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Santé Publié le vendredi 25 juin 2021 | Abidjan.net

Covid-19, Coopération économique : l’ambassadeur WAN Li évoque les actions de la Chine en Côte d’Ivoire et en Afrique (Entretien)

© Abidjan.net Par DR
L’ambassadeur de Chine en Côte d’Ivoire, Wan Li
Dans une interview exclusive accordée à Abidjan.net, l’ambassadeur de Chine en Côte d’Ivoire, Wan Li évoque la crise sanitaire du Covid-19, la coopération sino-ivoirienne, les principaux investissements chinois en Afrique et la célébration des 100 ans du parti communiste chinois. Entretien.


Dès le début de la crise sanitaire du COVID-19, la Chine a fait don de masques à la Côte d’Ivoire et dépêché une mission de médecins chinois à Abidjan pour un partage d’expérience. Plus d’une année après, il y-a-t-il eu d’autres actions qui ont été menées en faveur de la Côte d’Ivoire ?


Depuis l’apparition de la COVID-19, la Chine et la Côte d’Ivoire ont fait preuve d’une grande solidarité et travaillé ensemble pour lutter contre ce fléau. En plus des dons de masques et de la mission de médecins chinois dont vous venez de parler, la partie chinoise a aussi fait don de respirateurs et de kits de diagnostic à la partie ivoirienne. Le gouvernement chinois a pris des mesures pour que les ressortissants ivoiriens résidant en Chine puissent se faire vacciner gratuitement sur base volontaire. Par ailleurs, la Chine a décidé d’offrir à la Côte d’Ivoire 100 mille doses de vaccins chinois. Ce don sera remis à la partie ivoirienne demain.


La Chine a-t-elle participé au dispositif COVAX de l’OMS ? Quel est aujourd’hui votre regard sur cette initiative mondiale ?


La Chine soutient le dispositif COVAX et y participe activement. Nous avons annoncé que nous fournirions dans la première étape 10 millions de doses de vaccins au COVAX dont le premier lot est déjà sorti de la chaîne de production le 31 mai. La Chine est le premier pays à proposer de faire des vaccins un bien public mondial et le met en œuvre activement. Nos efforts sont tout à fait cohérents avec le COVAX pour garantir que tous les pays aient un accès égal à des vaccins contre la COVID-19 appropriés, sûrs et efficaces. La partie chinoise continuera de travailler avec les autres parties pour promouvoir la distribution équitable des vaccins et contribuer à la riposte sanitaire à l’échelle mondiale.


Quels sont les principaux chantiers de la Chine en cours et ceux réalisés ces dernières années en Côte d’Ivoire ? Quel bilan en terme d’investissement ?


De nombreux projets ont déjà été accomplis ces dernières années, tels que le barrage de Soubré, l’autoroute Abidjan-Grand Bassam, l’extension du Port Autonome d’Abidjan, le Stade Olympique d’Ebimpé, le Lycée d’Excellence de Grand Bassam ainsi que le développement et la réhabilitation du réseau électrique de la Côte d’Ivoire.

D’autres grands chantiers sont en cours, comme le renforcement de l’alimentation en eau potable dans 12 villes à l’intérieur du pays, la zone industrielle PK24, l’autoroute Tiébissou-Bouaké, le quatrième et le cinquième ponts d’Abidjan et la construction d’une usine moderne de transformation de cacao.

En général, grâce au développement soutenu et rapide des relations bilatérales, la coopération entre la Chine et la Côte d’Ivoire ont donné des fruits abondants dans divers domaines dont notamment les infrastructures, le sport, l’agriculture, la santé et l’éducation.


Dans les relations avec le continent africain, aujourd’hui, quelles sont les priorités ?


Actuellement, aider les pays africains à lutter contre la pandémie de COVID-19 et à relancer leurs économies est une priorité dans la coopération sino-africaine. L’année dernière, la Chine a offert aux pays africains des dons en matériel y compris des masques, des kits de dépistage et des respirateurs, envoyé des équipes d’experts médicaux pour lutter contre la pandémie et lancé en avance la construction du siège de CDC en Afrique. Depuis le début de cette année, la partie chinoise a commencé de fournir des vaccins chinois anti-COVID-19 aux 34 pays africains. D’ailleurs, la Chine a déclaré son soutien en faveur de l’Afrique pour la revendication légitime de lever les brevets des vaccins anti-COVID-19.

Au niveau de la reprise économique, la Chine a pris une part active à l’Initiative du G20 sur la suspension du service de la dette en signant des accords ou en concluant des consensus avec 19 pays africains, et a annulé, dans le cadre du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA), les prêts sans intérêts arrivant à échéance fin 2020 de 15 pays africains. En ce sens, la Chine a réalisé le plus grand montant d’allégement de la dette au sein du G20. En mai 2021, la Chine a lancé conjointement avec les pays africains et l’UA l’Initiative sur le partenariat pour le développement de l’Afrique, en vue de rassembler toutes les forces pour le redressement et le développement de l’Afrique après la pandémie.


Quel bilan des investissements de la Chine en faveur de l’Afrique ?


Les investissements chinois en Afrique ont porté des fruits abondants. Jusqu’à aujourd’hui, la Chine a construit en Afrique plus de 6 000 kilomètres de chemin de fer, plus de 6 000 kilomètres de routes, ainsi que près de 20 ports et plus de 80 grandes centrales d’électricité. Elle a aidé l’Afrique à construire sous forme de don plus de 130 installations médicales, 45 stades et plus de 170 écoles. En 2015, à l’occasion du Sommet de Johannesburg du FCSA, la Chine et l’Afrique ont convenu les « dix programmes de coopération », comprenant 10 domaines importants qui sont l’industrie, l’agriculture, l’infrastructure, la finance, le développement vert, le commerce et l’investissement, la lutte contre la pauvreté et l’amélioration du bien-être des populations, la santé publique, le développement humain et culturel, la paix et la sécurité. Afin de promouvoir la mise en œuvre desdits programmes, la Chine a fourni à l’Afrique un appui financier à hauteur de 60 millards de dollars, qui a été mis en exécution ou effectué en prenant des dispositions avant la tenue du Sommet de Beijing du FCSA en 2018. Durant le Sommet de Beijing, la Chine a promis, sur la base des « dix programmes de coopération », de travailler en étroite coopération avec l’Afrique pour mettre en œuvre en priorité « huit initiatives majeures » dans les trois ans à venir et au-delà. Ces huit initiatives majeures, qui se concentrent sur la promotion industrielle, l’interconnexion des infrastructures, la facilitation du commerce, le développement vert, le renforcement des capacités, la santé, les échanges humains et culturels, la paix et la sécurité, permettent de porter à l’Afrique un soutien financier supplémentaire à hauteur de 60 millards de dollars. Actuellement, le taux de réalisation de ces « huit initiatives majeures » dépasse 85%.


Le prochain sommet Chine-Afrique pourrait se tenir d’ici à la fin de l’année. Quel pourrait-être l’axe principal de ce rendez-vous ?


La prochaine conférence du FCSA est prévu à la fin de cette année, au Sénégal. La Chine et l’Afrique continueront d’approfondir la coopération dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route », de renforcer la synergie entre les stratégies de développement des deux parties et de mettre en place des mesures de coopération ciblées dans les domaines prioritaires tels que la santé, l’investissement, le commerce, l’industrialisation, la sécurité agricole, le changement climatique, la paix et la sécurité, les ressources humaines et l’économie numérique. Nous sommes prêts à saisir les opportunités survenues dans la création d’une nouvelle dynamique de développement en Chine et le lancement de la Zone de libre-échange continentale africaine, à mettre en œuvre des projets de coopération de haut standard et profitable au bien-être du peuple, à soutenir l’intégration du continent africain et son industrialisation ainsi que son développement autonome et durable, afin d’apporter plus de bénéfices aux populations de la Chine et de l’Afrique.


Le parti Communiste chinois célèbre cette année 100 ans d’existence. Quels sont les acquis pour la Chine ?


Il y a une semaine, j’ai publié à la « Fraternité Matin » un article, dans lequel j’ai présenté les trois réalisations historiques accomplies par le Parti Communiste Chinois en rassemblant et en dirigeant le peuple chinois au cours des 100 ans depuis sa création. Premièrement, après des guerres sanglantes de 28 ans, créer en 1949 la République Populaire de Chine. Deuxièmement, conduire la plus large et la plus profonde transformation sociale jamais connue dans l’histoire de la nation chinoise, instituer le régime socialiste fondamental du pays en 1956 et jeter une base politique et institutionnelle solide pour les progrès réalisés en Chine contemporaine. Troisièmement, promouvoir sans cesse la réforme et l’ouverture vers l’extérieur depuis 1978, établir et continuer d’améliorer le socialisme à la chinoise, rassembler et diriger le peuple chinois pour achever sur tous les plans la construction d’une société de moyenne aisance.

La construction globale d’une société de moyenne aisance marque l’achèvement du premier des objectifs de « deux centenaires » lancés par le PCC. Se tenant à un nouveau point de départ historique, le PCC continuera de rassembler et de diriger le peuple chinois à déployer des efforts inlassables pour achever l’objectif du deuxième centenaire, à savoir de faire de la Chine un grand pays socialiste moderne, prospère, puissant, démocratique, hautement civilisé, harmonieux et beau, d’ici 2049 au moment du centenaire de la fondation de la République Populaire de Chine. J’ai pleine confiance en l’avenir de la Chine.


En terme de démocratie, la Chine est souvent pointé du doigt par les autres puissances notamment les États-Unis et la France….qu’est-ce qu’il en est ?


La démocratie est une valeur commune de toute l’humanité. Cependant, il y a de nombreuses formes de sa réalisation. La forme de démocratie poursuivie par un pays devrait être déterminée par son peuple à partir de sa propre réalité. La Chine poursuit la démocratie politique socialiste, dont la caractéristique la plus importante est la démocratie consultative. C’est la démocratie la plus large qui couvre tout le processus, s’adapte à la réalité nationale de la Chine et bénéficie du soutien du peuple. Comme les faits l’ont pleinement prouvé, la démocratie chinoise fonctionne bien en Chine. Selon le Pew Center, le taux de satisfaction des Chinois à l’égard du gouvernement en 2019 est de plus de 86%, qui est le plus élevé au monde et bien au-dessus de la moyenne mondiale de 47%.

Des pays occidentaux ne se sont jamais réellement souciés de la cause démocratique en Chine. Ils ont pris la démocratie comme un outil politique pour s’ingérer dans les affaires intérieures de la Chine, ternir l’image de la Chine et la réprimer. En fait, la discrimination raciale, le désordre lors des élections et la mauvaise performance dans la lutte contre la pandémie de COVID-19 dans ces pays occidentaux ont tous révélé des failles dans la démocratie occidentale. Par conséquent, j’espère que ces pays occidentaux gèreront bien leurs propres affaires et résoudront leurs propres problèmes internes, plutôt que de recourir fréquemment à l’idée de la démocratie pour accuser sans fondement des pays en développement.

Par R. Kra et D. Assoumou

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