Les Technologies de l’information et de la communication révolutionnent l’accès aux services publics et facilitent le quotidien des populations
Éducation, santé, commerce… la transformation digitale touche tous les secteurs d’activité. En Côte d’Ivoire, on peut faire son inscription en ligne pour un concours de la Fonction publique, suivre des cours en ligne ou payer une facture par mobile money. Des opérations devenues banales.
Avec la digitalisation, l’accès aux services publics et le travail bien fait ne riment plus forcément avec déplacements et bureaux. L’impact du secteur du numérique sur le développement économique et social du pays se confirme. Et l’Etat, depuis quelques années, réalise des investissements importants qui permettent d’accélérer la maturité numérique.
Ainsi, le nombre d’abonnements aux réseaux mobiles a plus que doublé en moins de 10 ans, passant de 17 millions d’abonnés en 2011 à 37 millions en 2020.
Les prix moyens de la voix, du SMS et de la data ont baissé d’au moins 80% entre 2011 et 2020.
Le taux d’inclusion financière a atteint 70% en 2018, grâce à une forte contribution des services financiers mobiles.
Les transactions financières via le mobile money ont atteint 6 300 milliards de francs CFA en 2018.
La Côte d’Ivoire a démarré en 2014 la digitalisation les paiements de frais de scolarité dans le secondaire. Et déjà pour cette première année, 99% des 1,5 million d’élèves du pays ont payé leurs frais de scolarité de manière numérique.
La direction générale du trésor et de la comptabilité publique a mis en place les plateformes électroniques TrésorPay, TrésorMoney et Net-Collect Services qui visent à digitaliser le recouvrement des ressources.
Autant d’avancées qui permettent à différents secteurs d’activité de s’approprier les instruments de gouvernance qu’offrent les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC).
L’enseignement supérieur s’est inscrit dans cette dynamique, depuis 2015, par la création de l’Université virtuelle de Côte d’Ivoire (UVCI). L’Université virtuelle dispense une formation de qualité par téléenseignement, pour répondre efficacement à la demande croissante de l’enseignement supérieur, à travers les TIC.
L’UVCI a accueilli plus de 10 000 étudiants en 2020. Ses 47 enseignants dispensent plus de 250 cours en ligne par an, via plus de 25 plateformes numériques. Elle dispose d’une bibliothèque virtuelle d’environ 16 000 notices.
« Les étudiants suivent les cours depuis la maison. Les évaluations se déroulent en ligne tous les week-ends. Les professeurs sont qualifiés et la formation est de qualité », explique Elisée Bhellys Kouamé, développeur Web.
C’est d’ailleurs avec cette université que le Centre national d’oncologie et de radiothérapie Alassane Ouattara (CNRAO) de Cocody a lancé le 28 septembre 2020 la téléconsultation qui consiste à la mise en relation à distance de patients et de professionnels de santé, grâce aux TIC. Elle visait à assurer la continuité du suivi médical, réduire les risques d’infection des malades du cancer à la Covid-19 et éviter les longues attentes dans les salles de consultation.
« Plus de 50% des consultations en cancérologie se rapportent à la présentation des résultats, à des surveillances ou encore à des vérifications des résultats d’examens. On fait la même chose en téléconsultation. C’est vraiment avantageux pour des personnes qui doivent se déplacer trois fois dans le mois », se réjouit la directrice du CNRAO, Pr Judith Didi-Kouko.
Le dynamisme de l’écosystème du numérique a facilité le télétravail à de nombreuses entreprises confrontées à la Covid-19.
« La crise de la COVID-19 nous a appris à mettre en œuvre de nouveaux modes de travail, comme le télétravail. C’est une nouvelle organisation à laquelle il va falloir s’habituer, car les avantages d’une stratégie de travail à distance bien menée sont de loin supérieurs à ses inconvénients. Nous devons réfléchir, passé l’urgence de la lutte contre la Covid-19, à l’intégration de cette nouvelle donne dans nos stratégies d’entreprises », souligne le vice-président de la Confédération Générale des Entreprises de Côte d'Ivoire (CGECI), Ahmed Cissé.
Le télétravail est perçu comme une aubaine technologique pour des villes comme Abidjan. Il pourrait permettre de réduire, de façon significative, le nombre de déplacements estimé à 17 millions chaque jour et fluidifier, ainsi, la circulation.