Le ministre de la Communication et de l’Economie Numérique, Amadou Coulibaly, a partagé son expérience relative à la migration de l’analogie au numérique version Télévision Numérique Terrestre (TNT), au cours d’une séance de travail qu’il a eue avec son homologue du Niger, M. Mahamadou Laoualy DAN DANO, Ministre de la Communication, Chargé des Relations avec les institutions de la République du Niger, le mercredi 17 août 2022, à son cabinet, sis à l’immeuble Sciam.
Monsieur le ministre s’est félicité de la démarche de son homologue qui s’inscrit dans le cadre des relations Sud-Sud. « Nous avons partagé notre expérience avec le Niger. Nous sommes heureux de cet échange. Nous avons aussi appris du Niger », a indiqué le ministre Amadou Coulibaly à l’issue de la rencontre, tout en saluant la démarche du Niger.
La rencontre qui a tourné autour de la TNT a été l’occasion pour le ministre de la Communication et de l'Economie Numérique de faire le tour de la question. A l’en croire, la Côte d’Ivoire peut se féliciter d’avoir réussi cette migration avec un taux de couverture nationale qui avoisine 90%. Cet acquis n’a pas été sans difficultés, notamment la mise en place effective de la Société Ivoirienne de Télédiffusion (IDT) a-t-il souligné. « On avait pensé que les droits de diffusion pouvaient financer les charges de l’IDT, mais à la pratique, nous nous sommes rendus compte que cela ne pouvait pas (…) Il a fallu trois ans pour équiper IDT », a-t-il levé un coin du voile sur les difficultés rencontrées dans le processus de la migration qui est effective depuis le 13 novembre 2021, date d’échéance annoncée par le gouvernement. En guise de conseils, il préconise la prudence.
Faisant l’historique de la TNT, il a rappelé qu’un Comité National de Migration a été créé en 2012, pour définir la stratégie nationale de migration. Ledit comité est piloté par la Primature. Mais il a fallu attendre quelques années pour voir les choses décoller avec la création de la structure IDT dont la mission principale est d’assurer la diffusion des programmes radiophoniques et télévisuels sur le territoire national.
Par mesure de prudence, l’Etat a ouvert l’espace audiovisuel à six diffuseurs. Malheureusement, ces éditeurs de contenus (chaînes privées) ont du mal à s’acquitter des droits d’auteurs. Ce tableau dépeint par le ministre Amadou Coulibaly est la conséquence du marché de la publicité qui a été « surévalué », a-t-il admis. « La publicité qui devait compenser le manque à gagner est insuffisante », a-t-il déploré. Toutefois il a proposé comme solution au Niger, une évaluation de tout l’écosystème de la publicité avant le début de la migration, de sorte à permettre à l’annonceur de faire son choix, mais le bon choix. Une bonne mesure d’audience aura l’avantage d’accompagner aisément le processus de mutation, mais cela suppose une bonne connaissance du marché de la publicité, a-t-il ajouté.
Relativement aux chaines de télé privées qui sollicitent l’accompagnement de l’Etat dans pareille situation, Monsieur le ministre a noté que la Côte a créé l’ASDM sur les cendres du FSDP. Cette structure vise à aider les diffuseurs de contenus. « La loi des finances vient alimenter ce fonds pour accompagner les médias », a-t-il indiqué, tout en fondant l’espoir que l’ASDM va soutenir l’industrie audiovisuelle.
« Nous vous remettons cet ensemble de documents pour que vous puissiez vous en imprégner », a procédé le ministre Amadou Coulibaly, à l’issue de la séance de travail, tout en souhaitant beaucoup de courage à son homologue nigérien.
Le ministre Mahamadou Laoualy DAN DANO s’est quant à lui félicité des échanges qu’il a eus avec son frère Amadou Coulibaly. « Nous sommes là dans le cadre des échanges d’expériences. Nous sommes satisfaits », a-t-il fait noter, non sans saluer les liens historiques qui lient les deux pays.
M. Mahamadou Laoualy DAN DANO, ministre de la Communication, Chargé des Relations avec les institutions de la République du Niger, était accompagné d’une forte délégation.