Abidjan- Un trafiquant d’animaux, spécialisé dans l’abattage d’éléphant et le commerce de l’ivoire, KS Issouf, a été interpellé et condamné à Bondoukou (Nord-Est de la Côte d’Ivoire), au moment où il s’apprêtait à écouler son butin de chasse dans un restaurant.
Ce dernier a été interpellé avec en sa possession cinq défenses d’ivoire et une queue d’éléphant. Cette arrestation a été possible grâce à la collaboration entre l’Unité de lutte contre la criminalité transnationale organisée (UCT), la Direction de la police forestière et de l’eau du ministère des Eaux et Forêts (DPFE-MINEF), l’Office ivoirien des parcs et réserves (OIPR) et EAGLE-Côte d'Ivoire qui a apporté l’assistance technique.
Le braconnier procède à la chasse des éléphants depuis 2013 au sein du parc national de la Comoé. Les ivoires et la queue d’éléphant saisis sont en effet, le fruit du braconnage d’éléphants qu’il effectue au sein du parc national de la Comoé situé à une centaine de kilomètres de la ville de Bondoukou.
En début d’après-midi, le 21 mars 2022, les hommes de l’UCT, de la DPFE-MINEF et ceux de l’OIPR avec l’appui technique de EAGLE-Côte d’Ivoire, une ONG spécialisée dans la lutte contre le trafic des espèces animales sauvages protégées, ont infiltré le restaurant où était retranché le trafiquant avec les ivoires. L’assaut a été mené au moment où K. S. Issouf s’apprêtait à écouler son butin de chasse. Au total, cinq pointes d’ivoires et une queue d’éléphant ont été saisies.
L’opération terminée, le trafiquant a été conduit à la préfecture de police de Bondoukou pour être gardé à vue et auditionné. Il a été par la suite déféré devant la section du Tribunal de Bondoukou, le 23 mars, pour abattage d’éléphants dans un parc national et commercialisation d’ivoires. Le lendemain, il a été jugé par le Tribunal de première instance de Bondoukou et reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés. Il a été condamné à une peine d’emprisonnement ferme de 18 mois, et à 500.000 francs CFA d’amende pour les infractions d’abattage d’éléphants dans un parc national et de commercialisation d’ivoires.
La loi faunique ivoirienne est loin d’être dissuasive alors que la situation des espèces animales sauvages protégées est de plus en plus alarmante, notamment celle des éléphants, tués pour leurs ivoires. Pour le cas actuel, c’est au moins trois éléphants qui ont été tués pour avoir cinq pointes d’ivoires. Le commerce international de l’ivoire est déclaré illégal depuis 1989, mais les populations d’éléphants d’Afrique continuent de décroitre.
Chaque année 20.000 à 30.000 éléphants sont tués pour leurs ivoires, selon le Fonds mondial pour la nature (WWF), équivalent de 50 à 80 individus par jour. L’espèce ne compte plus que 415.000 pachydermes en Afrique, contre trois à cinq millions au début du siècle dernier.
bsb/cmas