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Société Publié le lundi 9 août 2021 | Ministères

Ateliers sur la sécurité routière : le discours du ministre des transports, Amadou Koné

© Ministères Par DR
Ateliers sur la sécurité routière : le discours du ministre des transports, Amadou Koné
Des ateliers sur la sécurité routière organisés par le ministère des transports ont été ouverts ce 09 août 2021 au Radison Blu d’Abidjan

Monsieur le Directeur de Cabinet,

Mesdames et Messieurs les Directeurs centraux et chefs de services,

Mesdames et Messieurs acteurs du transport routier,

Mesdames et Messieurs distingués invités

Chers participants

Mesdames et Messieurs de la Presse

Mesdames et Messieurs

 

Avant tout propos, je voudrais vous remercier tous pour votre participation aux ateliers que nous organisons ce jour dans le cadre de la préparation de l’importante campagne de sensibilisation à la sécurité routière que nous entamons dès demain sur l’ensemble du territoire national.

 

Conscient de la gravité de la situation sur nos routes et face à la recrudescence des accidents graves dans notre pays, le Président de la République SEM Alassane OUATTARA a, au cours du Conseil des Ministres du 28 avril 2021, instruit Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement à l’effet d’organiser un comité interministériel en vue d’identifier et mettre en œuvre de façon urgente, un plan de lutte. Ce comité s’est réuni le jeudi 04 juin dernier et a validé le principe de la mise en œuvre dès le 1er août 2021 du plan proposé.

 

 

I-    Situation de la sécurité routière en Côte d’Ivoire

 

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’on enregistre chaque année dans le monde près 1,3 million de morts dans les accidents de la circulation routière et plus de 50 000 000 de blessés ou invalides en sus des pertes économiques.

 

La région africaine, avec seulement 2% du parc automobile mondial, enregistre un taux de décès de 26,6 pour 100 000 habitants alors que la moyenne mondiale se situe autour de 17,4%.

 

Même si la Côte d’Ivoire enregistre chaque année un taux de 24 décès pour 100 000 habitants (Source OMS), chiffre en dessous de la moyenne africaine, la situation de la sécurité routière y demeure préoccupante. En effet, au cours des 5 dernières années, on a pu dénombrer en moyenne par an, plus de 12 000 accidents corporels, 1200 tués et plus de 21 000 blessés pour un coût économique estimé à 3% du PIB.

 

En termes d’évolution, sur la période allant de 2013 à 2019, l’on observe un accroissement de :

Ø  21% pour les accidents ;

Ø  37% pour les blessés ;

Ø  79% pour les tués.

Les piétons et les usagers des motos et tricycles représentent 60% des tués contre 40% pour les passagers des autres véhicules.

 

S’agissant des causes, il faut noter que trois (03) types de véhicules totalisent 72 % des décès :

-       les 2 et 3 roues sont responsables de 25% des tués ;

-       les véhicules particuliers sont responsables de 24% des tués ;

-       les minicars et autocars sont responsables de 23% des tués.

 

Face à ce triste tableau, le Gouvernement a pris des initiatives dont :

-       la réforme de la Commission Nationale de Sécurité Routière (CNSR) (Décret 2017-71 du 1er février 2017) ;

-       la création et l’équipement de la Police Spéciale de Sécurité Routière (PSSR) (Arrêté n°072 du 05 avril 2016) ;

-       la création de l’Autorité pour la Mobilité Urbaine (AMUGA) dans le Grand Abidjan et de l’Autorité de Régulation du Transport Intérieur (ARTI (Décret 2019-100 du 30 janvier 2019 et Décret 2019-101 du 30 janvier 2019) ;

-       l’institution de l'audit systématique de sécurité routière (décret n°2015-653 du 23 septembre 2015) dans les projets routiers avec agrément des auditeurs de sécurité routière (arrêté n°0012 du 14 mars 2019) ;

-       l’institution d’un nouveau code de la route (Décret 2016-864 du 3 novembre 2016) ;

-       le rajeunissement du parc automobile (décret n°2017-792 du 06 décembre 2017 et décret n°2017-793 du 06 décembre 2017) ;

-       l’adoption d’un nouveau cahier de charges du contrôle technique automobile (Arrêté n°016/MT/CAB du 14 avril 2020) ;

-       l’adoption et la mise en œuvre en cours d’un nouveau Programme National de Formation des candidats au permis de conduire (Arrêté n°82 du 25 novembre 2019) ;

-       la dématérialisation en cours du processus d’évaluation des candidats du permis de conduire ;

-       l’institution d’une Attestation de Capacité Professionnelle pour les transporteurs et du Certificat d’Aptitude de Conducteur Routier (Décret 2015-269 du 22 avril 2015 et Décret 2016-864 du 3 novembre 2016) ;

-       la reprise des activités de la Commission Technique de Retrait du permis de conduire ;

-       l’approbation par le Conseil des Ministres de la concession pour la mise en place du Système de Transport Intelligent (Décret 2021-64 du 3 février 2021) ;

-       l’institution d’un système de gestion intégrée de production des documents de transport depuis 2014 ;

-       les audits de sécurité routière sur certains axes : Abidjan - Ouangolo (A3),

Abidjan - Noé (A100) avec installation de dispositifs de sécurité routière sur lesdits axes (ralentisseurs) ;

-       la réinstauration de plages horaires pour la circulation des véhicules Poids lourds ;

-       la formation des moniteurs à l’enseignement du nouveau Programme National de Formation (PNF) à la conduite automobile ;

-       la professionnalisation d’environ 8.000 acteurs du transport routier (gestionnaires et conducteurs).

 

En dépit des mesures énumérées ci-dessus, la réussite et l’efficacité de la lutte contre les accidents de la circulation routière, nécessitent la levée des contraintes ci-après :

-       un cadre institutionnel de gestion de la sécurité routière inadapté ;

-       une coordination insuffisante des actions des acteurs de la sécurité routière ;

-       une répression insuffisante des infractions au code de la route contribuant à aggraver l’incivisme des usagers ;

-       l’insuffisance des équipements de sécurité routière et d’information des usagers notamment, les panneaux de signalisation et les marquages au sol sur les routes ;

-       une prise en compte insuffisante des préoccupations de sécurité routière dans la conception, la construction, l’exploitation, l’aménagement et l’entretien des routes (aires de repos et de stationnement, pistes cyclables, ralentisseurs, cheminement piétonnier, tracés etc.) ;

-       le manque de suivi de la mise en œuvre des actions de sécurité routière issues des audits ;

-       la faible mise en œuvre de l’éducation à la sécurité routière en milieu scolaire ;

-       l’insuffisance des campagnes de sensibilisation des acteurs ;

-       la vétusté du parc automobile ;

-       un faible taux de fréquentation des centres de visite technique automobile (seulement 1/3 des véhicules effectuent la visite technique automobile) ;

-       la prolifération des motos et tricycles (2 et 3 roues) comme nouveau mode de transport ;

-       la prise en charge insuffisante des victimes des accidents de la route.

 

L’analyse des causes des accidents récents fait ressortir les principaux enseignements suivants :

-       les zones les plus accidentogènes concernent 04 principaux tronçons, dont les axes Abidjan-Ouangolodougou, Abidjan–Abengourou, Abidjan–Bonoua–Noé, Daloa-Bouaflé-Yamoussoukro ;

-       la situation particulière des accidents au niveau du District d’Abidjan qui concentre 52 % des accidents ;

-       la prolifération des motos et tricycles (2-3 roues) dont l’accidentalité est en pleine croissance ;

-       l’utilisation du gaz butane comme carburant dans les véhicules.

 

Pour apporter une solution globale à toutes ces problématiques, le Plan stratégique élaboré pour 2021-2025, a retenu les axes prioritaires suivants :

-       l’amélioration du cadre institutionnel de gestion et de coordination de la sécurité routière ;

-       la protection des usagers vulnérables ;

-       l’assurance d’une mobilité sûre dans les zones urbaines ;

-       la réduction de l’accidentalité des axes interurbains ;

-       l’amélioration des comportements des conducteurs ;

-       l’amélioration de la sécurité des transports en commun et de marchandises ;

-       l’amélioration de la prise en charge des victimes d’accidents.

 

II-  Les attentes du Ministère des Transports

 

Dans l’immédiat et à court terme, il a été décidé par le gouvernement, outre des mesures d’ordre réglementaire et institutionnel, des actions concrètes à mettre rapidement en œuvre pour réduire l’accidentalité du réseau routier ivoirien :

 

Pour les axes accidentogènes :

-       renforcement de la signalisation routière (verticale et horizontale) sur les axes interurbains ;

-       installation de portiques avec des panneaux à messages variables pour sensibiliser les usagers sur les véhicules en mauvais stationnement ;

-       acquisition de radars fixes et mobiles embarqués reliés à un centre de traitement d’informations ;

-       extension du Système de Transport Intelligent sur les axes accidentogènes 

-       enlèvement rapide des véhicules en panne ou accidentés par un service de dépannage 24h/24.

 

Pour le cas spécifique du District d’Abidjan :

-       lancement d’une campagne de sensibilisation et de répression pour les défauts de visite technique et documents de transports ;

-       renforcement de la signalisation routière (verticale notamment les panneaux de limitation de vitesse et horizontale notamment les passages cloutés) sur les voies urbaines ;

-       renforcement du contrôle sur les camions et les véhicules de transport en commun (taxis-compteurs, minibus « gbakas », taxis collectifs « woro-woro » ) ;

-       démarrage de la vidéo-verbalisation.

 

En ce qui concerne les motos et tricycles (2 et 3 roues) :

-       immatriculation et visite technique obligatoires de tous les véhicules motorisés y compris les 2 et 3 roues (quelle que soit la cylindrée dans les grandes agglomérations) ;

-       mise en place d’un plan de circulation spécifique pour les motos et tricycles avec

-       des panneaux de signalisation adéquats dans le District d’Abidjan ;

-       déploiement effectif de la SOTRA à l’intérieur du pays ;

-       obligation de détenir le permis A pour les conducteurs des motos et tricycles ;

-       port obligatoire du casque pour les conducteurs des motos et tricycles ;

-       Equipement d’accessoires (rétroviseur, avertisseur sonore, gilet réflectorisant, gants…) ;

-       mise en place d’une réglementation spécifique applicable aux motos et tricycles affectés aux livraisons de colis.

 

En ce qui concerne l’utilisation du gaz butane dans les véhicules :

-       sensibilisation des usagers du transport sur l’interdiction formelle de l’utilisation du gaz butane comme source d’énergie dans les véhicules ;

-       le démantèlement de tous les sites clandestins d’approvisionnement des véhicules en gaz butane ainsi que tous les réseaux d’installation artisanale du système de carburation par gaz ;

-       interpellation des structures techniques agréées par le Ministère des Transports pour les visites techniques au respect de la réglementation en vigueur interdisant l’usage du gaz butane comme source d’énergie dans les véhicules.

 

 

En ce qui concerne la sureté des véhicules :

-       mise en œuvre rapide du nouveau cahier de charges pour la visite technique adopté en 2019, afin de résorber les dysfonctionnements ;

-       obligation pour tous les véhicules de disposer de plaques sécurisées et lisibles ;

-       sanction des automobilistes dont le véhicule ne dispose pas de visite technique à jour ;

 

En ce qui concerne la sécurité des infrastructures :

-       instauration de l’audit de sécurité routière préalable à la mise en circulation de toutes les infrastructures routières entièrement réhabilitées ou nouvellement réalisées ;

-       renforcement de la signalisation routière et sur les principaux axes interurbains accidentogènes ;

-       construction de passerelles pour piétons

Les autres actions prioritaires à mettre rapidement en œuvre concernent :

-       l’amélioration de la gouvernance ;

-       la prise en charge efficace des victimes d’accidents ;

-       l’amélioration de la sécurité des usagers par la formation.

 

 

Mesdames et Messieurs,

 

Comme vous constatez le plan quinquennal 2021-2025 est ambitieux, concret et se veut exhaustif.

Sa mise en œuvre requiert l’adhésion de tous et c’est pour quoi une phase importante de sensibilisation massive est nécessaire avant la répression qui démarrera le mois prochain.

 

Je voudrais à ce stade de mon propos et au nom du Gouvernement, vous remercier tous pour votre apport dans la lutte contre ce fléau.

 

Les ateliers auxquels vous êtes conviés ont pour objet d’une part, de vous permettre de vous approprier la stratégie de sécurité routière et d’autre part de mener avec nous une sensibilisation coordonnée des populations.

 

Tout en vous souhaitant d’excellents travaux, je déclare ouverts les ateliers d’information et de formation à la sensibilisation sur la sécurité routière.

 

Je vous remercie de votre aimable attention

 

Amadou KONE

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