Les chercheurs ivoiriens veulent s'engager davantage dans la lutte contre le Covid-19 en Côte d’Ivoire. Pour ce faire, ils ont décidé d’interpeller les pouvoirs publics sur la nécessité d’investir dans la recherche au niveau de cette pandémie.
Ils ont au cours d'un atelier dénommé le petit-déjeuner de l'innovation, qui a eu lieu ce mardi 23 novembre 2021 à Abidjan-Marcory, marqué leur désir de transcender les diagnostics et les questions cliniques habituels.
À en croire Dr Sangaré Yaya, Secrétaire général du Fonsti (Fonds national pour la Science, la Technique et l'innovation) , la Côte d’Ivoire regorge un capital humain de qualité capable d'apporter son expertise et sa valeur en matière de productions scientifiques sur la Covid-19 qui est considérée comme une véritable menace pour les systèmes de santé des pays africains compte tenu de l'insuffisance des structures de soins et du personnel médical dans la plupart de ces pays.
« Nous voulons qu’à travers le Fonsti, l’Etat donne des moyens à nos chercheurs pour davantage produire des connaissances sur les virus ou les variantes qui circulent en Côte d’Ivoire », a confié le secrétaire général du Fonsti.
« Les défis scientifiques et technologiques du Covid-19 en Afrique », c'est en effet le premier thème abordé le Pr Kakou-N'Gazoa Solange de l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire. Elle a, lors de son intervention, expliqué que les chercheurs africains doivent produire tout ce qui peut servir à lutter efficacement contre cette pandémie.
''L’Afrique est encore dépendante de l’Europe au niveau de la productivité. Elle doit accentuer les réformes sectorielles au niveau des Universités, des ministères et autres EPN (Ndlr : Établissements publics nationaux) afin de promouvoir les échanges scientifiques internationaux et régionaux. Mais également, augmenter les budgets de la recherche.'' a-t-elle soutenu.
Pour sa part, le Pr Yoro Blé Marcel de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, a planché sur ''l’approche socio-anthropologique des connaissances, attitudes et comportements des Abidjanais face au coronavirus''.
Selon lui, au sortir de cette étude, les résultats ont montré une méconnaissance de la forme asymptomatique du Covid-19 dans la population. Selon lui, 95% des participants à cette étude pensent que seuls les malades peuvent transmettre le Covid-19 et 58% des personnes sondées pensent ne jamais contracter le Covid-19 au regard de leur anticorps ''qu'ils pensent plus résistants'' .
À la fin, les intervenants ont fait des recommandations. Pour eux, il s'agit de sensibiliser sur la transmission du virus par des personnes asymptomatiques, de montrer la réalité de la covid-19 dans le pays non seulement par les images des malades, mais par le respect des mesures barrières par les autorités et personnel médical, de faire respecter les mesures barrières dans les transports en commun, les marchés et autres lieux publics; de sensibiliser plus spécifiquement les jeunes qui ne semblent pas être préoccupés par la maladie etc...
Cyprien K.