Man - La saison pluvieuse qui bat son plein dans le Tonkpi accentue la dégradation de certaines artères principales de la ville de Man, devenues impraticables pour les usagers et véhicules.
Malgré la kyrielle de plaintes et complaintes des usagers depuis des années, la souffrance des populations ne diminue pas, mais se renouvelle à chaque cycle de saison avec la poussière en saison sèche et routes parsemées de nids-de-poules, de bosses, de boue et flaques d’eau en saison pluvieuse.
Les routes les plus dégradées sont les plus sollicitées, à savoir la voie reliant la place de la paix au quartier Grand-Gbapleu jusqu’à la Capen. Également l’axe allant du carrefour Sari au quartier Domoraud et à Gbêpleu.
« C’est une voie belle et bien bitumée qui est dégradée, qui est complètement dégradée et personne ne s’en soucie (…). C’est difficile pour nos véhicules et cela fait qu’on ne peut même pas venir d’Abidjan avec nos véhicules. On vient en car et on loue des véhicules ici », commente Oulman Christophe, en transit vers Facobly.
Le tronçon qui relie la place de la paix au carrefour Sodefor en passant par le quartier populaire Grand Gbapleu, désagréable en toutes saisons
« Nous demandons beaucoup pardon au gouvernement pour qu’il puisse arranger notre voie parce qu’on est beaucoup fatigué en l’empruntant. Pour venir ici en taxi, c’est difficile, tu es obligé d’emprunter une moto mais tu prends la moto aussi chaque deux jours, tu es obligé d’aller au garage », renchérit Koné Moussa, pompiste de station.
« Cette route est un vrai calvaire. A cause de cette route là-même chaque matin quand je me réveille, j’ai peur. Nous, on travaille sur des pylônes, donc on a tendance à emprunter des pistes qui sont vraiment dégradées. Mais souvent même les pistes qu’on retrouve en brousse sont mieux que les routes en ville. On va finir de se taper les pistes, et où on pense qu’on va trouver les voies qui sont bonnes, il s’avère que celles-ci (les pistes) sont mieux que les routes en ville. A cette allure où allons-nous ? », questionne Déh Richmond, technicien Télécom.
Des crevasses à plusieurs endroits de la route rendent la tâche difficile aux usagers.
A Man, persiste l’épineuse question de la réhabilitation des voiries surtout celle quittant la place de la paix pour la région voisine du Guémon et du district du Woroba en passant par Grand Gbapleu. « Ici, seulement le taximètre peut assurer sa recette. Les clients sont plus dans ce secteur que dans les autres quartiers », témoigne Sékou Karamoko, un conducteur de taxi.
Nombreux sont les citoyens qui continuent à s’interroger sur le sujet, de la nature des prérogatives et compétences du conseil communal mais également du conseil régional à propos de la réhabilitation de cet important tronçon.
Pour les deux collectivités, leurs compétences ne sont nullement engagées sur le sujet. Positions qu’elles ont maintes fois soutenues toutes les fois que le sujet a été dévoilé à des rencontres.
Le responsable de l'Ageroute-Man, N’guessan N’goran Norbert
Approché à l’occasion du lancement des travaux de reprofilage des routes du Tonkpi sur la période de 2023-2025, le 18 août, le directeur territorial de l’Agence de gestion des routes (AGEROUTE) de la zone Ouest, N’guessan N’goran Norbert, a rassuré que sous peu, les travaux de réhabilitation du tronçon place de la paix - Grand Gbapleu vont démarrer.
« En ville ici à Man, nous avons bitumé 15 km de route. Maintenant, il se trouve qu’il y a des voies qui sont encore dégradées comme la voie de Grand Gbapleu. (…) La voie de Grand Gbapleu - place de la paix - carrefour SODEFOR jusqu’à nos bureaux, c’est une voie qui a été relevée. Nous avons fait les évaluations, nous sommes en train de faire le montage financier pour démarrer les travaux. Donc, je demande aux populations de patienter juste un peu, ça va démarrer d’ici là », assure M. N'guessan. En attendant, les usagers vont devoir prendre encore leur mal en patience.
(AIP)
ebd/cmas