Abidjan, Le collectif des chercheurs du Laboratoire national d’appui au développement agricole (LANADA) déplore, dans un communiqué transmis à l’AIP, la perte de leur profil de carrière académique à travers le Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES), suite aux mesures prises par leur hiérarchie.
Leurs dossiers de candidature pour l’évaluation périodique au CAMES n’ont pas été considérés au titre de l'année 2020-2021. La partie institutionnelle des dossiers de candidature n’ayant pas été signée par la directrice de LANADA, Dr Amatcha-Lepry Charlotte. "Il est inadmissible de vivre une telle situation qui compromet notre avenir", déplore un chercheur de cette institution.
"Cet établissement est la seule structure dédiée à la recherche vétérinaire, en Côte d’Ivoire", rappelle-t-on. Pour les chercheurs, la nouvelle direction dit ne pas reconnaitre sa structure créée en 1991 comme un centre de recherche. Ce que récuse les chercheurs dans ledit communiqué.
Les démarches administratives des chercheurs promus au grade supérieur par le CAMES restent bloquées au niveau de la direction des ressources humaines et de la formations (DRHF) du ministère de l’Agriculture et du Développement rural (MINADER), souligne le communiqué.
Les dossiers n’ayant pas été entérinés par la DRHF du MEMINADER sous prétexte que la nouvelle direction du LANADA a refusé d’établir des certificats de prise de service pour les promus de la session du CAMES de l’année 2020.
Depuis 1999, le ministère de l’Enseignement supérieure et de la Recherche scientifique (MESRS) a ouvert aux cadres du LANADA un profil de carrière en tant que chercheurs. Depuis lors, cette institution propose régulièrement au CAMES des candidatures de chercheurs vétérinaires et aux cadres recrutés.
Selon ce collectif, ce sont, au total, 26 cadres chercheurs et la plupart des techniciens avec lesquels le travail de laboratoire s'effectue dans son ensemble, qui subissent cette situation inconfortable et démotivante, indique le communiqué.
"Etant la seule structure en Côte d’Ivoire dédiée à la recherche vétérinaire, l'affaiblissement ou sa disparition de ce centre d'expertise vétérinaire aura des répercussions désastreuses sur la profession vétérinaire et les autorités vétérinaires", précise le communiqué.
Au cas échéant, selon le collectif, il serait alors souhaitable que leur direction remette l’ensemble des chercheurs qu’elle utilise à la disposition du ministère de la Fonction publique pour une affectation dans d’autres structures de recherche en accord avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique .
« Ces cadres supérieurs pourraient faire valoir leurs expertises et leurs compétences ailleurs et poursuivre leur carrière pour le bénéfice de la recherche vétérinaire et le contrôle de qualité de certains produits agricoles spécifiques », conclut le communiqué.
Depuis sa date de création en 1991 jusqu’en 2011, le LANADA, en tant qu'établissement public national à caractère administratif (EPA), a été placé sous la tutelle du MIRAH. Il est sous la tutelle du ministère de l'Agriculture et du Développement rural depuis la prise du décret n° 2013-329 du 22 mai 2013.
Cet établissement compte cinq laboratoires nationaux et demeure une entité incontournable avec des références internationales dans le domaine de la santé publique vétérinaire. La direction de LANADA, jointe depuis le mois d'octobre 2021, n’a pas daigné donner son droit de réponse, suite à notre requête d'en savoir plus pour l’équilibre de l'information.
(AIP)
nmfa/fmo