Un spécialiste ivoirien des questions de finances publiques, Docteur Noula Lama, a demandé lundi 22 novembre 2021 lors d'un atelier de renforcement des capacités à Abengourou, aux organisations de la société civile (OSC) de jouer pleinement leur rôle de contrôle citoyen pour une meilleure gestion des deniers publics.
M. Lama a demandé à la société civile de prendre conscience que le cadre juridique des finances publiques ivoiriennes a évolué et donne droit au citoyen de participer à la gestion des actions publiques, et renforce son pouvoir de contrôle du citoyen.
La Côte d’Ivoire n’est plus sous le régime de la loi de 1959 qui reposait sur le budget des moyens et qui consistait à donner des moyens financiers aux services pour qu’ils puissent fonctionner sans attendre un objectif fixé au préalable. Cette situation, selon M. Lama, a conduit à une déperdition des ressources publiques et à une mauvaise gestion des deniers publics.
« Désormais, les choses ont changé et le pays est sous le régime de la loi de 2014 qui met en place un budget programme, un budget par objectif », a fait savoir le formateur. Il à souligné que le budget par objectif oblige les pouvoirs publics à satisfaire certains programmes, à atteindre les objectifs assignés au regard des ressources qui ont été mobilisées.
Il a ajouté que le budget programme a des exigences notamment en matière de contrôle, de redevabilité et de transparence. « Il s’agit donc pour tout citoyen et toute organisation de la société civile de demander aux gestionnaires des finances publiques de rendre compte », a insisté le docteur en droit, spécialiste des finances publiques.
La Côte d’Ivoire a adopté en janvier 2020, le budget programme comme mode de gestion budgétaire en vue d’instaurer une plus grande cohérence entre les objectifs de développement, les allocations budgétaires et les résultats à atteindre. Ce nouvel outil de gestion transparente et de planification privilégie la performance, tient compte des actions prioritaires à réaliser sous la contrainte des ressources matérielles, financières et humaines.
L’atelier de renforcement des capacités des OSC et des agents des finances publiques s’inscrit dans le cadre du projet « Finances publiques notre affaire à tous (FiPNAT) » conduit par Action pour la protection des droits de l’homme (APDH) Côte d’Ivoire et cofinancé par l’Union européenne et la fondation Konrad Adenauer (KAS).
(AIP)
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