Désignées comme tout acte préjudiciable perpétré contre le gré d'autrui, les Violences basées sur le genre (VBG) constituent des violations des droits fondamentaux les plus fréquentes au niveau mondial. Les conséquences sur la santé physique, sexuelle et mentale des cibles sont multiples et entravent la participation des victimes à la vie sociale, voire communautaire.
Il existe six types de VBG à savoir 1) le viol, 2) les agressions sexuelles y compris les MGF/Excision, 3) les agressions physiques, 4) le mariage forcé, 5) le déni de ressources, d’opportunités et de services et 6) les violences psychologiques et émotionnelles (ses données proviennent de quelle sources ? est-ce une enquête ? celle-ci est-elle fiable surtout en ce qui concerne les féminicides ? le gouvernement peut-il être comptable des données des organisations privées ?).
Malheureusement, la Côte d’Ivoire enregistre tous ces types de VBG comme le relève le rapport du Système d’Information et de Gestion des données Statistiques des Violences basées sur le Genre (GBVIMS). En 2022, ce sont 7 919 cas de violences basées sur le genre qui ont été déclarés et traités dont 1 198 cas de viols, 260 cas d’agressions sexuelles, 1826 cas d’agressions physiques, 182 cas de mariages forcés, 3073 cas de déni de ressources, d’opportunités et de services et 1380 cas de violences psychologiques et émotionnelles.
Selon les données de l’Enquête démographique et de santé de 2021, 26% des femmes de 15 à 49 ans ont subi des actes de violences physiques depuis l’âge de 15 ans. Parmi ces femmes, 53% avaient subi ces violences de la part de leur mari ou partenaire intime et 22,5% de la part de leur ex-mari / partenaire intime. 46,8% des femmes de 15 à 49 ans ont subi des comportements de contrôle et des actes de violences causés par des Partenaires Intimes.
En 2020, selon le Système d’Information et de Gestion des données Statistiques des Violences basées sur le Genre (GBVIMS), ce sont 5 405 cas de VBG qui ont été rapportés et pris en charge par les services sociaux en Côte d’Ivoire, dont 822 cas de viols.
Devant ce tableau non reluisant, le gouvernement a décidé d'apporter une réponse à la hauteur de la menace. Ainsi, depuis 2011, des réformes ont été entreprises en vue d'inverser la courbe et améliorer les indicateurs. A l'initiative du gouvernement, il est organisé annuellement des journées statutaires à savoir la Journée Internationale de lutte contre les Mutilations Génitales Féminines (MGF), le 6 Février et la campagne dénommée « 16 jours d’Activisme contre les violences faites aux femmes » du 25 Novembre au 10 Décembre, en vue de sensibiliser les populations et transformer les mentalités pour briser les tabous socioculturels qui favorisent l’ancrage de ce fléau.
De même, d’autres mécanismes de protection existants ont donc été renforcés par l’adoption de la Stratégie Nationale de Lutte contre les Violences Basées sur le Genre (SNLVBG) depuis 2014 et l’installation de 84 plateformes de lutte contre les Violences Basées sur le Genre. Selon les rapports d’activités du PNLVBG, ces mécanismes ont permis le renforcement de capacités de 2927 acteurs du secteur de la sécurité, de la santé, du social et de la communauté sur la question des VBG. 1882 leaders communautaires et guides religieux ont été formés et se sont engagés à s’impliquer dans cette lutte. Tout comme 33 bureaux d’accueil genre ont été mis en place dans des commissariats et dans des brigades de gendarmerie.
La loi n° 2016-886 du 08 novembre 2016 portant Constitution de la République de la Côte d'Ivoire prend en compte l'élimination de toute forme de discrimination à l'égard de la femme.
Aussi, Le corpus juridique s’est également renforcé avec l’adoption de la loi No 2021-894 du 21 décembre 2021 relative aux mesures de protection sur les victimes de violences domestiques, de viol et de violences sexuelles autres que domestiques.
Afin de relever le taux de dénonciation des actes de VBG, il a été mis en place une ligne verte 1308 pour la prévention et la dénonciation des cas de VBG.
Les nombreux efforts déployés par l’Etat tendent à circonscrire l’évolution du fléau. Les résultats sont encourageants et les perspectives sont prometteuses. Toutefois, une synergie d’actions s'impose afin de rendre effective la tolérance zéro à l'égard des personnes qui commettent des actes de VBG.