Le 15 février de chaque année consacre la Journée internationale de lutte contre le cancer de l’enfant. En Côte d’Ivoire, la célébration de cette 9ème édition était placée sous le thème « Diagnostiquer précocement et soutenir pour sauver des vies ». Plusieurs Ong et clubs services se sont donné rendez-vous à cette occasion pour faire un plaidoyer à l’Etat de Côte d’Ivoire, celui de la gratuité des soins pour les enfants atteints de cancer. Organisée par le Programme national de lutte contre le cancer (PNLC), cette journée a été l’occasion pour Pr Innocent Adoubi, directeur coordonnateur du Programme national de lutte contre le cancer (PNLC), de faire le point du cancer de l’enfant en Côte d’Ivoire. « Le cancer est l’une des principales causes de décès chez les enfants et les adolescents dont les enfants de 0 à 15 ans. Il constitue la deuxième cause de décès après les accidents. Dans le monde, 250.000 nouveaux cas de cancer pédiatrique sont diagnostiqués par an. Dont 100.000 décès. En Côte d’Ivoire, nous sommes autour de 200 nouveaux cas par an. Ce qui est sous-estimé. On attend 700 à 800 nouveaux cas par an. C’est une maladie globalement rare représentant 2 à 3% des cancers. Et même quand le cancer est diagnostiqué chez l’enfant, la probabilité de survie varie selon les pays. Dans les pays à revenu élevé, on a 80 à 85% de taux de guérison. Alors que dans nos régions, nous sommes autour de 30% de taux de guérison. »
Pour le directeur coordonnateur, plusieurs facteurs expliquent ce taux de survie inférieur dans les pays à revenu intermédiaire notamment le diagnostic tardif, les thérapies inaccessibles, le délai de référence des malades après la première consultation, le coût élevé du traitement… « C’est pourquoi, a-t-il suggéré, Les efforts de prévention du cancer chez l’enfant doivent être axés sur les comportements à adopter pour éviter la survenue d’un cancer à l’âge adulte. Certaines infections chroniques telles que l’infection à VIH, en Côte d’Ivoire nous avons près de 400.000 personnes qui vivent avec le VIH dont 26.000 enfants. La meilleure solution pour endiguer la charge, c’est d’obtenir de meilleurs résultats et de privilégier le diagnostic rapide et correct suivi d’une thérapie efficace fondée sur des bases factuelles et des soins de santé les plus adaptés. » Et au Pr Adoubi d’ajouter par ce plaidoyer : « Au niveau du PNLC, nous nous battons pour que les enfants puissent être pris en charge gratuitement. Comme on le fait pour les enfants porteurs du VIH. Nous nous battons pour que dans 3 ans, la prise en charge depuis le diagnostic jusqu’au traitement, puisse être gratuite en Côte d’Ivoire. »
Dr Biley Augustins chargé de la prévention au PNLC déplore le fait que le fardeau du cancer pédiatrique soit croissant en Côte d’Ivoire. Il appelle à une synergie d’action, pour lutter efficacement contre cette maladie. Action qui se résume à l’équipement des unités de soins, au dépistage précoce et à la formation des agents de santé. L’AEC, Soleterre, l’ONG Aline, l’ONG Adorade, l’ONG ASMA, l’ONG K-Christian, l’ONG Tylor, clubs Rotary, clubs Lion’s ont joué une part active aux cours de cette journée.
JEAN PRISCA