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Société Publié le lundi 7 février 2022 | Abidjan.net

Bouaké : l'insécurité routière dans la ville au cœur d'un débat

© Abidjan.net Par DR
Bouaké : l'insécurité routière dans la ville au cœur d'un débat
Pour tenter de comprendre les causes de ce fléau de l'insécurité routière et recueillir des propositions de solutions, le Réseau des Femmes Journalistes et des professionnelles de la communication a convié une centaine de personnes à une rencontre d’échanges ce dimanche 06 février 2022 à Bouaké.

Pour tenter de comprendre les causes de ce fléau de l'insécurité routière et recueillir des propositions de solutions, le Réseau des Femmes Journalistes et des professionnelles de la communication a convié une centaine de personnes à une rencontre d’échanges ce dimanche 06 février 2022 à Bouaké.

La ville de Bouaké, située au centre de la Côte d’Ivoire, fait face à de sérieux problèmes d’insécurité routière. En effet, les cas d’accidents de la circulation sont légion. Ils s’accompagnent de blessés et même de nombreux cas de décès. Une situation qui provoque par moment des tensions et des manifestations dans la ville. Suite à des cas d’accidents le 07 août 2021, les étudiants de la ville sont rentrés en grève pour réclamer des mesures. Seulement, ces actions n’ont pas encore réussi à endiguer le phénomène.

Ainsi, pour comprendre les causes profondes de ces accidents dans lesquels sont majoritairement impliqués les deux roues, le Réseau des femmes journalistes et des professionnelles de la communication a organisé un débat public sur le sujet. Cette rencontre a vu la participation de Dr Biele Nourgo, président fondateur de la plateforme nationale Alliance pour la Paix en Côte d'Ivoire (APCI), Somé Abewan Christine, représentante des personnes en situation de handicap, Geue Signa, secrétaire général à la maison de la femme et Gnegnetcho Alice Silué, vice-présidente du groupe Cœurs unis et Gnamien Philippe, chef de service des transports terrestres, et inspecteur du permis de conduire de la Direction régional du transport. Plus d’une soixantaine d’invités ont pris par au débat qui fut très instructif. 


Après avoir posé le diagnostic afin me mettre le doigt sur les causes de ces accidents, les panélistes et les participants ont relevé entre autres le non-respect du code de route, les disfonctionnements dans le processus d’acquisition des permis de conduire font partie des causes des accidents de la route. L’une des raisons des attitudes récurrentes de défiance aux règles de bonne conduite serait l’influence des années de crise que la ville a connu avec la rébellion armée de 2002. En effet, il ressort de échanges que les valeurs sociétales ont été bouleversées au point où les jeunes ont aujourd’hui un goût prononcé de la prise de risque. « Bouaké vient de loin », n’arrêtait pas de rappeler un imam. Bouaké vient de loin et les jeunes ne veulent pas aller loin. Cette mère qui entend son fils lui dire : « je ne suis pas venu pour vivre longtemps » traduit bien cette manière désinvolte de vivre de jeunes qui roulent à moto sans aucune précaution, et défient chaque jour la mort. Résonne encore le désarroi déchirant de cette mère autre qui parle des parades à moto de jeunes brûlant tous les feux de tricolore et s’estimant protégés par Dieu s’ils échappent à la mort ; ou encore de cette tradition nouvelle de défilés de motos, les jeudis, jour de mariage… Les jeunes, avec les deux roues ou les tricycles, roulent, mettent leur vie en danger, et cela, en toute insouciance, avec parfois l’esprit embrumé et embrouillé par la consommation de drogues.  


Pour faire face à ce phénomène qui s’apparente de plus en plus à un véritable fléau, plusieurs recommandations ont été faites par les participants. En effet, si les uns préconisent une sensibilisation accrue, d’autres pensent qu’il faut passer à la phase de répression en punissant ceux qui ne respectent pas le code de la route. Toujours dans la recherche de solution, d’autres intervenants ont insisté sur l’éducation des jeunes et la lutte contre le chômage. Car disent-ils des jeunes qui n’ont pas de véritables perspectives d’avenir ne peuvent se soucier véritablement du bien de la société. Ils ne peuvent que fouler au pied les règles de la société. 

Comme l’imposent les articulations du projet, une session de formation des animatrices et animateurs des radios de proximité de la région a été animée par Marie-Laure Zakry et Zio Moussa sur la maitrise de l’animation des débats radiophonique et public. A l’issue de la formation, un débat radiophonique a été organisé par la radio Saphir de Bamba Karamoko, avec pour invités Koné Oumou, de la société civile et Fanny Brahima, directeur régional du Service civique du Gbêkê.


Notons que cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la troisième phase du projet de renforcement de la démocratie, de la gouvernance locale par la mise en place d’espaces de dialogues publics, initié par le Réseau des femmes journalistes et des professionnelles de la communication de Côte d’Ivoire. Ce projet financé par la coopération Allemande et la Deutsche Welle Akademie, est exécuté en partenariat avec l’Union des Radios de proximité de Côte d’Ivoire.

Bouaké accueillait ainsi la caravane « espaces de dialogue public » du ReFJPCI qui a démarré à Bonoua et est passé par Bingerville. Demain, la ville de Man accueillera les femmes journalistes. Les villes de Korhogo et de Divo sont inscrites au programme de cette activité débutée en décembre 2021.


Rk avec Sercom

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