Grand-Bassam, Les planteurs d’hévéa et de caoutchouc naturel ont réaffirmé, mercredi 5 avril 2023, leur intention de manifester leur ras-le-bol dans la rue, si leur faîtière continue de refuser d’appliquer des clauses de la réunion de crise du 14 décembre 2022, prises par l’État de Côte d’Ivoire.
Réunis au sein de l’association nationale des planteurs d’hévéa et affiliés de Côte d’Ivoire (ANAPHCI) et de l’association des producteurs du caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire (APROCANCI), ils l’ont fait savoir lors d’une conférence de presse conjointe tenue à Grand-Bassam.
Ces planteurs reprochent à l’OIA APROMAC sa lenteur de l’analyse diligente de la demande et de l’adhésion de l’ANAPHA-CI à l’OIA APROMAC et de la réintégration de APROCANCI, créée en 1991 et qui a été « illégalement » exclue après les assemblées générales et extraordinaires des instances de l’organisation interprofessionnelle agricole (OIA) de l’association des professionnels du caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire (APROMAC) en 2022.
Aussi, ces deux associations dénoncent-elles « vigoureusement les pratiques dilatoires et non conventionnelles des acteurs de l’OIA APROMAC » et menacent-elles de protester à travers une « marche pacifique » suivie de sit-in éclatés dans les 18 secteurs hévéicoles du pays.
En décembre 2022, le directeur de cabinet du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, Nouhoun Coulibaly, avait présidé, une rencontre entre planteurs d’hévéa, usiniers et dirigeants de la faîtière, pour désamorcer une première menace de sit-in éclatés brandie par ces deux organisations professionnelles de la filière.
Après avoir écouté les deux plaignants, les deux collèges (planteurs et usiniers), le régulateur de la filière, l’APROMAC et la Direction des organisations professionnelles agricoles (DOPA), M. Coulibaly avait appelé les acteurs au calme et à la sérénité pour ne pas perturber davantage la filière et semer le chaos dans un contexte déjà difficile.
L’association nationale des planteurs d’hévéa et affiliés de Côte d’Ivoire (ANAPHA-CI) dénonce des entraves à son adhésion à l’Organisation interprofessionnelle agricole (OIA) de l’Association des professionnels du caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire (APROMAC), alors qu’elle soutient mordicus remplir toutes les conditions de représentativité.
Pour sa part, l’association des producteurs de caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire (APROCANCI) estime avoir été sortie illégalement des rangs de la Fédération des Organisations professionnelles agricoles (OPA) de producteurs de la filière hévéa de Côte d’Ivoire (FPHCI).
Entre-temps, la faîtière, l’OIA-APROMAC, dont le mandat des dirigeants a expiré depuis le 26 juin 2022, devait tenir, une assemblée générale ordinaire, suivie d’un conseil d’administration et d’une assemblée générale extraordinaire qui doit réviser les textes et statuts.
Le secrétaire général de l’ANAPHA-CI, Amoakon Aimé, et le président du conseil d’administration de l’APROCANCI, Barouan Roland, soupçonnent une tentative d’empêchement de leur adhésion si, pendant ces travaux, l’Ordonnance n°2011-473 du 21 décembre 2011 est modifiée.
Dans le cadre de la réforme des filières agricoles en Côte d’Ivoire, ce texte définit les conditions à remplir par une organisation de producteurs pour adhérer à une OIA.
La délicatesse de la situation dans la filière hévéa tient en partie à certaines lacunes de l’ordonnance, des textes et à l’épée de Damoclès d’une rupture du consensus et des accords qui ont permis la mise en place de l’OIA en 2019, huit ans après l’ordonnance de 2011.
(AIP)
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