président du PDCI, Henri Konan Bédié, un journaliste de la chaîne de télévision privée PDCI 24. Ils l’ont battu et détenu durant des heures, avant d’être relâché suite à la pression du président de l’UNJCI.
ü Par ailleurs, le 9 novembre 2020, des policiers en civil ont arrêté Stéphane Beti, un reporter de l’Agence de Presse Panafricaine, une agence de presse privée basée au Cameroun, alors qu’il faisait un reportage sur les manifestations à Yopougon, dans la banlieue d’Abidjan. Ils l’ont battu, puis conduit à un poste de police. Après l’intervention des dirigeants syndicaux du SYNAPP-CI, de l’UNJCI et l’Association de la presse étrangère en Côte d’Ivoire (APECI), la police a libéré Beti sans charge vers 17h00.
Mesdames et Messieurs,
A travers le thème de cette édition, « L’information comme bien public » l’UNESCO entend mettre un accent particulier sur trois impératifs. A savoir :
- Des mesures pour assurer la viabilité économique des entreprises des médias ;
- Des mécanismes pour assurer la transparence des sociétés internet ;
- Le renforcement des capacités en matière d’éducation aux médias et à l’information.
Le thème de cette année sous-entend que le journaliste doit donner une information de qualité. Sur ce point précis, l’État a créé la Commission d’accès à l’Information d’Intérêt et aux Documents Publics (Caidp), Autorité administrative indépendante pour rendre facile l’accès à des documents publics. Mais dans les administrations et les sociétés publiques, les responsables continuent de brandir le foulard de la confidentialité.
Monsieur le Ministre, Mesdames et Messieurs,
Si l’on considère le premier impératif de l’UNESCO : « des mesures pour assurer la viabilité économique des entreprises des médias », beaucoup d’efforts restent à faire par la Côte d’Ivoire dans la quête de liberté de la presse, puisqu’aucune entreprise de notre secteur d’activité n’est aujourd’hui économique reconnue viable. Toutes ou presque, se meurent. Ce qui entraine par ricochet, une accumulation d’arriérés de salaire pour la plupart de nos confrères.
C’est pourquoi, M. le Porte-parole du Gouvernement, nous vous prions d’œuvrer pour la satisfaction de ces quelques doléances :
- La réinstauration de la subvention à l’impression. En effet depuis trois ans, le Fonds de Soutien et de Développement de la Presse (FSDP) éprouve des difficultés à donner aux entreprises de presse cette subvention.
- la prise du décret transformant le Fsdp en fonds de soutien aux médias qui rendrait alors les radios de proximité éligibles ainsi que la Presse numérique.
- L’octroi aux médias dans leur l’ensemble, de 0,1% du budget de l’Etat pour un meilleur fonctionnement.
- La société EDIPRESS n’étant plus en mesure d’assurer la distribution des journaux, il faut une reforme de cette entreprise qui favorisera l’entrée des propriétaires des journaux dans le capital.
- Monsieur le Ministre, nous comptons sur vous pour enfin mettre un terme définitif aux récurrentes grèves à Fraternité Matin, car la situation de difficulté de gestion de cette entreprise à capitaux publics, n’a fait que trop durer.
- Il vous faudra avoir un regard circonspect sur la cession du Groupe Olympe, laquelle cession qui devra se faire dans la transparence pour préserver les droits des travailleurs.
- Enfin, un soutien de 100 millions de FCFA a été promis par la FSDP, au départ, à MS MEDIAS lequel soutien n’a jamais été octroyé. Or c’est la seule assurance des professionnels des médias privés, qui a d’ailleurs sauvé de nombreuses vies. Monsieur le Ministre, pour nous acteurs des médias, cet instrument est absolument à sauvegarder.
Monsieur le Ministre, connaissant bien notre secteur d’activité, notre foi en vous est grande. Nous sommes convaincus que ces quelques doléances seront traitées avec diligence. Car, il y va de la survie des entreprises des médias, voire du métier de journaliste, en Côte d’Ivoire.
C’est sur cette note d’espoir que je vais clore mon propos.
Vive la liberté de la presse
Pour que vive l’INFROMATION COMME BIEN PUBLIC
Je vous remercie
Sam Wakouboué
Porte-parole des Organisations professionnelles