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Économie Publié le jeudi 28 juillet 2022 | APA

Les enjeux du développement des transports africains débattus à Abidjan

© APA Par DR
Vue de la ville d`Abidjan, la capitale économique de la Côte d`Ivoire

APA - Après Rabat en 2015 et Abidjan en 2017, c’est à nouveau la capitale économique ivoirienne que s’est tenu du 04 au 06 juillet 2022, le 6ᵉ Forum international et Salon africain des Transports (FISAT), un espace dédié aux enjeux du transport et du développement des infrastructures. 


Ce forum international, le plus grand événement africain, dédié aux enjeux du transport et du développement des infrastructures, a réuni à cette édition des acteurs de premier plan autour du thème : "Transport et infrastructures, facteurs de développement économique et d’intégration régionale". Il a regroupé plus de 30 pays.   


Abidjan qui accueille régulièrement des sommets internationaux comme la COP15 en avril dernier, l’Africa CEO Forum et la COP des villes en juin 2022, a laissé place au 6ᵉ Forum international et Salon Africain des Transports (FISAT). L’objectif étant de créer un espace de rencontres et de réflexion pour les acteurs du secteur des transports et des infrastructures en Afrique. 


Le FISAT, qui compte plus de 30 pays participants, avait cette année pour invités d’honneur la France, la Chine et le Maroc. Une multitude d’événements ont été organisés pendant ces deux jours pour permettre aux différents représentants de partager leur vision du secteur. 


Parmi eux étaient présents plusieurs délégations de ministres des Transports et des Infrastructures ainsi que de nombreux experts du secteur. Le salon entendait également promouvoir les opportunités entre investisseurs privés, particuliers et les pouvoirs publics. Une grande foire aux véhicules a permis aux 10 000 visiteurs d’acheter des véhicules neufs à des prix attractifs.


 Les infrastructures, un enjeu crucial pour attirer les investisseurs 


Selon le ministre ivoirien des Transports ivoirien, Amadou Koné, l’industrie des transports et du BTP en Afrique est fortement impactée à la fois par la crise de Covid-19 comme par le conflit ukrainien. Dans ce contexte, l’enjeu pour les pays africains est de créer les conditions favorables pour attirer les investisseurs et continuer à développer le tissu industriel local. 


Le développement des infrastructures doit néanmoins se faire avec des solutions africaines, comme l’a souligné le ministre ivoirien. C’est la raison d’être du FISAT qui entend promouvoir les entreprises africaines plutôt que les acteurs étrangers pour ces grands projets.


Les investisseurs internationaux continuent à jouer un rôle important dans ce domaine. Lors du sommet du G7 en Allemagne, le 27 juin 2022, les dirigeants avaient annoncé un programme d’aide de 600 milliards de dollars destiné en priorité aux enjeux logistiques et économiques en Afrique sub-saharienne. 


Ce programme vise à développer les infrastructures sub-sahariennes en réponse aux investissements chinois, dans le cadre de la “Nouvelles Routes de la Soie”. De nombreux ports maritimes, voies ferrées et autoroutes se développent sur l’ensemble du continent grâce à Pékin, qui veut permettre l’essor économique des pays d’Afrique où la Chine souhaite délocaliser certaines de ses activités. 


La Côte d’Ivoire, un modèle en infrastructures routières


La Côte d’Ivoire, qui a accueilli pour la deuxième fois la FISAT dans sa capitale, fait office de modèle avec sa politique de travaux publics et ses grands projets de développement. Le pays, considéré par beaucoup comme le véritable moteur économique de la sous-région, concentre à lui seul plus de 50% des infrastructures routières de l’Union économique et monétaire ouest-africaine. 


Depuis 2012, le président Ouattara concrétise sa politique de grands travaux avec notamment le programme de renaissance des infrastructures (PRICI), le programme d’Entretien routier (2018-2020) et surtout le déploiement des deux Plans Nationaux de Développement (PND 2016-2020 et 2021-2025). 


Ces derniers permettent l’accélération des transformations des réseaux routiers et des ports maritimes. De son côté, le port de San Pedro, premier port mondial pour l’exportation du cacao, tient une place déterminante pour toute la région et notamment le Libéria, la Guinée et le Mali, avec bientôt la construction d’un nouveau quai prévu dans les prochains mois. 


Le gouvernement ivoirien entend poursuivre cette dynamique avec à l’horizon 2030, la construction de 1 500 km d’autoroutes, dont 500 km d’ici à 2023. Plus largement, c’est la modernisation de l’ensemble du réseau routier ivoirien qui s'accélère pour atteindre les 9 500 km de voies goudronnées d’ici à 2023.


Pour mener à bien ses grands projets, la Côte d’Ivoire attire de nombreux bailleurs de fonds. Ainsi la Banque Mondiale, l’Agence Française de Développement, la Banque Africaine de développement et les bailleurs de fonds privés, n’hésitent pas à investir dans ses grands plans de développement. 


À l’occasion de la Conférence des bailleurs à Abidjan en juin dernier, dans le cadre du lancement du nouveau Plan de Développement, le gouvernement ivoirien a obtenu plus de 26 milliards de dollars d’engagements, soit le double de ce qu’il espérait. 


Des investissements ciblés dans les secteurs clefs des infrastructures et des transports sont donc une véritable garantie pour les partenaires financiers. Ceci a d’ailleurs été confirmé par l’entreprise Moody’s, qui a très récemment attribué la notation de Ba3 à la Côte d’Ivoire et a fait passer la perspective de stable à positive, grâce à ses investissements publics et à la résilience de son économie.  


AP/ls/APA

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