Abidjan, Des leaders politiques et religieux ainsi que responsables de la société civile ont engagé la presse nationale à s'impliquer davantage pour des élections locales sans violence, lors du troisième grand format de la tribune mensuelle de formation, de sensibilisation et d'échanges dénommée "ANP Academy" initiée jeudi 17 août 2023 à Abidjan-Plateau par l'Autorité nationale de la presse (ANP).
Cette tribune, en collaboration avec l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) portait sur le thème "Hommes politiques, guides religieux, société civile: Qu'attendez-vous de la presse nationale pour des élections sans violence". Elle vise, entre autres, à mettre en exergue le rôle que doit jouer la presse pour des élections apaisées à travers un traitement professionnel de l'information, a expliqué le président de l'ANP, Koné Samba.
Lors d'un panel, le vice-président du Front populaire ivoirien (FPI) en charge des élections, Kouakou Kra a indiqué que pour des élections apaisées, il est important que les médias jouent un rôle responsable et éthique qui se résume en des points majeurs, notamment l'objectivité et l'impartialité en fournissant une couverture équilibrée de toutes les partis et candidats publics, évitant les partis pris et préjugés.
Selon lui, le journaliste doit procéder à la vérification des faits avant de les diffuser et éviter de propager les rumeurs. Il a pour mission de faire la promotion des débats constructifs. Il doit également jouer le rôle d'éducateurs et de formateurs comme l'a préconisé d'ailleurs le représentant du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), Famoussa Coulibaly qui a conseillé aussi aux journalistes de diffuser des informations vérifiées.
Le représentant du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), Youssoufou Bamba, a déclaré que le journaliste doit s'imprégner des articles de la constitution ivoirienne, importants pour la promotion de la démocratie et des déclinaisons de l'Etat de droit avec en prime la séparation des pouvoirs publics.
"La presse doit développer les modules relatifs aux libertés publiques et individuelles et accroitre la conscience du citoyen pour comprendre la chose démocratique qui ne se limite pas à voter", a-t-il déclaré, invitant les hommes de médias à faire la promotion de la réconciliation nationale pour des élections apaisées.
"Les organes de presse ne doivent plus être contrôlés par des partis politiques", a fait savoir à son tour le représentant du Parti des peuples africains Côte d'Ivoire (PPA-CI) qui a ajouté que cette situation ne permet pas aux journalistes de travailler dans un environnement favorable. Celui-ci a affirmé qu'il faut que les hommes de médias sachent censurer les discours aux conséquences graves pour la population.
Pour les religieux, notamment l'imam du CHU de Treichville, Arouna Koné et le curé du diocèse de Yamoussoukro, Hérvé Djezou, il faut éviter le déchainement des passions en faisant attention au choix des mots et respecter la déontologie et de l'éthique par le journaliste dans l'exercice du métier, ce qui peut contribuer à des élections sans violence.
En Janvier 2022, l'ANP avait initié un panel dont le thème portait sur "Journalisme: entre professionnalisme et militantisme". Elle a réédité cette initiative en novembre de la même année sur le thème "Agression extérieure, patriotisme et sûreté de l'Etat: Quelle doit être la responsabilité sociale du journaliste dans le traitement de l'information?".
(AIP)
zaar/tm
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