Abidjan, La ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Nassénéba Touré, a effectué mercredi 26 avril 2023 à Cocody, une visite de travail dans les locaux de la sous-direction de la Police criminelle en charge de la lutte contre le travail des enfants, pour s’enquérir de la suite de l’enquête d’une dame interpellée dans la commune de Marcory pour exploitation d’enfants.
A l’origine de son arrestation, une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, montrant des enfants qui s’adonnent à des travaux dangereux, rappelle une note d’information du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant (MFFE) transmise à l’AIP, jeudi.
Très vite saisie du dossier, la ministre a contacté la Sous-direction de la police criminelle en charge de la lutte contre le travail des enfants pour l’interpellation de la dame.
Sur instruction du Procureur de la République, dame K.F.E.H., 60 ans, d’origine étrangère, a été présentée au parquet le même jour.
Bien avant, au cours de son audition, elle a révélé détenir une ONG dénommée Association Ihsan de Bienfaisance aux Orphelins et aux Pauvres (AIBOP).
Selon le Colonel Zaka Luc, cette ONG existe sans agrément. La responsable, lors des repas qu’elle distribue aux enfants, profite pour faire des prises de vues avec eux, en vue de soutirer des fonds aux organismes. Elle a également profité de leur vulnérabilité pour leur assigner des travaux dangereux.
« Au regard de cette situation alarmante, la ministre Nassénéba Touré a lancé un appel pour l’implication de tous et de toutes dans la lutte contre la traite et l’exploitation des enfants. Elle en appelle à la conscience collective pour dénoncer tout acte de travail ou d’exploitation d’enfants à travers les numéros verts gratuits, le 116 et le 1308 ou par tout autres moyens », note le communiqué.
Cette visite a permis à la ministre de rencontrer une dizaine de mineurs qui venaient à peine d’être retirés de la rue. Ils sont pour la plupart utilisés à des fins de vente de drogue et de mendicité par des bourreaux. Dans les jours à venir, se déroulera un vaste programme d’urgence de retrait des enfants en situation de rue dans le Grand Abidjan.
La traite des personnes et le travail des enfants en Côte d’Ivoire est punie par la loi, d’un emprisonnement de 10 à 20 ans et d’une amende de cinq à 20 millions de Francs CFA.
(AIP)
cmas