Un terrain d'une dizaine d'hectares, situé dans les encablures du port sec de Ferkessédougou, non loin de l'abattoir municipal de la ville, est au centre d'un litige entre la Société de développement des forêts (SODEFOR) et des promoteurs immobiliers depuis plusieurs semaines, a appris l'AIP ce lundi 06 février 2023.
" L'espace dont il est question n'est pas un nouveau lotissement, c'est tout simplement un rajout sur le quartier Douanes qui est même prévu par le plan directeur d'urbanisation. Nous avons pris toutes les dispositions légales pour mener nos opérations de bornage. Aujourd'hui, nous sommes surpris que la SODEFOR parte déterrer nos bornes en évoquant l'existence d'une forêt classée en ce lieu", a affirmé Ouattara Teninlo, l'un des opérateurs . Selon lui, la SODEFOR agit sans brandir aucun document fiable.
Le directeur du centre de gestions des forêts de la SODEFOR de Ferkessédougou, le lieutenant Bilah Abdoul, de son côté, récuse toutes les accusations des promoteurs.
"Nous avons arraché les bornes car elles sont installées par des inconnus en toute clandestinité dans cet espace qui fait partie de la forêt classée des Niarafolos depuis 1934 modifiée plus tard en 1936", a-t-il indiqué, ajoutant qu'en tant que gardien des forêts ivoiriennes, la SODEFOR ne saurait laisser prospérer les opérations de destructions des sites protégés.
Le directeur régional du ministère de la construction et de l'urbanisation de Ferkessédougou, Emiah Léon, approché par l'AIP, estime qu'il y a un souci de communication entre les deux parties.
" L'espace objet de litige fait bel et bien partie du plan directeur d'urbanisation issu du décret n°2016-1132 du 21 décembre 2016 portant approbation d'urbanisation signé par le président de la République dont le premier article établit la liste des villes concernées desquelles fait partie Ferkessédougou ", a expliqué M. Emiah, soulignant que, sur ce plan, il ne figure pas de forêts classées en ce lieu.
Le directeur régional de la construction a promis organiser une rencontre d'information entre toutes les parties dès la semaine prochaine à la préfecture de la ville afin de dissiper tous les malentendus, informe-t-on.
(AIP)
