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Société Publié le samedi 9 octobre 2021 | APA

Plus de 1 000 personnes déguerpies d'un site dans l'Ouest d'Abidjan (témoins)

© APA Par Serges T.
Opération de déguerpissement à Adjamé Macaci
Mercredi 17 Février 2016. Abidjan. L`opération de déguerpissement des occupants du site de la casse d`Adjamé Macaci a débuté sous forte surveillance policière.

Plus de 1 000 familles installées sur un site de 14,69 hectares, à Yopougon Banco Nord extension ll, dans l'Ouest d'Abidjan, ont été déguerpies, ont rapporté des témoins sur place à APA.


C'est plus de 1 000 familles, voire 2 000 dont les habitations ont été détruites par les bulldozers affectés sur les lieux par la mairie de Yopougon, a indiqué l'imam Adama Rouamba, dont la mosquée a été rasée.


"Ils n'ont pas été cléments", a déclaré l'imam Adama Rouamba, qui soutient que cet espace est un domaine de l'Etat, sur lequel ont été installés des ferrailleurs. Mais, la mairie a commencé à déguerpir depuis mercredi les riverains.  


Selon Me Brahima Coulibaly, vice-président du Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH), les ferrailleurs qui se trouvaient là où est bâti le CHU de Yopougon, ont été délocalisés dans les années 80 à 87 sur ce site qui fait partie de la "zone industrielle", un domaine de l'Etat. 

"Ce n'est donc pas la propriété de la mairie", a clamé Me Brahima Coulibaly, indiquant que les occupants ont entrepris des procédures pour voir si l'Etat pouvait leur attribuer cela, mais cet élan a été freiné par la mairie qui devrait diligenter une enquête de commodo incommodo. 

Les anciens maires, soutiendra-t-il, ont appuyé la démarche des riverains avec des courriers afin que l'espace soit loti, faisant observer que "c'est au moins 3 000 familles" qui résidaient sur ce site de 14 hectares. 


En août 2021, le ministère de la Construction, engagé dans le processus de morceler et d'attribuer le terrain à ces ferrailleurs, a fait inspecter l'espace par le service de la topographie pour délimiter, le service de l'assainissement et celui du cadastre pour donner le statut du terrain.


A la suite de cela, le ministère a saisi par courrier la mairie pour faire une enquête de commodo incommodo, mais le 6 août 2021, la mairie a selon l'avocat envoyé des mises en demeure à déguerpir les occupants, au lendemain de la réception du courrier du ministère de l'Urbanisme. 

Regroupés au sein de l'Association des résidents de Banco Nord extension ll, les riverains ont déjà gagné un procès jusqu'à la Cour suprême contre certaines personnes privées qui les avaient assigné au tribunal pour posséder l'espace.

Les choses vont se dégrader lorsqu'en septembre 2021, les agents de la mairie ont mis des croix indiquant "à détruire". L'avocat assigne alors la mairie, devant le juge des référés pour trouble dans la jouissance de l'espace. En attente du procès, le 11 octobre 2021, la mairie a déguerpi ces habitants.


"Depuis, hier (mercredi) ils ont commencé à casser. C'est la désolation, en pleine rentrée scolaire et en pleine période de pluie et c'est traumatisant", a déclaré Me Brahima Coulibaly qui était aux côtés des victimes. 

Coulibaly Sinaly, conseiller spécial du président de l'Association des résidents du Banco extension Nord, une organisation légalement constituée depuis les années 90, rapporte que ce site comporte 273 lots.

"Nous nous sommes retrouvés sur le site par le biais du ministère de l'Industrie, en 1987, et ce site fait partie de la zone industrielle" où des artisans ferrailleurs ont été installés, a-t-il précisé, mentionnant que les résidents ont demandé le morcellement pour usage d'habitation.


Interrogé, un responsable de la mairie, a situé le contexte du déguerpissement. Selon M. Bakary Cissé, chef du service média et multimédia, cet "espace est une réserve administrative" qui est "squattée" par ces occupants. 

Depuis le mois d'août 2021, les riverains ont reçu des mises en demeure afin de libérer les lieux, a-t-il mentionné, avant de faire savoir que cet espace est "destiné à recevoir des infrastructures socio-éducatives". 


AP/ls/APA

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