L’organisation ONU Femme a initié, ce lundi 10 octobre un atelier portant sur "la révision du deuxième plan d’action national de la résolution 1325 au regard de la lutte contre l’extrémisme violent et d’autres défis sécuritaires émergents" dans un hôtel de la cité balnéaire de Grand-Bassam.
Selon le Conseil national de la sécurité et bien d'autres institutions qui ont pris part à cet atelier ont indiqué qu'il vise à actualiser le deuxième plan d’action national 1235 en vue de renforcer la réponse contre l’extrémisme violence et les autres défis sécuritaires ayant émergés depuis l’élaboration de sa dernière mouture en 2019.
Cet atelier présentera les travaux en commission, planifiera les différentes activités qui favorisent à adapter le document de PAN 2 de la Résolution 1325 à l’évolution du contexte sécuritaire national. Mais également vise à mener des réflexions sur les stratégies à adopter en vue d’une meilleure coordination de sa mise en œuvre et de suivi de l’atteinte des résultats prévus.
La Côte d’Ivoire, ne connait heureusement pas actuellement de conflit armé. Toutefois, il est important de rappeler sa position limitrophe avec d’autres pays frères de la sous-région fortement déstabilisés par des conflits armés des groupes djihadistes, entraînant une vague de violations flagrantes des droits de l’Homme. Dès lors, la participation pleine et entière des femmes à la prévention et gestion des conflits et post conflits contribuera sans nul doute au renforcement du respect des droits humains.
Le Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, s’est engagé à l’élaboration de la 2ème génération de Plan d’Action National afin de réajuster les initiatives dans le cadre de la mise en œuvre de la Résolution 1325 avec l’appui de ses partenaires pour faire la lumière sur des nouveaux défis. Il s'agit notamment de la montée de l’extrémisme violent, la hausse du nombre de réfugiés et les impacts mondiaux du changement climatiques et des pandémies.
''Ce plan a été décliné en plusieurs objectifs spécifiques et organisé autour des piliers stratégiques tels que la prévention des conflits et des violences faites aux femmes et aux enfants en période de conflit et post-conflit ; le renforcement de la participation des femmes dans les processus de consolidation de la paix et les réformes post-crises ; la protection des femmes et des enfants contre les violences basées sur le Genre (VBG) et les violences sexuelles liées aux conflits et enfin ; la coordination, le financement, la vulgarisation et le suivi-évaluation'', a expliqué la ministre Nassenéba Touré.
Selon elle, il s’agira donc pour eux, au cours de cet atelier, de procéder à un examen du document du Plan d’Action National de 2ème génération élaboré en 2019 afin de l’adapter à la lumière des défis émergents et, ainsi, permettre à la Côte d’Ivoire de disposer d’un Plan pertinent pour affirmer son leadership dans le cadre de l’agenda « Femmes, Paix et Sécurité.
Elle a en outre lancé un appel d’encouragement aux participants tout en leur réitérant sa confiance. « Je voudrais vous exhorter à vous approprier ce document afin que nous puissions renforcer l’engagement politique et mettre en exergue le principe de redevabilité qui impose à tout Etat de pouvoir, à un certain moment, rendre compte aux populations. M’appuyant sur vos compétences respectives, je ne doute point de la qualité des contributions que vous pourrez faire pour la consolidation de document. Nous voulons, à l’issue de ces assises, avoir des recommandations et des informations claires et pertinentes qui vont servir de levain pour une meilleure prise en compte des femmes et des filles quant aux questions de paix et de résolution et conflit ».
Pour la représentante de l’ONU Femme, Antoniela Cette révision requiert une planification et un suivi très rigoureux et un cadre de responsabilisation. '' Nous vous invitons au niveau des activités et des actions à suivre les indicateurs qui constitueront une base concrète et pragmatique pour accélérer les efforts de l’agenda Femme, paix et sécurité. Bien vrai que le premier Plan d’Action National ait soutenu une dynamique certaine en matière de mise en œuvre de l’agenda Femme, paix et sécurité, nous avons encore d’énorme défis notamment. Il s'agit du faible taux de représentation des femmes dans les instances décisionnelles ce qui ne nous permet pas d’influencer réellement au niveau des politiques, d’où nous continuons notre plaidoyer auprès du gouvernement ainsi qu’auprès des partis politiques pour un accroissement effectif.'', a-t-elle soutenu.
Par la voix de sa représentante, le partenaire en appui, l’Ambassade du Canada, a tenu à réitérer son accompagnement à l’ONU Femme.
« Le Canada sait qu’une paix durable n’est possible que si les femmes sont pleinement associées à des préventions de règlements des conflits, aux efforts de paix et de sécurité et à la reconstruction de l’État. (...) nous collaborons avec la Côte d’Ivoire pour l’élaboration du plan d’action nationale 2023, d’où nous en sommes très fier », a-t-elle affirmé.
Cyprien K.