Sebastien Touzé, Directeur de la Fondation Réné Cassin, a révélé le lundi 24 octobre à Abidjan, que selon Reporter sans frontière (RSF), 49 journalistes ont été tués dans le monde, depuis le 1er janvier 2022 et 524 sont emprisonnés à ce jour.
Ce fut au cours de la cérémonie d’ouverture de la 6ème session de formation en droit international des droits de l’homme, qui se tiendra du 24 au 29 octobre 2022, autour du thème : « Liberté d’expression et de réunion pacifique : quelle situation en Côte d’Ivoire ?
C’est une initiative de la Fondation Friedrich Naumann, avec ses partenaires la Fondation René Cassin (Strasbourg) et le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH), dont le but est de contribuer à renforcer l’Etat de droit et soutenir la promotion et le respect des droits de l’homme.
Face ‘’à l’arrestation et à l’assassinat de journalistes dans le monde’’, Sébastien Touzé, directeur de l’Institut international des droits de l’homme, soutient que ‘’ la liberté d’expression inhérente à l’idée démocratique, se trouve ainsi remise en cause, piétinée, causant ainsi une limitation du débat démocratique’’.
Concernant la désinformation en ligne (Fake News), qui peut avoir de graves conséquences pour la démocratie et les droits de l’homme, Sebastien Touzé propose « la liberté d’expression » comme antidote.
« La liberté d’expression ne fait plus partie du problème, mais constitue l’un des principaux moyens de lutter contre la désinformation », a-t-il dit, et ce, à travers l’accès à des sources diverses et variées d’information, à des médias libres, indépendants et des réglementations intelligentes des médias sociaux.
Au cours de leçon inaugurale de cette cérémonie dont le thème : « Liberté d’expression et de réunion pacifique : Entre obligations de protection des droits de l’homme de l’Etat et défis de sûreté publique », l’auteure Aimée Zébéyoux, Conseiller spécial auprès du président de la République chargée des Droits de l’Homme, a indiqué que les libertés d’expression et de réunion pacifique sont les pierres angulaires de la démocratie et des éléments essentiels à la jouissance de nombreux autres droits.
Aussi, ‘’ leur mise en œuvre s’exerce-t-elle dans un cadre formel qui s’impose à tous : qu’elles soient encadrées; que les personnes non concernées par les manifestations vaquent librement à leurs occupations ; que le fonctionnement des services publics de la République ne soit pas bloqué (respect du service minimum)’’.
Quant à Namizata Sangaré, présidente du Conseil national des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire (CNDHCI), qui apporte son appui dans l’organisation de cette formation, elle s’est réjouie de cette belle initiative, à laquelle le CNDH se sent honoré d’être associé. Et ce, « dans le sens où elle vise, en accord avec son mandat et ses missions, à renforcer les capacités des acteurs étatiques et non étatiques, pour une meilleure application du régime de la liberté d’expression et de la liberté de réunion pacifique », a affirmé Namizata Sangaré.
La séquence consacrée au « Regard citoyen sur les libertés d’expression et de réunion pacifique » a été animée par prof André Kamaté, ancien Directeur de la Promotion des droits de l’homme et des libertés publiques.
Il a confié que la Côte d’Ivoire a fait d’énormes progrès en matière de respect de la liberté d’expression, cependant, plusieurs arrestations de journalistes et d’acteurs de la société civile restent-elles à déplorer.
« Pour corroborer cet argumentaire, il faut signaler l’interpellation des artistes zouglou Yodé et Siro. Ils avaient été convoqués en décembre 2021 par la Gendarmerie, après des propos critiques à l’encontre du procureur de la République d’Abidjan, lors d’un concert dans la commune de Yopougon » , a-t-il illustré.
Passé les élections, on a pu observer que certaines manifestations bien que n’étant pas formellement interdites, ont été dispersées par les Forces de l’Ordre, comme ce fut le cas lors du retour de Laurent Gbagbo », a relaté prof André Kamaté.
Notons que le partenariat entre la Fondation Friedrich Naumann et la Fondation René Cassin, existe depuis le milieu des années 2000 avec la mise en place de la session de formation en Droit international des Droits de l’Homme de Dakar, puis la session délocalisée d’Abidjan en 2012, et enfin La session de formation en Droit International Pénal de Bamako dont la Première session a eu lieu en février 2014.
C. T